Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 16.10.2021 - philippe-gavillet-de-peney - 4 min  - vu 1249 fois

LA RÉCAP La jouissance de Françoise Dumas / La dernière chance / Le "Breschit" à la Camarguaise

Photo Objectif Gard

Françoise Dumas, députée LREM de la première circonscription  (Photo : Coralie Mollaret)

Tous les samedis à 19h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

La jouissance de Françoise Dumas. Une affaire piscine qui fait plouf ! En novembre 2019 l'affaire avait fait grand bruit et déclenché une avalanche de réactions, parfois hystériques, après qu'un article de nos confrères du Canard Enchaîné a révélé que la députée gardoise La République en marche avait fait construire une piscine dans sa propriété sans avoir obtenu le permis de construire ad hoc et en empiétant de surcroît sur le domaine public. En l'occurrence un terrain municipal. Éclaboussée par la vague d'indignations qu'avait soulevé cette "Histoire d'eau", Françoise Dumas avait argué de sa bonne foi, mettant en exergue qu'elle avait déposé une demande de permis dont le refus ne lui avait pas été notifié. Près de deux ans l'ouverture d'une enquête préliminaire après que le Canard a soulevé ce lièvre, et alors qu'on pensait qu'elle avait posé un lapin, la justice vient de rendre son arbitrage dans cette affaire. Selon le procureur de la République de Nîmes, qui n'a jamais eu l'intention de noyer le poisson, il n'y avait pas anguille sous roche comme indiqué dans le communiqué adressé à notre rédaction : "Au terme de cette enquête, il (le procureur, NDLR) a recueilli l’avis technique de la direction départementale des territoires et de la mer. De cet avis technique et de l’analyse juridique faite par le procureur de la République, il ressort que madame Dumas avait le droit de faire édifier une piscine et un local technique sur les parcelles CK 1166 et 481 lui appartenant ; qu’un acte établi en 1995 indiquait qu’elle disposait de la jouissance de la parcelle voisine CK 1167 relevant du domaine public communal. [...] ; que la construction de la piscine a empiété très partiellement sur cette parcelle CK 1167." À l'heure où les pouvoirs publics, le procureur le premier (*), ont déclaré vouloir éradiquer les constructions illégales qui bourgeonnent un peu partout dans le département et la "cabanisation" de certains lieux, certains se rangeront derrière une application stricte de la loi et son application rigoureuse pour s'indigner de ce que la députée puisse avoir "la jouissance" d'une parcelle communale et que tout un chacun puisse construire selon son bon vouloir sur le domaine public à condition ne n'empiéter que "très partiellement". Finalement, si la loi est dure et que c'est la loi (dura lex, sed lex), elle sait parfois se montrer clémente et la présidente de la commission Défense à l'Assemblée nationale pourra en témoigner puisque "cette procédure donne lieu à une décision de classement sans suite au motif : absence d’infraction", a conclu le procureur Éric Maurel. "L'enquête menée par la police judiciaire de Montpellier, durant près de deux ans, aura donc confirmé ma totale honnêteté et l'absence d’une quelconque action de ma part ou de mes proches, susceptible de revêtir les caractéristiques d'une infraction pénale, a commenté Françoise Dumas. Nonobstant la prescription derrière laquelle j'aurais pu m’abriter, je m’étais fait un devoir d’apporter à la justice la preuve sur le fond de l’inconsistance de cette dénonciation." 

* Le 23 juin 2017 - "Nous allons passer de la pédagogie à la répression." - et le 26 septembre de la même année, le procureur s'était longuement exprimé sur le sujet des constructions illégales dans nos colonnes.

(Photo : DR/Ville de Nîmes)

La dernière chance. Mardi 12 octobre, à Paris, Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, et Mary Bourgade, adjointe déléguée à l’inscription Unesco et au patrimoine antique, ont passé un grand oral devant le Comité national des biens français pour tenter d'obtenir que l'État français soutienne la candidature de Nîmes en vue de son inscription éventuelle au patrimoine mondial. Désormais axé sur la seule Maison carrée, le dossier nîmois est certes moins ambitieux mais chat échaudé craint l'eau froide car on se souvient de l'échec cuisant de la dernière tentative. Alors que la délégation nîmoise s'était avancée en conquérante et sûre de son fait, cocufiée au dernier moment par une nation supposément amie, elle s'était faite recalée et avait regagné penaude la terre natale, Gros-Jean comme devant, une main devant et une main derrière. "Nous avons su répondre aux dernières questions qui nous ont été posées et il n’y a pas eu de remarque particulière. Nous en supposons que les réponses étaient bonnes", s'est cette fois exprimé le maire, avec cette fois la modestie qui sied et une prudence de Sioux. Dans l'hypothèse où le dossier nîmois serait retenu par l'État, les experts Icomos International mandatés par l’Unesco auraient alors 18 mois pour étudier le dossier avec un potentiel passage à la 46e session du Comité du patrimoine mondial à l’été 2023. Sans doute celui de la dernière chance.

Entre Caroline Breschit et Jean-Paul Franc, l'idylle n'aura pas duré longtemps. (Photo DR)

Le "Breschit" à la Camarguaise. À deux lettres près, c'est un Brexit à la sauce camarguaise que s'est offert Caroline Breschit, la météorique ex-première adjointe du maire d'Aimargues, devenue dans la foulée une aussi fugace leader de l'opposition de la commune dirigée par Jean-Paul Franc. Candidate malheureuse aux élections départementales, la dame a finalement décidé de rendre son tablier en démissionnant de ses mandats électifs. Elle devrait donc rapidement abandonner son siège d'élue municipale à Aimargues, de conseillère communautaire en Petite Camargue et de membre du centre de gestion du Gard. On rendra cette justice à celle qui s'est plainte sur les réseaux sociaux - là où on a pourtant le plus de chances de se faire hacher menu par la vindicte populaire ! - de "se faire traiter de tous les noms", d'avoir compris, même si un peu tardivement, que la politique, fusse-t-elle locale, n'a pas grand chose à voir avec le monde des Bisounours et que pour surnager dans le marigot et d'envisager de pouvoir tanner la peau de certains il fallait déjà soi-même avoir le cuir solide.

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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