ÉDITORIAL Empoisonnement chez des sangliers : quelles solutions face à la prolifération de ces animaux sauvages ?

Leur prolifération conduit à de nombreux dégâts dans les champs agricoles ou encore les jardins. Pire, en provoquant des accidents de la route.
Par un communiqué de presse adressé aux rédactions locales, le maire de Vallabrègues a alerté la population sur un empoisonnement constaté chez des sangliers dans sa commune. La découverte de graines suspectes sur les territoires des communes de Tarascon, Boulbon et Saint-Pierre-de-Mézoargues, destinées aux sangliers et ayant pour conséquences de mettre en danger les consommateurs de cette viande, sont à l'origine de l'arrêté de Jean-Marie Gilles. Il avertit : il est interdit de consommer de la vente de sanglier, à compter de ce jour, et pour une durée d'un mois. Ce n'est pas la première fois qu'une mairie intervient sur ce sujet. Les exemples sont nombreux partout en France. Il faut dire qu'il est assez facile de se procurer sur Internet tout l'attirail nécessaire pour mettre fin à ce que certains qualifient désormais de fléaux. Mais qui est responsable de la dispersion des graines empoisonnées ? L'enquête est en cours et devra déterminer les fautifs qui n'ont probablement pas mesuré les conséquences graves en matière de santé publique. Bien entendu, l'accroissement exponentiel de la population de sangliers ces dernières décennies pose de sérieuses difficultés. Leur prolifération conduit à de nombreux dégâts dans les champs agricoles ou encore les jardins. Pire, en provoquant des accidents de la route. Même dans les zones urbaines, ces animaux sauvages n'hésitent plus à s'y rendre. Mais des solutions régulées par l'État en coordination avec les fédérations de chasseurs sont déjà mises en place. Avec la réalisation de battues dans des zones dans lesquelles les populations de sangliers sont problématiques. Une « boîte à outils » à disposition des préfets pour prendre des mesures préventives, notamment pour éloigner les sangliers des champs par des dépôts de grains extérieurs, est à l'œuvre. Il est aussi question d’extension de la période de chasse. Et c'est peut-être la meilleure option pour le moment. Même si chez nos voisins européens, de l'Italie à la Pologne, les résultats sont mitigés. La généralisation de la chasse a permis de contenir le nombre de sangliers, mais n'a pas tout réglé. La chasse sélective vers les populations femelles peut éviter une reproduction excessive. Il faudra aussi réfléchir probablement à une protection plus ardue des poubelles et mangeoires extérieures pour chats, dont les sangliers raffolent. Comme à Rome en Italie, où des filets autour des poubelles résistants aux sangliers ont montré des résultats non négligeables. En attendant, l'État va devoir mettre la main à la poche. Car les chasseurs ne pourront pas assumer le risque seuls. Et les assurances rembourser les dégâts sans contrepartie.