Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 24.11.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 444 fois

GARD Le réseau sera intelligent et à énergie positive

Demain, c'est maintenant. Enedis, BRL et Actia Télécom vont faire progresser le réseau et intégrer plus d'énergies renouvelables.
Une aventure débute, main dans la main (Photo Anthony Maurin).

Le siège de BRL, à Nîmes (Photo Anthony Maurin).

L'Occitanie a une ambition certaine pour devenir la première Région à énergie positive. C'est le choix qu'a fait Carole Delga, sa présidente, afin d'aller plus loin que la seule transition énergétique.

Pour cela, il faudra produire plus et peut-être moins consommer ou consommer différemment en tout cas. Smart Occitania, tel est le nom de code sélectionné pour activer la marche vers la vertu énergétique dans la Région. Pour réussir cette opération, il faudra des techniciens de bureau et des ingénieurs de terrain. Tous les sexes, toutes les compétences et toutes les bonnes volontés doivent être mises en oeuvre pour relever le défi.

Philippe Lamour, considéré comme le père de l'aménagement du territoire français au milieu du siècle dernier, était aussi le président de " l'ancêtre " de BRL (Photo Anthony Maurin).

Dans la noble bataille, quelques armées sont déjà activées. Des armées pacifistes, évidemment, mais des armées qui ne veulent plus reculer. " Si on réfléchit, on a tout intérêt à travailler ensemble. On doit y passer du temps et on veut améliorer les choses. C'est le coût de l'innovation mais par nature, l'innovation, c'est de l'investissement ! ", assure Jean-François Blanchet, directeur général du groupe BRL, spécialiste international de l'eau et de son aménagement, basé à Nîmes.

Devenir des acteurs socialement responsables, être engagé dans les grandes politiques publiques, flirter avec l'idée d'être un Don Quichotte mais sans ses moulins. Enfin pas tout à fait... Les moulins, ou maintenant les éoliennes, ont tout à voir dans l'affaire ! En augmentant leur nombre, comme celui des panneaux photovoltaïques par exemple, le réseau régional doit faire face à des fluctuations de tension et de production.

Enedis, BRL et Actia Télécom signent un protocole de coopération pour favoriser l'intégration des énergies renouvelables en Occitanie (Photo Anthony Maurin).

Pour limiter les impacts et les coupures d'électricité qui ruineraient la belle vie nocturne que certains mènent, ou plus généralement qui empêcheraient votre smartphone de charger, Enedis, BRL et Actia Télécom s'unissent et créent un nouveau genre de coopération proactive. Ils vont rendre le réseau intelligent. " C'est stimulant, c'est un défi. Il y a du sens dans cette utilité ! ", poursuit le DG.

Le but du jeu plutôt que celui de la guerre à mener ? Favoriser au maximum l'intégration au réseau des énergies renouvelables sans nuire à la consommation des habitants de l'Occitanie. Simple, mais compliqué tant les territoires sont divers et variés. Alors on se serre les coudes et on voit large pour commencer. Une alliance en toute confiance.

En toute confiance, les trois sociétés vont travailler ensemble et faire tenter de créer le réseau de demain (Photo Anthony Maurin).

" Depuis le mois de juillet à la station de pompage de BRL à Bellegarde, nous avons installé un boîtier (SCADA) qui nous permettra de la commander à distance dès la semaine prochaine, note Thierry Lafont, responsable de la division énergies d'Actia Télécom. Nous pourrons répondre au plus vite aux demandes en eau pour alimenter le réseau électrique. Le but recherché est d’agir sur la demande, plus seulement sur l’augmentation de la production pour le rétablissement des équilibres .

BRL, Actia Télécom et ENEDIS alors ? Pour Didier Colin, directeur territorial Enedis dans le Gard, " nous améliorerons la prédiction pour ne pas avoir de déséquilibre car il nous faut une tension constante. Tout doit être calculé et les énergies renouvelables sont complexes à prévoir... Les nuages et le vent sont des paramètres variables. Pour l'instant, les voyants sont au vert, nos premiers résultats sont positifs et nous allons continuer. On se prépare au réseau de demain et si nous y arrivons ici, nous aurons 45 millions de clients satisfaits. " Le projet Smart Occitania coûte huit millions d'euros et le pot commun est partagé entre les trois groupes, l'Ademe met aussi la main à la poche pour encourager le bel effort mais c'est Enedis qui fait le plus gros.

En raccordant toujours plus d'énergies renouvelables au réseau régional, l'Occitanie fait fort mais cela est profitable à chacun. Même pour BRL qui consomme entre 60 et 70 gigawattheures gWh d'énergie par an soit environ quatre millions d'euros, 10 à 15 % des coûts de la société, les économies seront là. Devenir sobre est aussi le souhait de BRL. " Nous pomperons moins d'eau donc il faudra un meilleur rendement en réduisant encore les fuites. Nous consommerons l'énergie juste nécessaire. Nous varierons la pression en fonction des besoins ", insiste Jean-François Blanchet.

Et cela ne fera en aucun cas augmenter la facture du consommateur. La réactivité est primordiale dans la vie de tous les jours et les réseaux virtuels. Pourquoi ne le serait-elle pas dans les réseaux physiques qui alimentent notre vie quotidienne ? " Il y a toujours une possibilité d'erreur mais c'est par la coopération et la confiance que nous allons respecter au mieux nos engagements. C'est un peu compliqué mais le poids de la contrainte est en-deçà de l'apport que nous pouvons espérer pour la Région. C'est aussi cela l'innovation ! ", conclut le patron de BRL.

Anthony Maurin

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