ÉDITORIAL Bruno Retailleau à Nîmes : des vraies annonces ou une opération de communication ?

Bruno Retailleau
- Photo MaxPPPEn pleine campagne interne chez Les Républicains, le ministre de l'Intérieur fait un crochet par Nîmes ce vendredi.
En pleine campagne interne chez Les Républicains, le ministre de l'Intérieur fait un crochet par Nîmes ce vendredi. C'est par le train pris à Paris qu'il débarquera dans la capitale du Gard. Après un accueil républicain en préfecture, Bruno Retailleau participera à deux réunions sur la sécurité. D'abord, sur le narcotrafic dans le département. Puis sur la lutte contre le repli communautaire. Le thème de prédilection du patron de Beauvau se poursuivra au sein de la mairie de Nîmes. Accueilli par le maire Jean-Paul Fournier et son premier adjoint Franck Proust, il assistera à une table ronde sur les questions de sécurité à Nîmes avec les élus de la collectivité. C'est à ce moment-là que les deux patrons de l'exécutif local espèrent décrocher des bonnes nouvelles à 10 mois des municipales. Il faut dire que ces dernières années, Nîmes a été au cœur de l'actualité nationale avec plusieurs drames liés aux violences urbaines et aux trafics de drogue. Qu'est-ce que le ministre de l'Intérieur pourrait annoncer ? Certainement, la confirmation de l'installation d'une unité de force mobile. Ce n'est pas tout. Une dizaine de policiers nationaux supplémentaires pourrait être validée pour cet été. Enfin, espérée par Franck Proust, le président de Nîmes métropole depuis deux ans : l'arrivée de la police des transports, promise par Gérald Darmanin depuis longtemps. Rien n'a filtré à ce stade sur les éventuelles annonces. Mais la visite à Pissevin, théâtre de la mort du petit Fayed en août 2023 à l'âge de 10 ans à peine, n'est pas anodine. Seront présentées, à cette occasion, les opérations de restauration de la sécurité du quotidien menées dans le quartier par le préfet du Gard et le service départemental de sécurité publique de Nîmes. Après une déambulation dans différents lieux du quartier, Bruno Retailleau répondra enfin aux questions des journalistes. L'occasion de faire le bilan du travail opéré par son prédécesseur, notamment les opérations places nettes contre les dealers. Et donc, peut-être de confirmer aussi des renforts de force de l'ordre... La visite à Nîmes se terminera dans un tout autre décor. À la Halle des Sports Ludivine-Furnon. Cette fois, le ministre se transformera en candidat à la présidence des Républicains. Plus question de soutenir ni son Premier ministre, ni le président de la République. Ni même sûrement le ministre de l'Intérieur de la coalition gouvernementale ? C'est alors un catalogue de propositions qui seront énumérées à des militants de droite chauffés à blanc. Pour leur dire qu'après 2027, la France sera plus sécurisée et surtout libérée d'une immigration illégale. Prônant la valeur du travail et la liberté d'entreprendre. Gaulliste, mais pas macroniste, Bruno Retailleau compte toutefois rester au gouvernement. Tout en avançant ses pions pour 2027. Reste à savoir si tout cela est cohérent et compréhensible pour les électeurs LR.