Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 31.05.2021 - abdel-samari - 9 min  - vu 2272 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Allo les urnes ? Dans trois semaines, les électeurs sont conviés dans les bureaux de vote pour élire les conseillers départementaux et régionaux. Une dernière prise de température démocratique avant la Présidentielle de 2022. Un moment important pour le personnel politique afin de connaître l'étendue de son poids électoral avant l'échéance suprême. Le premier concerné par ces élections est le président de la République qui, cinq ans après avoir fait voler en éclat l'ordre établi, semble être rentré dans les chaussons du vieux briscard en politique avec des réflexes vus et revus depuis des décennies. Après avoir dû faire face à des crises sociales et sanitaires, des polémiques médiatiques diverses sur son attitude jugée hautaine. Mais aussi sur sa prise de risque saluée pour faire face au choc du coronavirus et du confinement en proposant notamment des aides tous azimuts aux entreprises. Il a raté le coche sur la sécurité du quotidien et devrait le payer cher. Et le faire payer à tout le personnel politique sauf les plus démagogiques. Tout le monde pensait que l'ovni Macron changerait la France. Qu'il serait différent des autres, tiendrait toutes ses promesses et prendrait à bras le corps les réformes essentielles attendues depuis des siècles. Et permettrait de se débarrasser de l'extrême-Droite pour longtemps. Il a raté son coup. Les idées populistes et nationalistes n'ont jamais autant eu le vent en poupe. Le Rassemblement national n'a jamais été aussi haut dans les intentions de vote. Il pourrait même s'installer confortablement à l'Elysée dans un an. Sans idées nouvelles, sans solutions viables certes. Mais avec ce petit atout en plus : ce parti n'a jamais été en responsabilité au niveau national. Une certaine idée de l'état de la France en 2021... Les électeurs sont déboussolés si ce n'est écœurés. Bon nombre ne s'intéressent plus à la chose politique et ne votent plus. Comment leur en vouloir ? Même chez les militants purs et durs, c'est la bérézina. Ils ne savent plus à quel saint se vouer et préfèrent prendre la poudre d'escampette. Alors les mairies qui ont la responsabilité des bureaux de vote ne peuvent même plus compter sur eux. On l'a vu à Nîmes cette semaine où la Ville a été contrainte de faire un appel au peuple pour venir prêter main forte pour assurer le scrutin. Sans assesseurs, pas de possibilité de voter. On en est là ? Pas tout à fait et bien heureusement. Ces élections régionales et départementales seront l'occasion pour la socialiste Carole Delga et ses équipes de présenter un bilan loin de faire rougir. Que ce soit sur la question des transports, du développement économique, de la crise sanitaire ou encore de l'écologie, la présidente a agit. Même la mutation en grande région n'a pas laissé que d'imparfaites traces. Enfin, à l'échelle gardoise, l'exécutif sortant a fait le job, en particulier sous l'ère Bouad. La majorité relative a fonctionné, les dépenses ont été maîtrisées. Et les investissements efficacement répartis. Seul bémol probablement, cette fin de mandat avec le transfert des pouvoirs à l'inexistante Françoise-Laurent Perrigot. Entourée par un cabinet jugé lunaire par beaucoup, elle a surmonté les vagues en eau calme, mais pourrait devoir écoper en cas de fortes tempêtes. Pas sûr donc qu'au mois de juillet, même en cas de victoire, elle puisse avoir tous les pouvoirs pour gouverner. Surtout avec un RN qui pourrait renforcer sa présence dans l'hémicycle départemental. Car pour eux pas de doute, les électeurs seront là et bien là les dimanche 20 et 27 juin prochain...

Contrat de sécurité intégrée avec l’État signé en septembre ? Les échanges entre les services de la préfecture du Gard et la mairie de Nîmes se poursuivent dans le cadre du contrat de sécurité intégrée avec l’État. Annoncé en mars dernier à grand renfort de communication avec notamment la visite du Premier ministre, Jean Castex, il marque le pas en raison de la réserve liée aux élections de juin. Pourtant Toulouse et plus récemment Nantes ont signé ce contrat qui prévoit un abondement de postes et de moyens renforçant la sécurité. Pour le moment, les discussions portent sur l'augmentation du nombre de policiers municipaux et, par réciprocité, l’État pourrait affecter davantage de policiers nationaux. Les bailleurs sociaux pourraient aussi être mobilisés pour la sécurisation des abords d’immeubles. Nîmes métropole aura aussi un rôle à jouer avec l'opérateur de transport. Des postes de médiateurs dans les établissements scolaires, des délégués du procureur pourraient conforter la justice de proximité et le nombre de personnes encadrées dans l'exécution des condamnations à des peines de travail d’intérêt général. Cette signature de contrat prévue en juin pourrait être reportée en juillet, voire en septembre. "Pour que le ministre de l'Intérieur se déplace à Nîmes, il faut d'abord que l'on soit d'accord. Et c'est loin d'être encore le cas", nous glisse un membre de la Ville en charge du dossier.  À chaque jour suffit sa peine...

Plantier submergé... Hier, à l'occasion du conseil municipal, une image frappante. Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, sort quelques instants pour l'approbation des comptes de gestion et administratif de l'année 2020. Son premier adjoint prend alors la main sur présidence de la séance. Et c'est exactement à ce moment-là que les tensions sont les plus vives entre les élus d'opposition et Pascal Gourdel, élu en charge des Finances. On se coupe la parole, on hausse le ton. Et Julien Plantier a bien du mal à imposer le calme. À la sortie, des élus de la majorité et de l'opposition sont ravis : il n'est pas prêt du tout le petit pour devenir maire...

... mais pas coulé. La dernière discussion qui agite les couloirs de la mairie porte sur la succession de Jean-Paul Fournier. Et s'il rendait son tablier avant ? Et s'il ne pouvait pas aller au bout du mandat ? "C'est sûr que Franck (Proust) taperait à la porte", fait savoir un élu proche du président de Nîmes métropole. "Il n'y arrivera pas. Julien a déjà organisé les choses et en particulier chez les nouveaux élus, il fait l'unanimité. Il peut se gratter Franck", commente un autre. "Et puis son procès débute en juillet. Il est loin d'être sorti d'affaire le père Proust", rajoute un autre. "Julien a intérêt à muscler son jeu car sur Nîmes Olympique il a été nul. Si c'est comme cela qu'il compte gouverner en faisant monter les autres élus à sa place, il ne va pas aller loin." Un autre de conclure : "Julien n'a peur de personne, seulement de lui et de son image." Ambiance, ambiance...

Berta désolé. Le député Modem du Gard est désolé pour les Nîmois. Désolé de l'image calamiteuse de ces derniers jours, résultat selon lui d'un pouvoir qui ne s'est pas partagé depuis (trop) longtemps et de l'absence de réels projets structurants pour le territoire. Nîmes Olympique et l'émission Envoyé Spécial diffusée sur France 2 en sont l'illustration parfaite cette semaine, rappelle-t-il. "À quand une profonde remise en question sur ce que nous souhaitons pour Nîmes pour les décennies à venir, pour nos enfants. Quels sont les projets structurants et identifiants pour nous redonner une image positive et attractive ?" Mais sont-ce pas les Nîmois qui ont fait le choix de prendre les mêmes et de recommencer il y a un an ?

El Rafi reçu par le maire. Très, très déçu après avoir appris qu'El Rafi prendrait son alternative à Arles au lieu de Nîmes, Jean-Paul Fournier a proposé au Nîmois une entrevue cette semaine. L'échange fut cordial même si le maire de Nîmes a rappelé au jeune torero sa déception. En réalité, le premier magistrat est surtout en colère contre la préfecture des Bouches-du-Rhône qui a donné une dérogation à la ville d'Arles. Il l'a d'ailleurs fait savoir en haut lieu. "Il y a deux poids, deux mesures. Arles aura en plus la chance d'éviter le pass sanitaire qui rentre en vigueur le 9 juin. Notre seul avantage, c'est le couvre-feu de 23h", fait savoir un membre du cabinet du maire. D'ailleurs, jusqu'à vendredi, la préfecture du Gard réfléchissait encore à une fermeture en amont des bars et des restaurants à 22 heures durant le week-end taurin nîmois. Finalement, elle a accepté de maintenir l'horaire initial. Les festaïres auront donc une heure de plus pour s'amuser. Non pardon, rester assis à écouter de la musique et boire un coup !

Habitat du Gard : tout va bien ! Une bonne nouvelle lors du dernier conseil d'administration du premier organisme de logement social (HLM) du Département du Gard : les comptes font apparaître sur le dernier exercice un excédent de cinq millions d'euros. Sans compter les deux millions d'euros mis en provision comme chaque année. Encore un motif de satisfaction pour Denis Bouad à la tête de l'établissement qui, lors de sa prise de fonction, avait été confronté à un plan de redressement. Cela ne l'a pas empêché d'organiser la fusion avec l'OPH de la Grand'Combe, d'assurer la production de quelques centaines de nouveaux logements et de réhabiliter de nombreux bâtiments. Reste à savoir si lors de la prochaine mandature, cette bonne gestion sera amplifiée ou si, l'argent sera jeté par les fenêtres...

FFB lâche Brin ? Pas du tout. La rumeur s'est fait pressante toute la semaine. La Fédération du Bâtiment, qui avait soutenu la liste d'Henry Brin pour la Chambre de métiers et de l'Artisanat la dernière fois, aurait pris ses distances suite au choix du président sortant d'apparaître sur la liste gardoise de Carole Delga pour les Régionales. "C'est faux, nous avons simplement décidé de tout mettre en suspend le temps de la campagne. Mais à partir de juillet, on sera de nouveau sur le terrain", fait savoir Olivier Polge, le secrétaire général de la FFB du Gard. Pas question donc de tourner le dos au vice-président national de la FFB et administrateur local. "Il a un bon bilan en plus Henry Brin." Un bilan certes mais à ce stade, pas sûr que ce soit lui la tête de liste. "L'élection de la chambre de métiers sera différente cette année. Ce sont des listes régionales donc il pourrait y avoir pas mal de bouleversement."

Du député Olivier Gaillard à Françoise Dumas. Un transfert s'est opéré dans le microcosme des collaborateurs politiques. Attaché parlementaire du député Olivier Gaillard, Guillaume Ramon va quitter ses fonctions. Il dirigera le cabinet de la députée et présidente de la commission Défense à l'Assemblée, Françoise Dumas. Après le départ de Félix Meysen au poste de conseiller parlementaire de Marc Fesneau (Modem), ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne, la députée Dumas avait nécessité de se renforcer pour la dernière année de son mandat. C'est la raison pour laquelle elle a aussi embauché Romain Brochard, l’ancien conseiller spécial de Brigitte Bourguignon, la ministre chargée de l'Autonomie.

Robert Crauste sur tous les fronts. Maire du Grau-du-Roi, président de la communauté de communes Terre de Camargue (CCTC) et secrétaire général de l’Association nationale des élus du littoral, Robert Crauste est aussi candidat aux élections départementales sur le canton d’Aigues-Mortes. En campagne, il rencontre tour à tour les maires du territoire pour répondre à leurs questions. Interrogé sur le sujet à l’occasion de l’un de ces rendez-vous, l'élu a déclaré son intérêt pour le poste de président du syndicat mixte de la Camargue gardoise où il pourrait succéder à Léopold Rosso. Jeune retraité, le maire du Grau-du-Roi multiplie les casquettes et semble plus actif que jamais.

Des "énergies fossiles" au Département ? Les départementales approchent et les langues se délient. Surtout celle de Jean-Yves Chapelet, le maire de Bagnols/Cèze. Lors d'une conférence de presse, il a salué le travail du député Anthony Cellier grâce auquel, la commune a profité du "Plan de relance". "Ça, c'est ce qu'on attend d'un élu. Si vous voulez savoir à quoi me sert notre conseiller départemental en ce moment, c'est l'inverse", assène-t-il, en visant clairement Alexandre Pissas. L'édile ajoute : "Pendant tout ce mandat, je ne l'ai pas vu dans mon bureau. Si, seulement une fois où il est venu me chercher pour me demander de mettre à jour la cotisation de l'Amicale des maires du canton. C'était super important... Quand c'est bien, il faut le dire, quand certains ne servent à rien, il faut le dire aussi." Le maire de Tresques semblait en avoir pris assez pour son grade, mais le maire de Bagnols/Cèze a saisi une dernière perche. Alors que le député parle de sortir à terme de notre dépendance aux énergies fossiles, Jean-Yves Chapelet rembraye : "Je me demande à quoi ça sert que les "énergies fossiles" se représentent au Département. Celle-là ne peut-on pas les remplacer ?" Moins d'un mois avant les élections, on fait le plein de gentillesses sur le canton bagnolais...

In english please ! Si la présence honorifique de SAS le prince Albert II de Monaco aux Rencontres internationales des véhicules écologiques (RIVE) est désormais habituelle, celle de Barack Obama, ex-hôte de la Maison Blanche, serait une déflagration. Et les élus alésiens semblent bien décidés à tenter le coup. D'autant qu'ils disposent d'un atout dans leur manche. En 2017, à l'occasion de la 8e édition des RIVE organisée début juillet, Bill Peduto, maire de Pittsburgh (Pennsylvanie), était de la partie. En vacances en Cévennes, l'homme politique américain avait en effet répondu favorablement à l'invitation lancée quelques jours plus tôt par Max Roustan. Le premier ne parlant que très approximativement la langue de Molière, le second pas beaucoup mieux celle de Shakespeare, on aurait pu assister à un dialogue de sourds. Pourtant il n'en a rien été : "Ils n'arrêtaient pas de s'embrasser et de se tomber dans les bras", se souvient Christophe Rivenq, premier adjoint à la mairie d'Alès. Aussi, la venue de Bill Peduto à Alès avait occasionné une promesse - dans laquelle il fallait peut-être voir une plaisanterie - : celle de convaincre Barack Obama de venir à son tour au Pôle mécanique. Ces derniers jours, alors que les RIVE s'organisent et que les relations entre l'édile de Pittsburgh et la mairie d'Alès n'ont jamais vraiment cessé, l'offensive se prépare. "Je vais essayer de convaincre Max Roustan d'enregistrer un message vidéo en anglais dans lequel il inviterait Barack Obama", sourit Christophe Rivenq, comptant sur Bill Peduto pour jouer les intermédiaires. S'il reconnaît que le maire d'Alès serait plus à l'aise "en occitan", le président d'Alès Agglomération se marre d'avance : "En anglais ça pourrait être vraiment drôle !" La séquence, si elle venait à être diffusée, vaudrait son pesant d'or.

La rédaction

Abdel Samari

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