Publié il y a 1 h - Mise à jour le 18.12.2025 - Romain Fiore - 3 min  - vu 42 fois

ALÈS Trois jours de mobilisation pour alerter sur la crise du secteur social

Collectif travail social du gard

Le collectif accueille pendant 3 jours des personnes du social, médico-social ou des familles. 

- Romain Fiore

Depuis hier, le Collectif Travail Social du Gard organise trois jours de grève et d’actions dans le département, avec un objectif clair : alerter sur la dégradation des conditions de travail dans le secteur social et médico-social, et sur ses conséquences dramatiques pour les usagers. Après une première journée à Bagnols-sur-Cèze, c’est à Alès que les professionnels se sont rassemblés mercredi, avant de conclure jeudi à Nîmes, devant le Conseil départemental.

Magali, représentante du collectif, explique que cette mobilisation s’inscrit dans la continuité des Rencontres nationales du travail social d’octobre dernier. Plutôt que des grèves éparses, le collectif a choisi de concentrer ses actions sur trois jours, organisés par secteur géographique. « L’idée, c’est de créer un ‘village du social en lutte’, un espace où professionnels, citoyens et familles peuvent échanger sur les réalités du terrain et formuler des doléances », précise-t-elle.

Ces doléances, recueillies sous forme d’écrits, seront ensuite transmises aux élus, du local au national. « On veut que les décideurs entendent ce que vivent ceux qui accompagnent les publics vulnérables au quotidien », insiste Magali.

Collectif travail social du gard
Le collectif tente de se mobiliser dans un secteur en grande précarité. • Romain Fiore

Des moyens humains et financiers en berne

Le cœur des revendications porte sur le manque criant de moyens :

  • Salaires indignes : « Sortir d’un bac+3 pour toucher le SMIC, c’est une aberration, surtout quand on travaille avec des publics en grande difficulté », dénonce Magali. Le gel du point d’indice depuis des années aggrave la précarité des professionnels.
  • Restrictions budgétaires : Les coupes dans les budgets de l’État, des départements et de l’ARS (Agence Régionale de Santé) se répercutent sur le terrain. « Moins de moyens, c’est moins d’éducateurs, moins d’accompagnement de qualité pour les enfants, les adultes et les personnes âgées », résume-t-elle.
  • Licenciements et surcharge : Dans les missions locales ou les foyers, les réductions de personnel contrastent avec l’augmentation des besoins. Résultat : des équipes épuisées, des arrêts maladie en hausse, et des risques accrus de burn-out.

« Si nous, professionnels, ne allons pas bien, comment pouvons-nous accompagner correctement des publics vulnérables ? », interroge Magali.

Un manque de vision globale

Au-delà des questions budgétaires, les participants évoquent des violences institutionnelles : des logiques gestionnaires qui privilégient les économies à l’humain, des décisions prises sans concertation avec les acteurs de terrain.

Collectif travail social du gard
Le collectif a posé des affiches dans les ronds-points d'Alès.  • Romain Fiore

Magali souligne aussi un manque de réflexion sociétale. « Beaucoup de parents sont débordés. Plutôt que de placer systématiquement les enfants, il faudrait renforcer l’accompagnement à domicile ». Concernant les inclusions des personnes en situation de handicap, pour la représentante du collectif, « elles ont leur place dans la société, pas seulement dans les institutions. Il faut leur permettre de sortir, de participer à la vie citoyenne. »

Une mobilisation ouverte et solidaire

Depuis hier, le village du social en lutte attire surtout des professionnels — éducateurs, AES (Aides Éducatives et Sociales), moniteurs — mais aussi des citoyens sensibles à ces enjeux. « On espère voir plus de familles, car elles sont les premières concernées par les décisions qui impactent l’accompagnement de leurs proches », confie Magali.

La mobilisation s’organise en roulement : certains posent une journée de grève, d’autres débrayent une ou deux heures, pour limiter la perte de salaire. « On est déjà mal payés, on ne peut pas se permettre de tout perdre », explique-t-elle.

Prochaines étapes

Ce mercredi à Alès, et jeudi à Nîmes, le collectif terminera sa mobilisation en rejoignant la marche des migrants à 18h. « Ces publics, nous les accompagnons aussi. Leur marche est la nôtre », affirme Magali.

Collectif travail social du gard
Collectif travail social du gard. • Romain Fiore

Le collectif, qui se définit comme un rassemblement de travailleurs sociaux — et non un syndicat — appelle à une prise de conscience collective : « On ne peut plus accepter que des jeunes sortent de la protection de l’enfance à 21 ans sans rien, ou que des personnes en situation de handicap restent invisibles. Il faut repenser notre société pour qu’elle soit plus inclusive et plus humaine. »

Il vous reste 80% de l'article à lire.

Pour continuer à découvrir l'actualité d'Objectif Gard, abonnez-vous !

Votre abonnement papier et numérique
à partir de 69€ pour 1 an :

  • Votre magazine en version papier et numérique chaque quinzaine dans votre boite aux lettres et en ligne
  • Un accès illimité aux articles exclusifs sur objectifgard.com
Romain Fiore

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio