Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.05.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 485 fois

LÉGISLATIVES 3e circo : Catherine Eysseric (PS), défend "une gauche constructive et vigilante"

La candidate PS sur la 3e circonscription Catherine Eysseric, entourée du responsable des JS30 Basile Imbert et de son directeur de campagne Bruno Tufféry, mercredi soir à Vénéjan (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Elle a choisi le 10 mai et le moulin à vent de Vénéjan pour lancer sa campagne devant une soixantaine de militants.

Un lancement symbolique donc, le 10 mai étant l’anniversaire de l’élection de la figure tutélaire du PS François Mitterrand, et Vénéjan étant une commune rurale du nord de la circonscription, dont le maire est le directeur de campagne pour cette élection Bruno Tufféry (divers gauche). Quant au moulin à vent, on s’abstiendra d’y voir un symbole.

« On fera valoir nos limites et nos valeurs »

Catherine Eysseric représentera donc les couleurs du Parti socialiste sur cette troisième circonscription jusqu’ici détenue par celui dont elle a été la suppléante pendant cinq ans, Patrice Prat. Et la vague rose de 2012 semble aujourd’hui loin, très loin. « On est dans un paysage politique très original », déclare-t-elle, en démontrant un sens aigu de l’euphémisme, pour évoquer le sort réservé à la présidentielle pour les partis traditionnels.

Dans ce paysage chamboulé, l’élue bagnolaise et régionale souhaite « mettre en avant le fait qu’on est les héritiers de valeurs de justice sociale, de soutien des PME locales, ce sont des valeurs qui restent. On a une histoire et l’envie de construire un nouvel avenir. » Pour les socialistes, il va falloir désormais se refaire une place dans le paysage politique, entre En Marche et la France Insoumise. « On doit être dans une gauche constructive et vigilante » vis-à-vis du nouveau président de la République, estime-t-elle. Difficile en effet de dire autre chose : au niveau national Emmanuel Macron a gouverné avec le PS, et au niveau local la mairie de Bagnols tient lieu de siège départemental du macronisme. Alors « on ne sera pas dans une opposition frontale, mais nous serons vigilants sur certaines lignes qu’a défendu Emmanuel Macron, on fera valoir nos limites et nos valeurs sur l’ISF ou les ordonnances », projette-t-elle, avant de préciser, au cas où ça aurait échappé aux électeurs, qu’elle se situe « dans une nuance sociale-démocrate. »

Au moins autant que sur le placement politique, Catherine Eysseric défend sa personnalité et avance les « valeurs, le travail de terrain, l’écoute, l’action, le fait de porter les dossiers », appuyée par le responsable des Jeunes Socialistes du département Basile Imbert : « c’est une élue de terrain, de dossiers, une bosseuse. » L’élue met également en avant ses seize années de mandats électifs précédés d’un long engagement militant marqué par une fidélité sans faille au PS. Sur ce dernier point, pas sûr que l’argument fasse mouche dans le contexte actuel, plus au « dégagisme » qu’à la prime à l’expérience…

Un appel au rassemblement

Et comme si cette élection législative ne s’annonçait pas déjà assez difficile pour le PS, voilà que la candidate investie doit faire face à un dissident venu de Tresques. « Je regrette cette candidature, sans trop comprendre ses raisons, ses intentions, c’est un parcours politique d’un autre temps », tacle la Bagnolaise, avant de faire mine de se demander : « est-ce que ce ne sera pas l’élection de trop pour Alexandre Pissas ? » Alexandre Pissas qui présentera sa candidature mercredi prochain à Bagnols, avec la présence annoncée du président PS du Département Denis Bouad, absent à Vénéjan. « On a des relations constructives », précisera la candidate en parlant de Denis Bouad. Elle préfère arguer de son sens des responsabilités, alors que la circonscription pourrait pour la première fois tomber dans l’escarcelle du FN, et appelle au rassemblement : « je prendrai toutes mes responsabilités pour que ça n’arrive pas, et dans les jours qui viennent je vais m’y employer. »

Sauf que le PS n’est peut-être plus le centre de gravité de la gauche qu’il a pu être par le passé… Qu’importe, Catherine Eysseric veut discuter avec les autres forces de gauche, notamment les communistes, dont elle rappelle opportunément « qu’ils sont des partenaires dans la majorité au Département. » Des communistes renvoyés à leurs chères études par la France Insoumise, qui part, sauf énorme surprise, pour faire cavalier seul sur la circonscription. Enfin, ce n’est pas tout à fait ce que pense la Socialiste : « je pense qu’il est encore possible de rassembler tout le monde et que les consciences s’éveilleront », assène la candidate, à la limite de la méthode Coué.

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Un suppléant tout neuf : en décembre dernier, Catherine Eysseric présentait sa candidature à l’investiture PS en compagnie du maire de Domazan Louis Donnet, choisi comme suppléant. Il ne le sera finalement pas : « pour des raisons personnelles, de charge de travail, il a souhaité finalement renoncer », explique la candidate. Son suppléant est donc le conseiller municipal PS de Rochefort-du-Gard Frédéric Vézian, 42 ans, absent mercredi soir. « Il travaille, il ne pourra pas être là », nous a expliqué Catherine Eysseric.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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