Publié il y a 14 h - Mise à jour le 14.06.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 106 fois

DOMAZAN À l’aube de son second millésime, le Domaine Lespina veut se faire sa place

Matthieu Faurie-Grépon et Matthieu Bècle, du Domaine Lespina

- Thierry Allard

Ils s’appellent tous les deux Matthieu, « avec deux t », précise Matthieu Bècle, qui a lancé le Domaine Lespina avec son compère Matthieu Faurie-Grépon à Domazan en septembre 2023. Même prénom et mêmes passions pour les deux quadragénaires, qui misent sur la qualité.

À la base, « c’est une histoire d’amitié, on jouait au rugby ensemble », rejoue Matthieu Bècle. Originaire du Lot, Matthieu Faurie-Grépon a toujours travaillé dans le vin, surtout dans le Vaucluse, en tant que maître de chai à Roussillon puis à Châteauneuf-du-Pape. Son compère vient quant à lui du monde de l’agriculture, et a aussi travaillé dans un bureau d’études sur l’impact sur l’environnement et la santé de la chimie agricole, d’abord dans le Lubéron, puis à Lyon.

Progressivement, l’envie de se mettre à son compte travaille de plus en plus Matthieu Faurie-Grépon, et celle de changer de vie et de quitter Lyon titille son ami. Alors, en 2020, les deux hommes se décident à se mettre en quête d’un domaine à reprendre. « Ça a mis trois ans à se concrétiser », raconte Matthieu Bècle. Il leur aura fallu trouver la perle rare, un domaine situé à Domazan, près du château de Bosc, en bordure de la N100, de 18,5 hectares plantés et de 20 hectares en tout, entièrement en bio.

Ce domaine, propriété de la famille Rouillon, « ne faisait que du négoce », précise Matthieu Bècle, c'est-à-dire qu’il ne produisait pas son propre vin. « Nous, nous voulions faire un domaine en soi, sortir nos propres cuvées », poursuit-il, ce qu’ils feront dès juin 2024. Car ici, nous sommes sur le plateau de Signargues, principalement à Domazan et un peu à Saze, « avec un terroir de galets roulés, des argiles, similaire à une partie de Lirac ou de Châteauneuf-du-Pape », précise le vigneron. Du reste, 14 hectares sur les 18 du domaine sont en Signargues, et les hectares restants en Côtes du Rhône.

Pourquoi Lespina ?

Le nom du domaine vient de celui du lieu-dit où il se trouve, l’Espinassière. « Nous avons eu envie de faire référence à notre terroir, mais avec un nom plus court, plus percutant, plus adapté à l’export », explique Matthieu Bècle.

Sur ce terroir, on retrouve principalement de la Syrah et du Grenache pour les rouges, avec un peu de Mourvèdre et de Carignan, et côté blancs, « nous avons une vieille parcelle de 0,8 hectare, avec des vieilles souches de Clairette, de Grenache blanc et de Bourboulenc où nous récoltons tout à la main », présente Matthieu Bècle. De quoi produire une gamme de trois rouges structurés, voire charpentés, à la rondeur caractéristique des vins de la vallée du Rhône, et un blanc élégant, sur le fruit et à la fraîcheur adaptée à la tendance du marché.

« Nous avons commencé à comprendre le terroir, commence Matthieu Faurie-Grépon. Nous nous sommes mis d'accord sur ce qu'on imaginait pour le domaine, et ça a réagi à peu près comme on l’avait imaginé. » Résultat : les premières cuvées ont été bien reçues par la clientèle, tant chez les cavistes et les restaurants que directement au domaine. « Nous n’avons pas à rougir », souligne Matthieu Faurie-Grépon, alors que le domaine a produit 35 000 bouteilles de son premier millésime.

De quoi encourager les deux Matthieu à poursuivre dans cette voie et à miser sur la qualité pour se faire une place dans le paysage viticole. « Nous voulons nous développer sur cette image qualitative du domaine pour nous créer un réseau de distribution », avance Matthieu Bècle. Le but est aussi de vendre plus de bouteilles pour limiter la part de vrac. « Nous sommes en train de réfléchir à une gamme de BIB (Bag in box, NDLR) et pourquoi pas à l’export », rajoute-t-il, résolument optimiste, à rebours de la sinistrose ambiante dans le monde du vin. Rafraîchissant !

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Thierry Allard

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