Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 01.12.2024 - La rédaction - 10 min  - vu 2206 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. C'est l'heure de savourer les indiscrétions politiques et économiques de la semaine !

Cavalier seul ? Julien Plantier est à un tournant de sa carrière politique. Deux chemins s’offrent à lui. Le premier : attendre sagement le printemps ou le début d’été pour voir venir les intentions de son principal concurrent à droite, Franck Proust. Si ce dernier est candidat, il lui restera à bien négocier l’union. La deuxième option devant lui : se lancer dans le grand bain des municipales en annonçant prématurément sa candidature pour 2026. Quels sont les risques ? Que le maire de Nîmes, n’ayant pas encore donné son avis sur la question de son successeur, considère cette soudaine déclaration comme un affront ? Avec deux conséquences possibles. La plus probable : le retrait de son poste de patron du groupe de la majorité. Celle que certains voudraient voir arriver, mais semble parfaitement improbable : le retrait pur et simple de ses délégations de premier adjoint et d’adjoint chargé de l’urbanisme. À un peu plus d’un an de l’échéance électorale, le maire de Nîmes ne choisira pas cette option périlleuse. Mais que penseront les Nîmois de cette virée personnelle ? Et les opposants à la majorité municipale ? Pour les premiers, Julien Plantier sera peut-être vu au pire comme un traitre. Au mieux, pour un arrogant qui veut s’emparer du pouvoir avant l’heure. Pour l’opposition, elle se frottera à coup sûr les mains de cette déclaration de guerre au sein de la droite. C’est sûrement sur ces points que le premier adjoint ne mesure certainement pas assez l’impérieuse nécessité de faire preuve de patience. Partir maintenant, tout seul. Mais avec quelles armes ? Simplement une volonté. Celle de vouloir vendre l’idée d’un changement, d’une nouvelle page ? Mais tous les candidats, à l’exception de Julien Plantier et Franck Proust, incarneront une rupture. Les deux prétendants ne seront que le prolongement de Jean-Paul Fournier. Et c’est précisément leur atout pour la prochaine campagne : s’accrocher au maire de Nîmes pour ne pas perturber les électeurs fidèles qui depuis plus de vingt ans votent toujours de la même façon et avec la même bobine sur le bulletin… Bien sûr, il est difficile de reprocher au trentenaire sa fougue et sa passion pour Nîmes. Comment lui en vouloir d’adopter la stratégie du rapport de force ? De se lancer ainsi en premier dans la bataille sans attendre de voir le train lui passer devant les yeux… Car c’est probablement parce qu’il voit que malgré sa loyauté et le respect dont il a fait preuve pendant plus d’une dizaine d’années à l’endroit du maire de Nîmes, ce dernier ne veut pas entendre parler des municipales avant l’été prochain. Un choix loin d’être innocent de la part de Jean-Paul Fournier. Du moment qu’il exposera son point de vue, qu’il tapera sur l’épaule de l’un de ses fidèles pour lui succéder, le pouvoir quittera instantanément la rue Dorée… Lui, par contre, sera toujours là. Il participera aux inaugurations et aux évènements dans la ville. Mais les regards. Tous les regards seront tournés ailleurs. Julien Plantier doit donc pour le moment manœuvrer en coulisse avec un seul cap en tête : présenter une offre politique que Franck Proust ne pourra pas lui refuser…

Invité d’honneur. Mercredi soir au musée de la Romanité, une centaine de personnalités sont invitées à venir fêter les 30 ans de la Fondation internationale pour les monuments romains. Née en 1994, la Fondation participe activement à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine romain de la ville de Nîmes. Présidée il y a quelques années par l’ancienne ministre Georgina Dufoix, c’est aujourd’hui Didier Lauga, ancien préfet du Gard et conseiller maître à la Cour des comptes qui assure la présidence. Pour cet anniversaire, un invité exceptionnel sera là : l’ancien maire Jean Bousquet. Comme un signe du destin. Cette fondation existe aujourd’hui parce qu’elle a succédé à une association de préservation des monuments nîmois après les terribles inondations du 3 octobre 1988 à Nîmes où un certain Jean Bousquet était alors le maire...

Entonnoir. Mercredi soir, Julien Plantier a convoqué tous les élus de la majorité pour une présentation du budget 2025. Une réunion préparatoire avant le prochain conseil municipal. Alors que le maire a fait acte de présence, il n’a pu que constater l’absence de la quasi-totalité des élus. « Seulement 14 étaient présents. C’est un camouflet pour le premier adjoint et une réponse à sa réunion secrète avec ses alliés », pense savoir un élu absent. « Julien Plantier était en colère, car il a bien compris qu’il s’agissait d’un boycott volontaire de tous les élus municipaux qui ont choisi leur camp. Cet épisode laissera aussi des traces chez le maire… » Ces derniers jours, il se passe indéniablement quelque chose au sein de la majorité municipale. Reste à savoir comment les équilibres peuvent encore tenir plusieurs mois ?

Thibault débrouille. Un nouveau collaborateur de groupe vient d’arriver dans cette ambiance électrique. Il s’agit de Thibault Fourquin. Le Nîmois, anciennement salarié au sein de l'agence de publicité MGT Quidam pendant cinq ans, aura la charge d’assurer la communication numérique des élus. « C’est Julien Plantier qui l’a choisi et imposé. Espérons qu’il reste plus longtemps que la collaboratrice précédente » dénonce un élu. « Il ne travaillera pas pour le premier adjoint seulement, mais pour tous les élus de la majorité qui en feront la demande dans l’objectif de mettre à l’honneur les différentes délégations » explique un proche du premier adjoint. « Tout le monde n’est pas forcément à l’aise avec les réseaux sociaux, l’arrivée de Thibault permettra à chacun d’être accompagné. »

Pré-campagne ? Franck Proust et Julien Plantier musclent leur jeu en matière de communication ces dernières semaines. Si vous interrogez les deux, ils vous expliqueront qu’ils n’ont rien changé à d’habitude. La réalité est tout autre. Le président de Nîmes Métropole s’exprime plus volontiers sur les réseaux sociaux. Face caméra, il rend compte de ses actions. Visite à la Banque alimentaire du Gard après l’incendie en fin de semaine, chantier du tunnelier, match de l’USAM, il s’apprête même à prendre un cours filmé avec le champion du monde des burgers, le Nîmois Joannes Richard. Du côté de Julien Plantier, la communication est aussi au rendez-vous. Entre les courses à pied dans la ville, le Téléthon, la soirée avec la police municipale et les réactions à tous les sujets d’actualité, tous ses pas sont désormais accompagnés d’un cliché pour immortaliser le moment. On le sait, en politique, le secret, c'est de faire, mais surtout de faire savoir…

Pompier Roulle. Alors que le journal Le Figaro consacrait, ces derniers jours, une pleine page à la destruction de la Médiathèque Marc Bernard à Nîmes sous fond de gaspillage d’argent public. En effet, comme dénoncé par Objectif Gard en mars dernier, la municipalité a annoncé la destruction de la seule bibliothèque de ce quartier nîmois, dans le cadre de l’ANRU alors qu’elle avait mis 1 million d’euros sur la table, il n’y a pas si longtemps, pour sa réhabilitation. « La Ville est mal à l’aise avec le sujet et n’a pas voulu répondre au Figaro. Maintenant, on demande à Sophie Roulle de faire le service après-vente sur Cnews et France 2, c’est scandaleux », dénonce un élu proche de l’adjointe à la Culture. Le maire de son côté a les oreilles qui chauffent alors qu’il n’était pas favorable dès le départ à cette destruction, mais avait fait confiance à son directeur général des services, Christophe Madalle. « On est allé trop vite dans la décision, il y avait peut-être mieux à faire », explique un adjoint proche de Jean-Paul Fournier… Un retour en arrière est-il encore possible ?

Gard 2030. On tape très souvent sur l’État, les collectivités territoriales les premières, pour dénoncer les baisses de dotation. Fréquemment aussi, les entreprises qui se plaignent de payer trop de taxes, d’impôts et de charges. C’est assurément vrai. Même s’il faut rappeler que tout cela participe aussi au financement de notre protection sociale. Il y a un sujet pour au moins qui est sorti des radars : le dispositif France 2030. Un plan de 54 milliards d’euros d’investissement à la sortie de la pandémie du Covid permettant de réindustrialiser le pays et d’investir massivement dans les technologies innovantes ou la transition écologique. Le Gard n’est pas en reste avec plusieurs dizaines de millions d’euros débloqués. Notamment 10 millions pour l’université de Nîmes ou encore une aide substantielle pour la mairie de Saint-Hilaire-de-Brethmas dans le cadre de son futur écoquartier. D’autres villes, intercommunalités ont aussi bénéficié de sonnants et trébuchants. Le secteur privé n’a pas été oublié : 30 000 euros pour les Ateliers de Nîmes, 2,3 millions pour Grap’Sud, 4 millions pour l’entreprise alésienne LFB Biomanufacturing, etc. Bonne nouvelle : le fond est renouvelé pour 2025. L’appel à candidature est imminent…

Un cadeau vieux de 17 ans… Le repas entre les leaders socialistes du Gard, il y a deux semaines, nous a laissé sur notre faim… Puisque notre rédaction a même oublié le dessert : le petit cadeau d’Alexandre Pissas à Fabrice Verdier. Après une brouille passée, ces socialistes se sont de nouveau unis. Un rabibochage facilité par leur sympathie pour la présidente de la région, Carole Delga. Du coup, pour enterrer définitivement la hache de guerre, Alexandre Pissas a remis trois photos dédicacées du grand joueur de football français Just Fontaine, conservées précieusement « depuis 17 ans ». « C’était une promesse de Pissas à Verdier qui n’avait pas pu être là lors de la venue de Just Fontaine dans le Gard à l’époque », se remémore un témoin. Toujours selon nos informations, de son côté, le président du Pays d’Uzès a offert une bouteille d’huile d’olive de sa production au maire de Tresques. C’est beau, l’amour…

Marianne d’or. Avec le concours de Philippe Pécout, l’ancien conseiller départemental, passionné d’histoire, et à la tête de l’Association Marianne de France, la sénatrice Vivette Lopez a fait le tour du Gard pour convaincre les maires d’ouvrir leur mairie afin d’immortaliser la Marianne de la République, digne représentante de la liberté à la Française. Ainsi, la sénatrice gardoise met la dernière touche à un ouvrage qui consacre les Mariannes du Gard. Ce livre qui sortira en 2025 sera préfacé par Gérard Larcher, le président du Sénat. Il est important de préciser que les photographies ont été réalisées par les apprentis photographes de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Gard, à la demande de la sénatrice…

Au feu les pompiers ! L’arrivée du socialiste nîmois Nicolas Nadal, proche d’Alexandre Pissas, en tant que directeur de cabinet du président du SDIS30, ne semble pas faire le bonheur de tous les pompiers. On peut même dire que les dents grincent depuis plusieurs semaines. « Le choix de Nicolas Nadal est cohérent, il va en plus apporter son expertise politique et de communication après son expérience réussie au Grau-du-Roi », explique un proche de l’ancien leader du syndicat Sud. « Ce n’est pas tout à fait l’avis partagé au SDIS qui considère cette nomination comme un cadeau de Pissas à son fils spirituel. Carole Bergeri, la vice-présidente du SDIS qui habituellement reste discrète, est montée au créneau contre cette arrivée. Et a demandé des explications », fait savoir un conseiller départemental lui aussi très déçu. « Il vient pour préparer les négociations à gauche pour les municipales à Nîmes, tout le monde le sait… »

Proust visionnaire ? Jules Milhau sera l’artiste nîmois signataire de l’affiche des Ferias de Nîmes 2025. Le jeune peintre de 24 ans n’a pas perdu de temps. Après ses expositions à Paris, en Espagne ou encore au Portugal, il est accroché actuellement en Italie au Palazzo Berlendi, dans le cadre de la biennale de Venise. Avant Jean-Paul Fournier, un autre élu avait repéré cet artiste prometteur : Franck Proust. Ce dernier lui avait confié la réalisation de ses cartes de vœux. Franck Proust aussi fort que Marty McFly ? Tout cela ressemble bien à un nouvel épisode de Retour vers le futur…

En attendant « l’effet Retailleau ». Ce n’est pas une surprise, le nombre de militants LR est en berne ces dernières années, pour s’établir à 700 en 2023. Même si Les Républicains sont revenus au gouvernement, il est encore un peu tôt pour mesurer « l’effet Barnier » voire « l’effet Retailleau ». À la demande de Laurent Wauquiez, patron du parti, une nouvelle campagne d’adhésion va être lancée. De quoi motiver les troupes à voter Wauquiez lors du prochain congrès LR en 2026.

Espagne : le temps, c’est de l’argent. Frappée par de violentes inondations, la région de Valence panse ses plaies. La ville de Nîmes a attribué une enveloppe de 100 000 €. Concernant Nîmes métropole, l’intercommunalité a pris attache avec le consulat pour savoir comment les aider. Finalement, l’Agglo mettra à disposition leurs équipes et leur savoir-faire dans la lutte contre les inondations. Comme le dit l’adage, le temps, c'est de l’argent.

Magna Porta, Pissevin, même combat ! À tour de bras, les opposants politiques attaquent la majorité de Franck Proust à l’Agglo sur l’avènement, jugé trop long, de la zone d’activité économique Magna Porta. Certaines sources proches du dossier s’inscrivent en faux : « En 2025, ça va bouger. Déjà au premier semestre, la zone sera inscrite dans le Plan local d’urbanisme de Manduel. Ensuite, au premier trimestre, on aura pratiquement toutes les compensations écologiques. » Patience donc, pour un projet qui, « comme la rénovation urbaine à Pissevin ne se fait pas en cinq minutes… »

Les boules de Noël ? Les illuminations et les festivités ont été lancées officiellement vendredi dernier à Nîmes par le maire Jean-Paul Fournier. Aux quatre coins du centre de Nîmes, tout cela sent bon Noël et les Nîmois se régalent. « L’adjoint aux festivités Frédéric Pastor a encore réussi son coup. Et les photos et vidéos des habitants et des touristes font le bonheur des réseaux sociaux… » explique un élu, pas peu fier. Et c’est loin d’être fini avec l’arrivée de la patinoire devant les arènes et les spectacles et déambulations à proximité du 25 décembre. « Reste à savoir le coût pour la ville de toutes ces animations. Dans une période de disette financière, n’est-ce pas un peu trop ? » renchéri un autre élu qui rajoute : « Il faudra à un moment donné mesurer l’impact économique. Est-ce que comme l’aéroport, on va nous servir le même argument qu’il faut investir pour recevoir ? Tout ne peut pas être à destination des touristes… » Même à Noël, les rabat-joie sont de sortie...

The place to be. Le Festival de Nîmes, édition 2025, démarre sur les chapeaux de roue. Déjà plus d’une dizaine de dates annoncées et pas des moindres avec le retour du groupe mythique Scorpions et surtout, la star mondiale de musique électronique DJ Snake. Ce dernier enflamme la billetterie : en quelques heures, le concert affiche déjà complet. Bonne surprise aussi pour Artus qui présentera son nouveau spectacle lors d’une soirée exceptionnelle le vendredi 18 juillet 2025 ! Déjà plus de 5 000 billets vendus… L’affiche complète de ce Festival de Nîmes, édition 2025, est loin d’être terminée. Selon nos informations, trois grosses nouvelles dates seront annoncées dans les prochains jours…

Fournier, invité exceptionnel du Club. On le dit fatigué, agacé par les tensions autour de sa succession en 2026. Le maire de Nîmes à qui l’on prête beaucoup de choses ces derniers temps sera l’invité exceptionnel du Club Objectif Gard mardi soir prochain, 3 décembre 2024. L’occasion pour lui de répondre à toutes les questions de la rédaction sur la dernière partie de son mandat, sur les réalisations à venir, l’avenir du Nîmes Olympique ou encore le choix de son successeur. Un rendez-vous à ne pas manquer à 18 heures pétantes !

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