Le RN aura très probablement un candidat sérieux à Nîmes, et le député Yoann Gillet reste aujourd’hui le favori. Même si le parti pourrait encore changer de stratégie en fonction des négociations sur une possible union entre les ténors de la droite, Franck Proust et Julien Plantier. L'ex-maire de Beaucaire Julien Sanchez est toutefois encore à ce jour une hypothèse sérieuse. Car son implantation dans le Gard est réelle. Il est surtout considéré comme un “poids lourd” du RN, capable de viser une grande ville comme Nîmes si le parti le décide. Une candidature redoutable assurément si les amis de Jordan Bardella veulent frapper fort. Malgré tout, son rôle national et stratégique dans son parti (député européen, vice-président du parti, directeur de la campagne des municipales) est peu compatible avec une tête de liste locale. Une nouvelle illustration hier lundi lors d'une conférence de presse à Paris où le Julien Sanchez a présenté la stratégie nationale du RN pour ce scrutin. Plusieurs éléments apparaissent. D'abord, d'un point de vue chiffré, le parti national annonce 600 têtes de liste RN-UDR, c'est largement plus que lors des élections de 2020 avec 400 listes déposées. C'est encore perfectible par rapport aux 30 000 communes en France. Mais Julien Sanchez a la solution. Il propose une « charte d’engagement municipale » en 13 points, destinée à des candidats sans étiquette. L’investiture ne sera pas automatique pour autant. Les candidatures seront examinées par une commission au sein du parti. La tête de liste indépendante devra avant tout respecter des engagements forts. Avec une priorité absolue à la sécurité, le respect stricte de la laïcité version RN, la stabilisation ou la baisse de la fiscalité locale, la défense des services publics. Ou encore la lutte contre le gaspillage financier et l'arrêt total de subventions aux associations considérées comme communautaires, etc. Sans oublier un volet très politique avec un engagement à soutenir le candidat du RN à la présidentielle et aux sénatoriales (en tant que grand électeur, s’il devient élu municipal.) On le voit bien, il s'agit donc d'une charte avant tout stratégique, visant à étendre l’influence du parti, plutôt qu’un programme strictement municipal réaliste. Car sur le volet régalien, le maire ne peut pas tout. Julien Sanchez le sait bien après son expérience à Beaucaire. Idem pour les services publics. Les maires peuvent interpeller l’État, mais ne peuvent pas rouvrir un bureau de poste ou un service hospitalier. À la différence du soutien aux traditions, aux fêtes locales et à la préservation du patrimoine. Et en ce qui concerne la corrida à Nîmes ? Le RN apportera un soutien réel et massif en cas de victoire ?