Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 02.04.2022 - philippe-gavillet-de-peney - 4 min  - vu 1250 fois

LA RÉCAP' Safer... à rien / Le tir (de) croisé de Ciotti / Poisson à plumes

Photo via MaxPPP - PHOTOPQR/L'INDEPENDANT/MAXPPP

Entre 40 et 50 personnes s'étaient réunies sous les arbres, à l'extérieur de l'espace Paulhan (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Tous les samedis à 19h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

Safer... à rien. Historique terre de résistance à l'envahisseur de tout poil, au pied de la corniche des Cévennes on a trouvé matière a fomenter une nouvelle jacquerie. Mais cette fois-ci, à Saint-Jean-du-Gard ce n'est pas contre la noblesse qu'un quarteron de locaux entend s'insurger. Au mépris de la liberté de tout un chacun de disposer librement de ses biens, ceux-là ne veulent pas entendre parler du rachat par Légion d'une ferme mise en vente depuis trois ans par ses propriétaires. Pas question pour ces braves gens d'entendre dans leur campagne mugir ces féroces soldats qui ne viennent pourtant pas jusque dans leurs bras égorger leurs fils et leurs compagnes. Fort heureusement pas encore prêts à prendre les armes, ces citoyens tentent malgré tout de s'opposer à cette vente dont il font porter la responsabilité à la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural), accusée de ne pas jouer son rôle. Mais comme Safer à rien... de s'énerver et faute d'avoir eu l'idée de mettre la main au porte-monnaie ou de mettre en place une cagnotte participative (comme c'est maintenant devenu la mode pour faire financer par les autres les fantaisies des uns) pour racheter la ferme, la quarantaine de participants à une réunion informelle a finalement choisi de proposer la signature d'une pétition qui devrait s'intituler "Non à la militarisation de notre vallée cévenole". C'est dire si dans ce coin reculé où les étrangers ne sont pourtant pas légion, la Légion étrangère n'est pas la bienvenue. On n'ose imaginer la levée de boucliers si l'endroit avait été racheté par une secte, une mosquée ou - pire - pour y installer une colonie de vacances ! L'armée, fusse-t-elle française, et son étrange légion portée sur le boudin, c'est un peu comme les parcs à éoliennes, les centrales nucléaires ou les aires d'accueil des voyageurs : tout le monde est d'accord pour que ça existe mais de préférence chez le voisin. Chez soi on ne veut pas en voir le bout d'un...

Ce mercredi, le député des Alpes-Maritimes était en visite dans le Gard (Photo : CM)

Le tir (de) croisé de Ciotti. Comme tous les militants lambda du parti Les Républicains, le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, bat la campagne pour la... campagne présidentielle de la candidate Valérie Pécresse. Adversaire malheureux de la précitée lors du vote d'investiture du parti, le vibrionnant représentant de la droite dure du parti républicain était de passage à Aigues-Mortes ce mercredi. L'occasion de caresser les autochtones dans le sens du poil et de titiller la fibre patriotique des militants en convoquant saint Louis (Louis IX) et les croisades du XIIIe siècle sur des terres où les idées républicaines se confondent quelques fois avec celles du Rassemblement national de Marine Le Pen et du Reconquête ! d'Éric Zemmour. Faute de refaire (Louis) neuf avec du vieux, à propos de ce dernier, après avoir pourtant souvent manifesté publiquement sa proximité avec le polémiste d'extrême-Droite dont il partage nombre des idées nationalistes, pas très chevaleresque, le néo-croisé des temps modernes Éric Ciotti n'a pas pu s'empêcher de mettre un bon coup de lance dans l'armure du leader de Reconquête ! en assurant à la tribune que "avec Éric Zemmour nous avons le même cap. Sauf que nous sommes plus sérieux ! » Un joli tir (de) croisé que n'aurait pas renié Kylian Mbappé. Mais qu'importe, dans ce milieu où l'on rejoue ad libitum "Petits meurtres entre amis" tout ça n'a guère d'importance et quand on aime, ça ne compte pas.

Les flamants roses, emblématiques de la Camargue gardoise, sont maintenant trop nombreux… Photo via MaxPPP • PHOTOPQR/LE REPUBLICAIN LORRAIN

Poisson à plumes. Comme chaque année, Objectif Gard a sacrifié à la tradition du "Poisson d'avril" journalistique. Un poisson à plumes puisque sous le titre "Surpopulation de flamants roses : le Département prend la poudre d'escopette", nous avions choisi de choisir le thème des flamants roses, supposément surnuméraires, dont une partie du cheptel allait faire l'objet de tirs de régulation orchestrés par le département. Si une grande majorité de nos lecteurs a rapidement flairé la supercherie tel n'a pas été le cas de tous et sur les réseaux sociaux les commentaires sont allés bon train. "Encore l'idée pourrie d'un fanatique de la gâchette", "Quel scandale !", "J'ai envie de leur tirer une balle dans le c...l à tout ces mongoliens. Je pense que ça serait une vraie régulation, pour le coup...", relevait-on au fil des publications. Sans oublier ce coup de téléphone à la rédaction d'une élue de la Grande-Motte, particulièrement inquiète et craignant de voir des enfants pleurer au spectacle barbare d'un éventuel mitraillage de flamants "comme l'autre fois au Scamandre quand des ragondins ont été abattus." Des réactions indignées qui témoignent si besoin était que nous avons quand même réussi notre affaire. Merci encore au sénateur Laurent Burgoa, à la présidente de l'Alliance anti-corrida, Claire Starozinski, et au chef étoilé Jérôme Nutile qui ont volontiers accepté de prêter leur concours à cette potache blagounette bien innocente qui n'a pas cassé trois pattes à un canard. Et encore moins à un flamant.

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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