Les flammes de plusieurs mètres devant le site industriel d'Orano Melox sont à la hauteur de la tension et de l'exaspération de plusieurs salariés. Lundi 8 décembre, dès 5h30, les plus déterminés se sont massés devant les grilles, pour exprimer leurs revendications. "Il y a un mépris de la direction. Nous demandons plus de reconnaissance", réclame Tristan Maison, secrétaire du syndicat Force Ouvrière Orano Melox.
"On signe un chèque en bois"
Avant qu'un de ses camarades donne des explications plus poussées sur les raisons de cette mobilisation, la première de l'année 2025 : "On a discuté pendant 15 jours, on ne voulait pas partir en grève et mettre des gens dehors", confie-t-il. "On signe un chèque en bois", coupe et appuie Tristian Maison, en riant jaune. La négociation des salaires obligatoires (NAO) est au cœur des débats.
Au total, ce sont entre 200 à 300 grévistes qui ont suivi le mouvement de contestation selon les syndicats. La CGT a tenu à apporter aussi son soutien par l'intermédiaire de Pascal de Boulc'h, qui s'est déplacé sur place.
La prime en jeu cristallise les tensions
Tout s'est accéléré à partir de 13h30. Une réunion s'est déroulée entre trois membres syndicaux et la direction, pour trouver des compromis et des avancées. Ce qui bloque : la prime à percevoir pour les salariés. Celle-ci s'élève à 4 800 euros par personne, si les 100 tonnes de métaux lourds sont atteints. À l'instant T, environ 96 tonnes ont été collectées. Proche du but donc, même si les échanges coincent toujours. Dans une volonté de dialogue, Augustin Nicey, le directeur des ressources humaines d'Orano Melox, a donné sa version des faits, et ouvre la porte à des négociations entre les deux parties, avec une prochaine rencontre qui pourrait être décisive pour l'avenir de nombreux travailleurs du site Orano Melox, qui compte 1 000 salariés.
"Poursuivre les négociations dans un cadre adapté"
Augustin Nicey a écouté les revendications et fait le bilan de la situation : "On a une prochaine réunion le 15 décembre. On a reçu des salariés, on a reçu des points d'avancée. Nous avons un dispositif qui porte sur un accord d'intéressement." Avant de mettre les deux pieds dans le plat, en évoquant la prime promise : "Si on atteint notre objectif de 100 tonnes de matières produites, une prime de 4 800 euros sera versée. 1 700 euros ont déjà été donnés au premier trimestre", prévient-il.