"Ampere fait le ménage, AED au chômage", "AED dégagés = élèves en danger", "AED est un métier, stop précarité", "Pourquoi changer une équipe qui gagne ?". Dix assistants d'éducation (AED) du collège Ampere à Arles sur douze étaient en grève mardi 13 mai, soutenus par une vingtaine d'enseignants, pour dénoncer "la décision de ne pas renouveler l'équipe d'AED en septembre 2025, suite aux préconisations d'un audit réalisé le 4 mars dernier", explique l'une d'entre eux. Ludovic, seul AED en CDI du collège, rembobine l'histoire. "J'ai obtenu mon CDI l'an dernier grâce à plusieurs entretiens avec les syndicats et le soutien de mes collègues. Mais depuis, ils ont décidé de ne pas prolonger ceux qui ont cinq ans d'ancienneté pour ne pas être confrontés à une nouvelle demande de CDI", raconte-t-il peu après 12h, devant l'entrée du collège. Depuis 2022, au terme de 6 années de CDD, le contrat des AED est en effet soit conclu, soit renouvelé en CDI. 

"C’est ma cinquième me année, on me convoque dans le bureau avec la direction et les deux conseillers principaux d'éducation, et on me dit que je suis un très bon élément, mais que je ne serai pas renouvelé l'année prochaine car sinon ils seraient obligés de me cédéiser", raconte ainsi Joris avant de poursuivre. En janvier, on nous met la carotte avec le premier entretien en nous disant que s’il y a de la progression il n’y a pas de problème, on sera renouvelé, pour au final faire appel à un audit bien orienté contre les surveillants et suivre ses préconisations", regrette-t-il. La question du renouvellement des contrats des AED "a suscité une dégradation rapide du climat professionnel au sein de l’établissement, touchant particulièrement l’ensemble de la vie scolaire, et entraînant pour nombre de personnels des souffrances au travail et une démotivation quant à leur mission dans l’établissement", expliquent des enseignants du collège qui soutiennent le mouvement de grève.

La cheffe d'établissement a donc demandé un audit de la vie scolaire qui a été réalisé le 4 mars dernier par une inspectrice académique ainsi qu'un adjoint du conseiller technique de recteur. Parmi les préconisations formulées dans le résultat communiqué le 6 mai lors d'un conseil d'administration exceptionnel, figure "le renouvellement le plus large possible de l’équipe AED [...] indispensable pour repartir sur de nouvelles bases afin de permettre aux CPE de réinvestir leurs missions de pilote et de responsable du service vie scolaire", rapportent les enseignants par le biais d'un communiqué de presse. Il a également été annoncé que tous les contrats AED n’excèderaient pas 75 % en 2025-2026.

"Je trouve que pédagogiquement ce n’est pas le meilleur message qu’on puisse envoyer à des élèves de dire qu'en cas de problème on se débarrasse des plus précaires et des plus fragiles et on ne remet rien en cause donc on ne règle pas les causes du problème", regrette Claire, enseignante d'histoire-géographie au sein du collège. Les AED prévoient d'ores-et déjà une nouvelle journée de mobilisation jeudi 15 mars, avant leurs entretiens définitifs avec la direction qui se dérouleront la semaine prochaine. "Vu qu'on a des emplois précaires, les enseignants font un pot commun pour nous permettre de faire grève jeudi", souligne Ludovic. 

Contactée, la direction n'a pas donné suite à nos sollicitations.