Les propos étaient dit avec un peu d'exagération mais la contribution du maire de Saint-Bresson apportait une réflexion au débat. Patrick Darlot a pris la parole mardi soir, en conseil communautaire du Pays viganais, pour dire sa frustration de ne pouvoir voter contre le projet d'aménagement et de développement durables intercommunal (PADDi, relire ici). Il a dénoncé le cadre fixé par l'État qui enserre les communes, en limitant toujours plus leur libre choix, allant jusqu'à employer le terme de dictature. 

Objectif Gard aurait aimé approfondir la question avec lui, sous la forme d'un entretien. Alors que la séance continuait, nous nous sommes glissés derrière son banc. "Bonjour M. Darlot, serait-il possible d'avoir votre numéro de téléphone portable pour revenir plus tardivement sur votre position ?" "Non", cingle l'élu en réponse, sans même prendre la peine de regarder son interlocuteur. "Je peux vous contacter en mairie alors ?" "Non plus, tranche aussi vivement Patrick Darlot. Je ne parle pas à Objectif Gard."

Élargissant sa réponse, il ajoute, toujours sec : "Je ne parle pas à la presse en général. Je ne suis pas un personnage public en dehors de mon village." Et alors qu'on lui fait remarquer que la séance en cours est justement celle du Pays viganais, il agite furtivement la main, toujours sans se retourner, comme le ferait un noble pour chasser son laquais. 

Ne pas répondre à la presse est le droit le plus strict de Patrick Darlot. En revanche, affirmer, des bancs du Pays viganais, qu'on n'est pas un personnage public en dehors de sa commune, est pour le moins intellectuellement malhonnête.

Que faisait donc le maire de Saint-Bresson au sein de la communauté de communes, si son autorité de personnage public ne sort pas des limites cadastrales de son village ? En représentant son village, il se prononce bien sur des décisions qui concernent d'autres communes du Pays viganais ? Et si son statut d'homme public se limite à sa commune, quelle raison a-t-il d'user de cette fonction pour parrainer, en 2022 par exemple, un candidat à la fonction républicaine suprême de Président de la République - en l'occurrence Jean-Luc Mélenchon ?

Que cela lui plaise ou non, Patrick Darlot est un homme public, également au-delà de sa commune, notamment quand c'est elle qu'il va défendre auprès des services de l'État, comme il le racontait mardi soir. Objectif Gard tient néanmoins à le rassurer : ceci ne le contraint toujours pas à répondre à la presse. Ni même à adopter un ton plus cordial. Qu'il sache, tout de même, que c'est généralement apprécié de tout interlocuteur, a fortiori quand cela vient d'un dépositaire de l'autorité publique. Dans sa commune.