Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.06.2022 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1359 fois

NÎMES EN FERIA Les centaures triomphent de merveilleux Bohorquez

La sortie en triomphe des deux cavaliers et du mayoral de Fermin Bohorquez (Photo Anthony Maurin). - Anthony MAURIN

Des arènes quasi pleines pour cette matinée équestre de feria de Pentecôte (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Mano a mano de rejon de Fermin Bohorquez pour Lea Vicens (deux oreilles, deux oreilles et une oreille) et Guillermo Hermoso de Mendoza (salut, une oreille et deux oreilles). Le dernier Bohorquez de la course a été primé d'une vuelta al ruedo.

C'est une corrida qui devait être organisée en lieu et place de ce mano a mano. Mais... Suite à la blessure de Pablo Hermoso de Mendoza qui n'était pas encore remis, et au vu du succès de la corrida de Madrid (dimanche dernier), Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes, a souhaité renouveler le mano à mano entre Lea Vicens et Guillermo Hermoso de Mendoza. Pablo Hermoso de Mendoza était quand même et malgré tout dans le callejon et a pu bien applaudir son petit, même si ce fut Lea qui coupa le plus de trophées lors de cette matinée équestre.

Lea Vicens (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

La Nîmoise commença fort en faisant d'emblée tomber deux pavillons blancs du palco tenu par Daniel-Jean Valade. Deux mouchoirs déjà en guise de triomphe anticipé. Deux oreilles pour Lea Vicens qui a toréé dans les bons terrains, mais parfois de manière un peu dangereuse mais plaisante à voir. Il faut dire que le toro de Fermin Bohorquez, lui aussi présent en contre-piste, était une pure merveille d'adversaire. De la race, de la caste et de la mobilité sur un fond de noblesse. On peut difficilement rêver meilleur opposant. Enhorabuena pour ce toro qui a fort bien lancé la course.

Lea Vicens sur son second de Bohorquez (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Lea Vicens coupera à nouveau deux oreilles, même si à la mort de son toro le geste décisif sera largement plus contestable... Bref. Le public veut voir l'enfant du pays sortir en triomphe, Lea sortira en triomphe. Aucune usurpation, pas de tromperie mais sans doute un trophée de trop. Moins noble que son prédécesseur, le toro de Bohorquez coopère aussi moins longtemps, il perd sa dynamique et s'essouffle vite sous les assauts de la cavalière et les rayons ardents du soleil de juin.

Quelques figures de dressage qui plaisent à l'assemblée (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Comme on dit jamais deux sans trois on aurait pu le croire. Lea va-t-elle couper trois fois deux trophées ? Non... Hélas, car le palco n'en donnera qu'une. Il faut dire que le public n'en demande étrangement pas d'autre. Pourtant, sur ce troisième, on a vu la Nîmoise toréer proche des cornes mais sans jamais se faire toucher. Ses appuyés sont de toute beauté, ses courses courbées aussi. Quelques quiebros de belle facture rehausseront même le duel.

On a vu ses montures danser sur des terrains contraires avec le sourire aux lèvres. On a aussi vu la douceur avec laquelle Lea dirigeait le bas de son corps de centaure. Mieux que lors des deux premiers essais, la Nîmoise a adouci les traits de son toreo. Ici, il y a une Lea épanouie, rayonnante et qui, pas ingrate pour deux sous, a fait sortir en piste le ganadero à des reprises pour le remercier d'avoir apporté un tel lot. Même Simon Casas, l'empresa des arènes de Nîmes, est venu saluer un Fermin Bohorquez aux anges.

Guillermo Hermoso de Mendoza (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Sans son père comme compagnon de cartel mais avec ses montures et face à la régionale de l'étape qui assure une saison magique, Guillermo Hermoso de Mendoza pouvait lui aussi marquer les esprits à Nîmes. Propre et sans fioritures, le cavalier navarrais se pose dans les meilleurs terrains et démontre une nouvelle fois la puissance de la cavalerie familiale. GHM torée souple et propose une tauromachie moins abrupte que par le passé. On est encore loin du père mais le petit monte peu à peu et arrive réellement à rivaliser avec n'importe qui dans la cour des grands.

Le dynamisme du deuxième Bohorquez de Guillermo Hermoso de Mendoza (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Le temps que les tendidos lui accordent un peu d'attention et qu'ils se rendent compte qu'ils ont face à eux un excellent cavalier et un torero qui se révèle, le duel est déjà presque achevé. Il laissera ses chevaux faire bien toucher et ce à de multiples reprises mais le public ne semble pas lui en tenir rigueur. Guillermo fait le job et masque tout cela avec un comportement enjoué que les gradins adorent le lundi matin. Mieux, les étagères pétitionnent et contribuent fortement à faire tomber un mouchoir blanc du palco.

Aux banderilles courtes, Guillermo Hermoso de Mendoza (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Le dernier toro fera une vuelta al ruedo à titre posthume non pas forcément pour ses qualités propres mais au moins pour celle de quatre autres de ses congénères. Rendons hommage à cette grande corrida de Bohorquez. Des toros sans vices mais avec de la force, de la mobilité et de la caste à revendre. Dur d'être face à des chevaux, sans arme ou presque et baladé comme un pantin d'un bout à l'autre de la piste brûlante.

C'est  pourtant devant lui que Guillermo décide de passer la vitesse supérieure. C'est maintenant qu'il montre l'étendue de son savoir et la marge de sa progression. Une étendue qui s'étend et une marge qui s'affine au fil du temps. GHM est quasi prêt à endosser le nom de son père qui devait jusqu'alors être bien lourd à porter. Guillermo est un Hermoso de Mendoza mais il a maintenant et pour Nîmes un prénom, Guillaume.

Anthony Maurin

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