FESTIVAL DE NÎMES Julien Clerc et Véronique Sanson soufflent le show dans les arènes
Outre leur indéniable talent et un vibrato qui est un peu leur marque de fabrique, le beau brun ténébreux romantique et la blonde pasionaria au tempérament de feu ont en commun ce goût inné de l'élégance et du charme. Ils l'ont fait partager hier soir avec beaucoup d'engagement et de générosité à un compact public intergénérationnel qui est reparti sous le charme.
L'improbable mariage de l'eau (Julien Clerc) et du feu (Véronique Sanson) a tenu toutes ses promesses dans des arènes toute acquises à leur cause. Invités à ouvrir la voie (la voix ?) au duo de ses aînés, les Montpelliérains de Tana and the Pocket philarmonic ont parfaitement fait le job en délivrant un set bien ficelé. À revoir... Quant à Juju, il a fallu attendre jusqu'à 21h15 pour le voir arriver sur scène, élégamment vêtu d'une veste grise, d'une chemise blanche, d'un pantalon noir et de souliers vernis assortis.
Le romantique et la Rome antique
"Qu'est-ce que vous êtes beaux dans votre écrin romain ! J'attendais ce moment depuis longtemps...", lance-t-il à la foule que cette étincelle ne manque pas d'enflammer. Dès les premières notes l'énergie est là. Et elle passe ! Et la voix envoie ! Pour célébrer comme il se doit ses 50 ans de carrière, soutenu par une formation parfaitement rodée, l'artiste fait la part belle à ses plus grands succès et les refrains sont sur toutes les lèvres d'un public complice où, si les dames sont les plus nombreuses, les messieurs ne sont pas jaloux. On enchaîne gaillardement "La Californie", "Fais-moi une place" avant l'émouvant "Double enfance" écrit par Maxime Le Forestier. On secoue un peu le cocotier avec "This melody" "dont les fruits sont si beaux qu'on se contente des noyaux...", inspiré par un cadeau de Coluche.
Le duo sur "Émilie jolie" nous ramène aux années 80 et la jeune régionale de l'étape, Camille (Émilie), se taille un franc succès. Flash-back encore quand l'orchestre lâche "La Cavalerie" de mai 68 avant un inattendu mais très réussi hommage à Gilbert Bécaud, son mentor, via un émouvant "C'est en septembre".
À 70 ans, l'artiste a la pêche comme à vingt ans. "Ce n'est rien" fait jaillir les "la, la, la.. " des gosiers du peuple de Nîmes en pleine communion collective. S'ensuivront "Ma préférence", un "Hélène" aux accents reggae qui rappellent ses origines guadeloupéennes et invitent aux déhanchés avant que les premières notes de "Mélissa" ne donnent le départ à une ruée soudaine au pied du podium, pris d'assaut par les fans les plus assidus(es). Avec "La fille aux bas nylons", "Laissons entrer le soleil", extrait de la comédie musicale Hair, "Coeur de rockeur", "Femmes je vous aime" et "Partir" on en termine avec un somptueux florilège qu'on aurait bien aimé voir se prolonger jusqu'aux aurores...
Véronique Sanson : de la dynamite dans un coeur de velours
Après un très - trop ? - long changement de plateau et une holà improvisée pour tromper son impatience par le public des arènes, spécialiste de l'affaire, Véronique Sanson (*) s'avançait dans la lumière en queue de pie et ensemble noir, saluée par une salve d'applaudissements trop longtemps contenus.
"Bonsoir ma belle Nîmes ! Ça faisait longtemps...", envoie la triple lauréate des Victoires de la musique qui enchaîne aussitôt, histoire de rattraper le temps perdu dont chacun sait qu'on ne le rattrape plus... Porté par une incroyable section de cuivres et un guitariste dont l'allure débonnaire et l'embonpoint n'ont d'égaux que le talent, "Fais pas ci, fais pas ça" précède "Radio vipère", extrait de son nouvel album "Dignes, dingues, donc...", et donne une tonalité très jazzy où elle met à profit son invraisemblable vibrato - côté voix - et le staccato - côté mains sur le piano. Ça groove, ça swingue ! Véronique fait du Sanson. Et ça tombe bien : c'est ce qu'elle fait le mieux et le public adore ça.
L'ambiance va crescendo et atteint son apogée avec les reprises de ses plus grands succès. Après une chanson hommage à Simone Veil, dont on perçoit malheureusement mal les paroles, on enquille avec "Et je l’appelle encore", dédiée à sa mère, "Chanson sur ma drôle de vie", "Vancouver", repris par la foule qui, là , connaît les paroles et n'a pas besoin de les entendre. On y met du coeur et ça continue encore et en chœur. Cette fois le bout de la nuit n'est pas loin. Merci Madame et à bientôt...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com
* L'entourage de Véronique Sanson ne nous ayant pas autorisé à faire de photos de l'artiste, nous sommes au regret de ne pouvoir illustrer notre article.
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