Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 02.05.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 483 fois

ALÈS Amor Houari porte plainte suite à une agression au Consulat d'Algérie à Montpellier

Photo DR/S.Ma

Fallait-il en venir aux mains ? Ce jeudi 2 mai, au matin, Amor Houari, s'est présenté au commissariat d'Alès, pour déposer plainte contre le vice-consul d'Algérie et huit autres personnes faisant partie du service de sécurité du Consulat situé à Montpellier. L'accusation porte sur des faits de violence datés de jeudi dernier, soit le 25 avril.

Ce jeudi-là, Amor Houari, travailleur immigré algérien, installé à Alès, manifestait devant le Consulat, avec entre les mains un panneau portant cette simple phrase : "Qui exécute les jugements de l'Algérie ?" Pour comprendre cette interrogation, il faut remonter dans le temps, décortiquer avec prudence l'histoire de cet homme qui a quitté ses terres, sa famille, ses amis pour travailler près de trente ans dans les mines d'Alès, permis de séjour après permis de séjour. Cette histoire est marquée par un amour qui s'est transformé en haine. On le sait les histoires d'amour finissent mal en général. Amor Houari n'y a pas échappé. En 1987, alors qu'il est en pleine procédure de divorce avec sa femme, qu'il avait épousé en Algérie donc sous le régime de la séparation des biens obligatoirement, il achète une propriété le long de la route de la Royale à Alès. 1989, le divorce est prononcé. Amor Houari pensait alors pouvoir conserver son bien comme la loi algérienne le préconise. Oui mais voilà, "mon ex-femme a utilisé de faux papiers sur lesquels il n'était pas marqué que nous étions divorcés. Jusqu'en 1994, elle a utilisé mon nom et puis jusqu'en 2007, il était écrit que nous étions séparés mais pas divorcés. Juste après que la France lui ait accordé son titre de séjour en 2004, elle a même été condamnée par la justice algérienne à 18 mois de prison ferme pour faux et usage de faux. Elle n'a jamais effectué sa peine" raconte Amor Houari. Mais ces faux papiers, elle s'en est servie auprès d'un notaire français pour que la moitié de la propriété alésienne de quelque 600 m² lui soit attribuée. Voilà l'origine du conflit.

Lorsque Amor Houari se tourne vers la France pour défendre son droit et son bien, celle-ci le renvoie devant son Consulat. "Mais le Consulat algérien ne veut pas m'aider. Il la laisse circuler en France comme bon lui semble, alors qu'en Algérie, elle est considérée comme une criminelle. Elle n'a pas droit à la moitié de ma propriété, nous nous sommes mariés en Algérie, on doit donc s'en référer aux lois algérienne." Alors pour faire entendre ses droits, le septuagénaire se rend régulièrement devant le Consulat d'Algérie à Montpellier. Jeudi 25 avril, lorsque le vice-consul lui a fait signe de rentrer dans le bâtiment, Amor Houari avait un espoir. "Mais il m'a attrapé, il m'a frappé. Huit hommes de la sécurité me tenaient les bras et les jambes. Pour me défendre, j'ai mordu le vice-consul à la main. Et puis, ils m'ont mis dehors et ont appelé la police" accuse Amor Houari représenté par Me Carmelo Vialette. Et puisque l'Algérie ne veut rien faire pour lui, et bien le septuagénaire va demander, dans les jours à venir, la nationalité française. "Je ne l'aurais pas fait avant. Parce que j'aime mon pays, l'Algérie, j'y ai grandi. Mais aujourd'hui, la famille qui me reste est en France, j'ai toute ma vie ici. Et ici au moins on a des droits."

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@obejctifgard.com

Stéphanie Marin

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