Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.02.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 241 fois

ÉDITORIAL Ce pays des Lumières...

La tolérance semble avoir quitté le camp de certains depuis longtemps. Et peut-être plus particulièrement depuis qu'un candidat à la Présidentielle a fait d'une partie de la population un problème. Alors bien sûr, celui qui envisage de fouler les marches de l'Élysée ne dira clairement pas qu'il est contre les homosexuels, contre les femmes, contre les maghrébins, encore moins contre les porteurs de handicaps. Une chose est certaine : il n'aime pas trop ceux qui prônent l'égalitarisme. Encore moins l’idéologie dite antiraciste et LGBT. On peut ainsi se demander si les messages martelés du matin au soir sur les plateaux TV ou dans les meetings ne finissent pas par imprimer la rétine de quelques décervelés qui ne trouvent rien de mieux que de passer à l'acte. C'est l'extrême-Droite décomplexée pourrait dire l'autre ! L'exemple flagrant à Nîmes, cette semaine, a de quoi faire froid aux yeux. Faire preuve d'une telle violence contre une citoyenne pour des questions d'identité sexuelle, mais on est où là ? Des siècles en arrière ? Bien entendu, pas question de dire ce matin que ces actes odieux sont arrivés par la faute d'Éric Zemmour. Mais probablement par cette atmosphère générale violente, clivante, malaisante... Heureusement, notre justice est là pour rappeler et condamner. Non, ce n'est pas normal de s'attaquer à un être humain, d'où qu'il vienne, quelque soit son histoire, celle qui l'a construite jusqu'au plus profond de sa chair. Dans un pays comme la France encore davantage peut-être. Ce pays des Lumières qui a su se relever de ses heures les plus sombres, après la collaboration et la colonisation. Qui a su combattre l’obscurantisme et les superstitions des siècles passés, où les hommes et femmes lettrés ont fait preuve d'esprit. Un esprit de révolution comme celui des droits de l’Homme. Il sera temps, espérons-le, de tirer le bilan et les conséquences de cette campagne folle où quelques intellectuels dont l'un d'entre-eux, condamné devant la justice française à trois reprises, ont bénéficié à outrance d'une exposition médiatique et d'une attention politique sans précédent. Cette attention dont aurait peut-être aimé bénéficier ceux qui crèvent de faim. Ceux qui n'ont aucun problème avec leurs compatriotes musulmans ou bouddhistes. Encore moins avec leur fils qui a découvert qu'il était amoureux de son copain au collège. Ces gens normaux qui aspirent à vivre en harmonie, tout simplement, qui font confiance à la République. Et à la France. Pas l'un avant l'autre, les deux à la fois. Et qui font preuve de tolérance. Cet acte bienveillant devenu semble-t-il un gros mot en 2022.

Abdel Samari

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