Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 02.05.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 3849 fois

FAIT DU JOUR 10 millions d'euros pour revitaliser 15 communes cévenoles

Olivier Gaillard, Gilles Berthézène et Karine Bonacina ont signé le premier contrat de revitalisation ZRR du Gard. (Photo Corentin Migoule)

Jeudi dernier, à Valleraugue, la communauté de communes Causses-Aigoual-Cévennes Terres Solidaires, le Conseil départemental et l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse ont signé le premier contrat de zone de revitalisation rurale (ZRR) du Gard. Près de 10 millions d'euros seront investis pour remettre à niveau les réseaux d'eau et d'assainissement de la collectivité dans le cadre d'un transfert de compétence qui ne réjouit pas l'intégralité des élus.

Il a fallu s'accrocher jeudi matin dans la salle de réunion du foyer Louis-Barre de Valleraugue tant les échanges étaient techniques. Mais derrière des acronymes barbares tels que "ZRR" et "STEP" se cachent pas loin de 10 millions d'euros (9,9 M€), bientôt investis au bénéfice de la communauté de communes Causses-Aigoual-Cévennes Terres Solidaires (CACTS) et de ses administrés.

C'est en tout cas ce que promet ce tout premier contrat cosigné dans le Gard par le Conseil départemental, l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, et la collectivité, qui a vocation à améliorer la performance des ouvrages d’eau potable et d’assainissement du territoire. "Les effets attendus du changement climatique sur la ressource en eau sont alarmants. Si rien n'est fait, un manque d'eau impactera notre territoire à moyen terme. Il est donc nécessaire d'agir dès aujourd'hui et mener à bien une réflexion sur la gestion de cette ressource vitale", a d'abord introduit Gilles Berthézène, premier adjoint de la commune de Val-d'Aigoual.

Le moyen pour celui-ci de justifier que, par délibération le 18 novembre 2020, la communauté de communes s'est prononcée en faveur d'un transfert des compétences "eau" et "assainissement" au 1er janvier 2023, soit trois ans avant l'entrée en vigueur de l'obligation nationale résultant d'une évolution législative à laquelle l'ex-député Olivier Gaillard s'était fermement opposé. "Cette loi "NOTRe" n'était pas la mienne. Lorsque j'étais encore à l'Assemblée nationale, j'avais réussi à obtenir son report, mais pas son annulation", s'est souvenu le conseiller départemental du canton de Quissac, représentant la présidente Françoise Laurent-Perrigot.

"Le supra-objectif, c'est l'adaptation au changement climatique"

Le temps d'une signature dont il n'a pas renié "l'importance" pour le territoire, celui qui est aussi maire de Sauve a mis ses rancœurs de côté en reconnaissant la nécessité de soutenir financièrement les communautés de communes. "Ici, parfois vous avez trop d’eau, parfois pas assez car il n’y a pas de nappes phréatiques. Si on veut garder nos populations, il faut qu’on leur apporte des services de qualité. En ce sens, le Département sera toujours derrière vous", a-t-il assuré.

La subvention allouée par le Conseil départemental, qui s'établit à hauteur de 2,4 M€, en est la preuve la plus évocatrice. Parce que c'est aussi au cœur de ses missions, l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, établissement public de l'État, s'est montrée généreuse en abondant (3,2 M€) la collectivité dans le cadre d'un dispositif jugé "très volontariste" par Karine Bonacina, sa directrice régionale. "Notre action revêt plusieurs objectifs, dont l'amélioration des cours d'eau, de leur débit et leur hydro-morphologie. Mais le supra-objectif, c'est l'adaptation au changement climatique !"

Le président de la communauté de communes, laquelle va tout de même débourser 4,3 M€ dans l'affaire, en est plus que jamais conscient : "Un état des lieux de l'ensemble des réseaux d'eau et d'assainissement de la collectivité a déjà été réalisé. Ces travaux qui consistent à remettre à niveau nos réseaux d'eau et d'assainissement s'effectuent dans un souci d'économie, et contribue à la préservation d'une eau de qualité, laquelle maintient l'attractivité de nos territoires et s'inscrit pleinement dans l'adaptation au changement climatique."

Le contrat court jusqu'en 2024

C'est dans cet état d'esprit que la communauté de communes s'est "fortement engagée" dans une démarche de transition écologique, de préservation de l'environnement et du patrimoine, comme l'attestent certains projets déjà entrepris, dont la transformation de l'Observatoire météorologique du Mont Aigoual en premier centre français d'interprétation du changement climatique (relire ici).

Très concrètement, ces 10 millions d'euros alloués dans le cadre de ce contrat ZRR permettront de réaliser "des travaux urgents", tels que la création d'une nouvelle station d'épuration des eaux usées (STEP) à Val-d'Aigoual, idem à Saint-André-de-Majencoules, son actuelle ayant été rendue obsolète par les inondations de septembre 2020. À Lasalle, des travaux de réhabilitation du réseau d'eau potable seront réalisés, tandis que les communes de Saumane et L'Estréchure sont concernées par une mise à jour de leur schéma directeur. Enfin, c'est à Peyrolles qu'une précieuse unité de traitement de l'arsenic et de reminéralisation de l'eau sera créée.

Les six autres communes de Causses-Aigoual-Cévennes non-intégrées à cette première tranche de travaux bénéficieront de financements pour mener des études avant des opérations similaires. Avec ce premier contrat de zone de revitalisation rurale, la communauté de communes, l'Agence de l'eau et le Département sont liés jusqu'en 2024.

Corentin Migoule

Corentin Migoule

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