Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 03.06.2019 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1076 fois

LE 7H50 des élus Républicains après la démission de Laurent Wauquiez

Après la démission du président Les Républicains, Laurent Wauquiez, les cadres de la fédération gardoise réagissent.

Le retour de la droite, ce ne sera pas avec Laurent Wauquiez qui vient d'annoncer sa démission du parti Les Républicains après sa déroute aux européennes du 26 mai où son parti n'a récolté que 8,48% des voix (Photo : Coralie Mollaret)

Interview croisée entre le président de la fédération, Christophe Rivenq, le secrétaire départemental, Franck Proust, et le président des conseillers départementaux, Laurent Burgoa.

Objectif Gard : Votre président vient de démissionner. Étiez-vous au courant ? 

Franck Proust : Non, je viens de l’apprendre… C'est sa décision. Laurent Wauquiez ne voulait pas ajouter de la division à la division. Il a certainement pensé que sa présence serait plus un handicap qu’un atout pour refonder notre famille politique.

Laurent Burgoa : Moi non plus, pas au courant ! Mais c'est tout à son honneur. Il a su tirer les conséquences d’un échec qui n’est pas uniquement personnel mais collectif. Il était souhaitable de le faire rapidement.

Christophe Rivenq : C’est une décision sage. Depuis une semaine, un certain nombre d’élus et de militants appelaient à un sursaut des Républicains. Laurent Wauquiez est un homme intelligent, à l'écoute. Mais en public il rentre dans une caste. Il faut arrêter avec les postures !

« On ne peut pas passer notre temps à parler d’islamisme ! »

Très franchement qu’est-ce qui cloche avec votre famille politique ? Pourquoi la Droite ne se relève-t-elle pas ?

Laurent Burgoa : C’est une question d’image. La Droite n’est pas une Droite identitaire proche du Rassemblement national. C'est celle de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, qui mêle autorité et social. Très franchement, on ne savait plus parler aux gens !

Christophe Rivenq : Oui, je l’ai déjà dit ! On ne peut pas passer notre temps à parler d’islamisme ou de frontières ! Une Droite moderne, ça parle à tout le monde. Alors oui, c’est vrai qu’il y a des problèmes, mais il faut aussi parler d’autre chose, en revenant à nos valeurs : travail, liberté, responsabilité… 

M. Proust, y a-t-il eu un problème avec la ligne trop à Droite des Républicains ?

Franck Proust : Eh bien, moi je suis très sceptique sur cette histoire de ligne ! Il ne faut pas caricaturer le vote de dimanche dernier. Pensez-vous que les électeurs se soient exprimés par rapport à un programme ? Non ! Ils sont tombés dans le piège du référendum sur la politique d’Emmanuel Macron qui a commencé par la nationalisation du scrutin !

Dimanche dernier devant la permanence Les Républicains. Au premier plan, le premier adjoint à la Ville de Nîmes, Franck Proust, vient d'apprendre qu'il a perdu son siège au parlement européen (Photo : Coralie Mollaret)

Avec du recul, comment expliquez-vous votre défaite aux Européennes ?

Christophe Rivenq : Je l’ai dit à François-Xavier Bellamy (tête de liste Les Républicains, NDLR) lorsqu’il était à Nîmes : on ne peut pas faire une campagne en se focalisant sur des sujets comme la civilisation ou nos racines. 

Franck Proust : Moi, je n’ai toujours pas analysé.... On a parlé maîtrise de nos frontières, de la défense de notre économie dans la mondialisation et de la réforme au lieu des normes ! On a rempli les salles de partout. Quand je vois que la ministre de la Justice ne rassemble à Nîmes qu’une trentaine de militants et que nous faisons vernir 1 200 personnes aux Costières !

Christophe Rivenq : Oui, mais c’est fini ce temps-là… Les électeurs, avec Internet, se font des opinions. Franck Proust a vécu la campagne au cœur, avec des gens qui disent que tout va bien ! C'est très injuste pour lui, il aurait dû être à la 7e place et non à la 11e.

Laurent Burgoa : Oui, j’ai été très déçu pour Franck Proust. J’étais même furieux qu’il n’ait eu que la 11e place.

« Nous sommes le parti avec le plus d’élus locaux »

La stratégie d’Emmanuel Macron pour éliminer la Droite n’est pas terminée. Il appelle les maires à le rejoindre en échange d’un soutien aux Municipales de 2020. Comment riposter ?

Christophe Rivenq : Attention, les municipales ne sont pas des élections politiques. D’autant que rares sont les maires qui affichent leur étiquette. Regardez à Alès, depuis 1995 nous n’avons pas de groupe politique.

Laurent Burgoa : Dans la vie, il faut être fidèle à son parti. Les opportunistes, ça ne marche pas sur le long terme. Je crois que notre mouvement doit retrouver ses valeurs, l’autorité et le social. C'est ça, le Gaullisme.

Franck Proust : Quand on fait de la politique, on a aussi des convictions. On ne peut pas résumer le débat démocratique à Macron ou Le Pen… Je prends l’exemple de 1999 où le score de la Droite aux européennes a été très mauvais. Pourtant, Jean-Paul Fournier a été élu maire de Nîmes deux ans après ! Les Républicains restent le parti avec le plus d’élus locaux !

« Gérard Larcher est l’homme de la situation »

La suite pour Les Républicains, c’est quoi ?

Christophe Rivenq : J’appelle tous les élus locaux à se réorganiser autour de notre parti. Il faut aussi faire avec les militants dont nous devons écouter les idées. 

Franck Proust : Oui, nous devons repartir sur notre base, sur nos territoires. D’ailleurs, j’ai un sondage Objectif Gard qui me dit que La République en marche (LREM) ne fera pas autant de voix qu’aux européennes…

Laurent Burgoa : Le bureau politique va désigner l’intérim : je plaide pour Gérard Larcher, le président du Sénat. Il est capable de rassembler les élus locaux en vue des prochaines échéances électorales. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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