Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.09.2021 - corentin-corger - 3 min  - vu 670 fois

ÉCONOMIE État de santé des entreprises : la Banque de France fait le point

Nathalie Ravet, présidente de la Banque de France dans le Gard (Photo Corentin Corger)

La nouvelle présidente de la Banque de France dans le Gard, Nathalie Ravet, a fait un point sur la rentrée économique de septembre. Croissance, remboursement du PGE, création d'un comité départemental, elle évoque tous les sujets.

Le 12 juillet dernier, Nathalie Ravet a succédé à Philippe Saigne-Vialleix en tant que directrice de la banque de France dans le Gard. Ce vendredi, c’était l’occasion de faire un point en cette rentrée économique. Dans un premier temps, elle relève le soutien massif et efficace de l’État pendant la crise, "la France est un des pays qui a subi le choc le plus important sur le premier confinement mais qui finalement s’en sort très bien avec la mise en place de l’activité partielle et le PGE pour les entreprises. En sortie de crise, on est mieux que d’autres pays. On se situe au niveau de l’Allemagne avec deux millions d’emplois préservés grâce au financement public."

Concernant la croissance du Pib (Produit intérieur brut), elle était de -8% en 2020 et la dernière estimation pour 2021 table sur une hausse de 6,3%. "On estimait que les entreprises retrouveraient leur niveau d’activité d’avant crise au premier trimestre 2022, finalement il sera atteint en fin d’année 2021", commente-t-elle rappelant qu’il y a des différences entre secteurs. Le BTP ou encore l’industrie agro-alimentaire ont déjà dépassé leur niveau d’activité d’avant crise. Néanmoins, les contraintes d’approvisionnement et les difficultés de recrutement restent les deux freins à la reprise économique. "51% des entreprises du secteur de l’industrie nous disent rencontrer des difficultés d’approvisionnement et 61% dans le BTP, il s’agit d’une tendance nationale observée aussi dans le Gard."

Cela s’explique par la fermeture des sites de production durant les différents confinements dans les pays asiatiques, la désorganisation dans les ports ou encore l’augmentation du coût des containers multiplié par 5 voire 10. Concernant le recrutement, une entreprise sur deux éprouve des difficultés à recruter du personnel. "Il y a un niveau de chômage structurel autour de 8% avec une inadéquation entre la qualification des demandeurs d’emploi par rapport au besoin des entreprises actuelles. Si elles souhaitent embaucher, elles sont obligées d’innover avec des écoles de formation au sein des entreprises", détaille Nathalie Ravet. Dans le Gard, il y a actuellement plus d’offres d’emplois déposées principalement dans la santé, services à la personne, hôtellerie et restauration, qu’avant la crise économique.

Création du comité départemental de sortie de crise

Que ce soit dans l’industrie, les services et les BTP, une dernière enquête a permis de réactualiser les chiffres et de révéler qu’en terme de production, le taux sera plus élevé que prévu. Si dans l’industrie (-4%) et les services (+1%), les chiffres ne bougeront pas par rapport aux prévisions, dans le bâtiment une hausse de 2% des effectifs était souhaitée mais finalement ce sera zéro augmentation avec cependant une stabilité des emplois. Malgré ça, le chiffre d’affaires des entreprises augmente preuve que dans le BTP, l’investissement est très dynamique.

La Banque de France annonce que 19% des entreprises ont déclaré vouloir rembourser leur PGE en 2021. Au niveau du département, 8 617 entreprises (dont 88,6% de TPE) ont bénéficié de ce prêt pour un total de 968 M€ empruntés au 20 août 2021. L’institution recense également les entreprises dites sensibles qui affichent une hausse de leur endettement et une baisse de trésorerie. Cela représente 14% des entreprises. Et le Gard est forcément concerné. Alors le 1er octobre va être lancé le comité départemental de sortie de crise sous la houlette de la préfète Marie-Françoise Lecaillon, la Banque de France, la DDfip (Direction départementale des finances publiques), l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d'allocations familiales) ainsi que les chambres consulaires.

"Le but va être d’essayer d’accompagner ces entreprises que l’on identifie en difficulté en sortie de crise en regardant, par exemple, si elles ont bénéficié de toutes les aides auxquelles elles auraient pu prétendre », résume Nathalie Ravet. La Banque de France a catalogué une soixantaine d’entreprises pour le Gard, mais ce n’est pas le chiffre définitif puisqu’il faut attendre la liste commune qui sera fournie avec les autres organismes. L’investissement des ménages a bien repris avec une hausse de 7,6% des crédits habitats de juin 2020 à juin 2021. Pendant la pandémie, une forte épargne a été accumulée, au niveau national, la Banque de France l’évalue aujourd’hui à 157 milliards d’euros.

Corentin Corger

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