Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 06.11.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 356 fois

ALÈS Alors que la COP26 bat son plein, des collectifs alésiens veulent "réchauffer la justice sociale et refroidir la planète"

Les banderoles des militants accrochées devant l'une des agences de la Société générale, rue de la République, à Alès. (Photo Corentin Migoule)

En pleine COP26 à Glasgow (Écosse), la mobilisation pour le climat s'organise un peu partout dans le monde. C'était aussi le cas à Alès ce samedi matin où une vingtaine de militants de plusieurs organisations a livré une conférence de presse avant de filer à Nîmes, pour une marche réclamant une "justice climatique"

Alors que des accords internationaux pour le climat destinés à maintenir la hausse des températures en dessous de la barre des 2°C, voire 1,5°C, sont en cours de négociation à Glasgow depuis plusieurs jours, la mobilisation s'organise du côté de la société civile. C'était le cas ce samedi matin à Alès, où plusieurs collectifs avaient donné rendez-vous à la presse, devant une agence bancaire de la Société Générale.

Un choix qui n'a rien d'anodin : "Depuis la signature de l'Accord de Paris en 2015, les quatre grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, et Banque Populaire Caisse d'Épargne), ont presque doublé leurs financements aux charbon, pétrole et gaz pour, en cinq ans, attribuer un total de 295 milliards de dollars à cette industrie", introduit Claude Taton, membre d'Attac Alès-Cévennes.

Rémy Coulet, de l'association Saint-Hilaire durable, ne dit guère autre chose en pointant qu'en 2020, "la place de Paris s'est hissée au rang de premier financeur d'Europe d'énergies fossiles." Pour autant, Claude Taton reconnaît "une exception" dans ce paysage bancaire, puisque "la Banque Postale a pris la décision mi-octobre de cesser progressivement tout investissement relatif à ces énergies fossiles". Une démarche appréciée par le dernier nommé, dans la mesure où elle "montre que c'est possible".

"Les riches polluent le plus, les pauvres paient la note"

Regrettant qu'"aucune action concrète" n'ait réellement été engagée par l'État français depuis les Accords de Paris, Attac Alès Cévennes dénonce des "promesses d'actions qui ont remplacé l'action elle-même". Membre de ce même collectif, Marie Motto-Ros a par ailleurs assuré la distribution d'un petit guide visant à "réchauffer la justice sociale et refroidir la planète". L'ouvrage compile plusieurs propositions pour l'atteinte de ces objectifs, dont "le blocage des projets destructeurs pour l'environnement", "le développement d'alternatives afin de reprendre le pouvoir face au néolibéralisme", ainsi que "le freinage de l'extension de la mondialisation, en particulier la surpuissance des multinationales comme Amazon".

Pour le collectif halte aux nucléaires du Gard (CHANG), Pierre Péguin s'est attaché à démystifier le "mensonge du nucléaire" porté par l'État. Car "s'il est vrai que le fonctionnement d'un réacteur génère peu ou pas de gaz carbonique, il faut voir tout ce qui se passe avant et après", s'émeut Pierre Péguin. "La construction d'une centrale nucléaire implique beaucoup de béton et de ferraille, il faut aussi extraire l'uranium, le transporter et le transformer chimiquement", énumère-t-il en guise d'exemple. Par ailleurs, le recours massif au nucléaire serait "trop cher" et "inadapté à un climat dégradé", pour le dernier nommé, dans la mesure où il consomme "beaucoup plus d'eau que l'éolien ou le photovoltaïque", à l'heure où les zones arides "vont se multiplier" avec le réchauffement climatique.

La conclusion est venue de la bouche de Marie Motto-Ros, regrettant que "dans cette histoire, ce sont les riches qui polluent le plus, et ce sont les pauvres qui paient la note". La porte-parole d'Attac Alès-Cévennes s'appuie sur ces chiffres : "10% de la population mondiale est responsable de la moitié des émissions de gaz à effet de serre, tandis que la moitié inférieure de la population en termes de revenus ne contribue qu'à 12% des émissions." Après quoi, la dernière citée a invité la vingtaine de militants à covoiturer pour se rendre à Nîmes, où se tiendra une marche pour le climat aux alentours de 14 heures, ce samedi.

Corentin Migoule

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