C’est après une permission de sortie, accordée pour honorer un rendez-vous professionnel, que Mario a décidé de ne pas réintégrer sa cellule. « Le service pénitentiaire d’insertion et de probation était favorable à cette sortie, mais ce n’est pas le cas de la direction du centre pénitentiaire », explique Édouard Le Jan, président de l’audience du tribunal correctionnel de Nîmes ce mercredi 22 octobre. Une méfiance justifiée par les agissements du prévenu.
Censé se présenter à la maison d’arrêt à 14h, le 8 octobre, il manque à son obligation. Un mandat de recherche est alors dressé à son encontre. Il finit par être retrouvé à bord du véhicule de sa compagne, le 20 octobre, soit 12 jours plus tard.
Des craintes pour sa sécurité
Interrogé sur les raisons de cette évasion, le prévenu répond : « Je n’y suis pas retourné pour des raisons de sécurité, explique-t-il. Ma compagne a reçu des appels malveillants de détenus », faisant référence à des hommes emprisonnés à Salon-de-Provence, sans toutefois en fournir les preuves. Une version qui peine à convaincre le tribunal, d’autant que le prévenu n’a entrepris aucune démarche lors de ses douze jours de liberté pour alerter l’administration pénitentiaire. « Je n'ai pas su comment faire », se défend-il.
« Je n’en crois pas le moindre mot », lance Stéphane Bertrand, procureur de la République, en soulignant que le prévenu a déjà fait l’objet d’une évasion, dans les mêmes conditions. « Il nous donne une explication, mais rien ne prouve que c’est vrai. Il a juste passé du bon temps », ajoute le représentant du ministère public.
Alors qu'il aurait dû sortir le 28 avril 2027, le prévenu a été condamné à 10 mois de prison supplémentaire. Il sera incarcéré à Nîmes, loin du centre pénitentiaire de Salon-de-Provence. Une décision qu’il a accueillie dans les larmes, un regard pour sa femme présente dans l’assistance.