Depuis plusieurs jours, la vie familiale du chanteur populaire Kendji Girac est racontée en long, en large et surtout de travers par la presse. Découvert dans un télécrochet sur TF1, l'artiste aux millions de disques vendus, aux salles de concert remplies, dépeint par ses amis artistes et ses proches comme un homme au grand cœur, est désormais un alcoolique, un drogué et probablement un individu violent. La lessiveuse médiatique depuis deux semaines n'a pas pris la peine de peser la vérité. De vérifier, pas besoin. Ce qui est le plus surprenant dans cette "affaire", ce sont les informations qui ne trouvent pas leur origine dans la presse people. Mais directement de la bouche d'un procureur français qui, lors d'une conférence de presse surréaliste, a dévoilé chirurgicalement la vie quelque peu tumultueuse de la star française. Est-ce que le même châtiment aurait été réservé à un autre artiste ? Est-ce que l'époque veut que tout soit mis sur la place publique sans laisser l'occasion au premier concerné de s'expliquer, ou pas, sur ce qui a traversé sa vie à ce moment-là ? Le procureur de la République de Mont-de-Marsan (Landes) s'est appuyé sur un article, le 11 du Code de procédure pénale qui autorise les procureurs à divulguer des informations sur une enquête en cours afin "d'éviter la propagation d'informations parcellaires ou inexactes ou pour mettre fin à un trouble à l'ordre public ou lorsque tout autre impératif d'intérêt public le justifie". Est-ce que nous étions dans ces cas de figure ? En tout état de cause, les conséquences de la divulgation de la vie intime de Kendji Girac sont désastreuses. Même si on peut imaginer la volonté du procureur de couper court à toutes fausses rumeurs. Mais comment imaginer que la presse allait en rester là ? Depuis, c'est la débandade. Et la compagne du chanteur, semble-t-il, caractérisée comme la victime de cette affaire, a été contrainte de sortir du silence. Pour défendre le père de son enfant. Et répondre aux "contre-vérités". Elle fait part surtout de sa souffrance aujourd'hui de voir leur vie à la une des journaux. Encore davantage quand le couple a fait le choix depuis le début de carrière de Kendji Girac de rester à l'abri des regards. Est-ce qu'il sera possible à l'avenir de respecter leur choix : vivre sereinement et aborder un passage difficile comme n'importe qui sans pression extérieure ? Espérons-le ! Sauf à une nouvelle conférence de presse sulfureuse du parquet des Landes...