NÎMES Des agriculteurs convoqués, mais soutenus et déterminés

Une centaine d’agriculteurs ressemblée devant l’hôtel de police.
- Photo : Norman Jardin.Ce lundi matin, cinq agriculteurs ayant participé au blocage de l’autoroute A9 en janvier 2024 étaient convoqués à l’hôtel de police. Déterminé dans leur combat et soutenu par une centaine de collègues, le quintet est sorti après deux heures d’interrogatoires, en colère.
Presque un an et demi après le bocage de l’autoroute A9, cinq manifestants ont été convoqués à l’hôtel de police ce lundi matin. Le service d’ordre mobilisé était installé sur place et à l’entrée de chaque rue du quartier. C’est au total une dizaine de camions de CRS étaient présents pour cette matinée, dont visiblement l’État craignait qu'elle dégénère. De leur côté, les cinq agriculteurs étaient soutenus par une centaine de collègues. Avant d’entrer dans l’hôtel de police, David Sève, le président de la FDSEA du Gard avait appelé au calme : « On est là pour défendre le droit de manifester. Je vous demande d’être calme, car les forces de l’ordre qui sont là, ils sont comme nous, ils obéissent aux ordres. Ils ont un métier qui n’est pas forcément reconnu ».
Les manifestants ont patienté devant l’hôtel de ville et dans la foule se trouvait Sébastien Gimenez, maraicher bio à Redessan : « On est là pour soutenir les collègues. Je trouve très injuste d’être traité ainsi quand on voit tout ce qui se passe dans le pays. Nous sommes venus pacifiquement et le dispositif policier est hors norme. Ils étaient moins nombreux sur l’autoroute. On est là aussi pour dire à la police, ne soyez pas trop sévère avec nos collègues, car ça pourrait mal se passer à l’avenir. On reprendra le combat et de plus belle peut-être ».
Après deux heures d’attente, les cinq agriculteurs sont sortis de l’hôtel de police sans sanction, mais déterminés : « On nous reproche des conneries. J’étais sur l’autoroute tranquille. Ils veulent nous impressionner » s’insurgeait Jean-Marie Tremoulet. De son côté, David Sève faisait le même constat : « On est surpris que la seule réponse que l’on nous propose, c’est une réponse judiciaire. Si on pense nous intimider, parce qu’en ce moment est examiné le projet de loi sur la nouvelle loi d’orientation agricole, ils se trompent très fortement ». En repartant, les agriculteurs ont quitté le lieu sans incident et avec la ferme intention de manifester leur colère à travers une future action baptisée « La nuit de l’ours ».