LE 7H50 de Mathieu Madénian : "On est dans un monde où les gens nuancés n'existent plus"
Empêché de jouer son Spectacle familial depuis le 30 octobre 2020, Mathieu Madénian fait son retour sur les planches ce samedi 12 juin à l'occasion du festival "Bellegarde du rire"(*). Forcément, le comédien et humoriste ne se prive pas de décortiquer l'actualité et de s'en amuser. Interview.
Objectif Gard : C'est votre retour sur scène après de longs mois de pause liés à la crise sanitaire. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Mathieu Madénian : Je suis heureux. Heureux de pouvoir faire mon métier. Mais j'ai eu la chance pendant un an et demi de pouvoir tourner un petit peu. J'ai tourné dans un épisode de Capitaine Marleau diffusé sur France 3, de Gloria pour TF1 et je viens de finir le tournage d'un unitaire aussi pour TF1, il s'agit d'une comédie avec Claire Keim intitulée Le Furet. La scène, on s'y est remis depuis qu'on a le droit, à partir de 17h jusqu'à la limite du couvre-feu dans mon comedy-club le Paname Art Café (à Paris, Ndlr).
La remise en jambes a-t-elle été compliquée ?
Non, enfin... Il faut écrire des nouvelles choses et surtout il faut jauger ce que les gens veulent entendre, trouver le juste milieu entre pas de covid et covid. C'est ce qui peut être compliqué. En plus, mon spectacle est axé sur la famille mais je me suis débrouillé pour faire de l'actu parce que c'est important. On a été un peu dans l'inconnu. De son côté, le public s'interroge pour savoir si les humoristes sont toujours marrants et nous, de notre côté, de savoir ce qu'il veut entendre ou de quoi on peut lui parler.
Ce spectacle est une compilation des meilleures anecdotes de la famille Madénian, c'est ça ?
Je parle de ma famille en espérant que certaines personnes s'y retrouvent et qu'à travers mes anecdotes, de ce que je raconte sur scène, les gens se disent finalement qu'on a un peu tous la même famille. Et on en rit ensemble. De toute manière, on a tous un point en commun, on a tous une famille et on se construit en opposition ou pas en fonction de celle-ci. Automatiquement, c'est un sujet commun à tous.
Comment intégrez-vous le sujet de la crise sanitaire dans ce spectacle ?
Par la présence des parents via FaceTime par exemple, le fait de ne pas voir ses proches et de ce qu'on peut tirer comme enseignements par rapport à cette crise-là.
A-t-on déjà assez de recul pour pouvoir en rire ?
On peut en rire oui, mais il faut en rire de manière intelligente et constructive, c'est le plus compliqué. On est dans un monde où les gens nuancés n'existent plus. Il faut être pro ou anti. J'ai même l'impression que tout le monde a été scientifique pendant un an et demi. Mais si on veut tirer les conclusions de cette crise-là, selon moi, il y en a trois. Un, on peut faire reculer la pollution. Deux, notre système économique se pète la gueule quand on arrête de vendre des choses inutiles à des gens surendettés. Trois, les personnes les plus essentielles dans ce pays sont les moins bien payées. À partir de là, il faut trouver des blagues. Mais ce qui m'a marqué dans cette crise, c'est qu'on ne retient pas les leçons. La pollution, c'est reparti, les infirmières sont toujours aussi mal payées et on achète toujours autant de trucs inutiles. On a eu des manques que ce soit en matière de culture, les sorties, etc. Mais je pense que c'était un mal nécessaire. Notre génération a eu la chance de ne pas avoir connu la guerre, mais on a eu un virus mondial et malheureusement, il a fallu s'adapter.
Outre votre retour sur les planches, quelle est votre actualité ?
Nous préparons actuellement des émissions pour France 2 qui s'appellent Génération Paname dans lesquelles je présente la jeune génération du stand-up du Paname Art Café. On en tournera deux début juillet. Dans le même temps, je ferai une captation de mon spectacle pour Amazon. Plus le téléfilm Le Furet pour TF1 produit par Kader Aoun, également le producteur de mon spectacle. Que ce soit à la télé, sur scène ou au cinéma, l'objectif reste le même, c'est d'être marrant. Mais je tiens à la scène parce que j'ai commencé par ça. Et puis, les vrais gens marrants - je ne dis pas que je suis forcément un mec marrant - c'est sur scène que tu les vois. C'est quand il n'y a pas de montage, pas de trucages, pas de rires enregistrés. C'est là que tu sais si ce que tu dis c'est marrant ou pas.
Propos recueillis par Stéphanie Marin
*Deux soirées en plein air sur le site de la Tour de Bellegarde. Vendredi 11 juin à 20h : première partie Fanny Pocholle. Waly Dia « Ensemble ou rien ». Samedi 12 juin à 20h : première partie Douxdouille « La connerie est une énergie renouvelable ». Mathieu Madénian "Un spectacle familial".
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