À Bagnols, la cérémonie a vu l’adjoint au maire Christian Baume lire le message de la ministre déléguée auprès du ministre des Armées Alice Rufo saluant la mémoire des « deux millions de militaires dont 1,3 million d’appelés et 300 000 supplétifs engagés entre 1954 et 1962 » et, parmi eux, aux « 25 000 noms qui montent vers le ciel » sur les colonnes du mémorial. Des noms « auxquels se joignent des victimes civiles, dont beaucoup tuées après le cessez-le-feu du 19 mars 1962 », rappelle la ministre déléguée dans son message.
Une mémoire « souvent fantôme », qu’il appartient désormais de « transmettre », souligne le message. Puis le président de l’Union nationale des combattants Gérard Guillaume a pris la parole pour honorer la mémoire des ASSRA, des femmes engagées durant la guerre d’Algérie dans des missions « d’assistance médicale, de développement de l’hygiène, avec un rôle social important axé sur les femmes et les enfants », rappelle-t-il, dont « une majorité a disparu dans l’anonymat ».
Ensuite, le président des anciens combattants de Bagnols, Jean-Claude Mougenot, a évoqué aussi « les victimes des attentats du FLN et de l’OAS, les Harkis honteusement abandonnés, les blessés très nombreux » de la guerre d’Algérie, conflit dont la mémoire « demeure encore aujourd’hui vive et plurielle. » La relation bilatérale difficile entre la France et l'Algérie, marquée notamment par l'incarcération de notre confrère journaliste Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison cette semaine pour avoir fait son travail, en témoigne.
Le premier adjoint au maire, Maxime Couston, a clos la cérémonie en affirmant que, à travers la mémoire des morts pour la France, il s’agit aussi « d’honorer les familles qui portent cette mémoire douloureuse », dans une ville, Bagnols, qui a su accueillir des rapatriés. « Ici, nous savons ce que signifie l’accueil et la solidarité », a-t-il conclu.