FAIT DU JOUR Petit tour dans l'univers de Pierre Besson

Pierre vit dans une péniche de 40 m de long, qu'il a descendue entièrement vide de Lyon voilà 18 ans et amarrée à Gallician le long du quai. À l'époque, ce nouveau départ est plein de promesses mais la vie va en décider autrement pour cet artiste à la fois talentueux et authentique.
Son histoire pourrait commencer comme on fredonne un chanson de Brassens "les braves gens n'aiment pas que, l'on suivent une autre route qu'eux…". Et pourtant pour Pierre Besson tout commence plutôt bien, les débuts sont tranquilles. Son père est prof de dessin, alors quand on lui parle de sa fibre artistique, il répond qu'il "est tombée dedans tout petit". Il est très jeune lorsque son père décède. La suite lui apparaît clairement et il s'inscrit aux beaux arts de Montpellier.
Puis il s'installe à côté de Sommières où il monte une association au sein de laquelle de 7 à 77 ans, on peut pratiquer toutes les formes d'art, du théâtre à l'art de rue, en passant par la musique, la danse … L'association fait un carton et rassemble Presque 400 adhérents, un exploit en milieu rural. Pierre partage, son savoir, ses idées, guide, participe et surtout créé tous azimuts. Et puis le cours de la vie redevient tumultueux, une rupture et l'exil qui souvent la suit de près.
Voyageur immobile
"Quand je suis arrivé à Montpellier pour mes études, la Camargue est la première région que j'ai visitée et je suis tombé amoureux des lumières, des oiseaux, de l'eau…" se souvient Pierre. Alors vivre entre ciel et eau, voyageur immobile dans sa péniche atelier semblait une bonne idée.
Une mélancolie qui laisse passer la lumière
Le bateau est immense et clair, c'est un atelier et une habitation magnifique de 200 m2. "Quand je l'ai achetée, elle était vide, ma fille était petite, elle faisait du vélo à l'intérieur," sourit Pierre. Vagari, c'est son nom, a encore fière allure, même si, de l'extérieur on remarque que la fresque qui orne sa coque s'écaille, que le jardin en bordure de quai, laisse un peu trop la place aux herbes folles. Il flotte ici comme un parfum d'abandon, mais cette mélancolie laisse passer la lumière. Comme les sculptures en "queue de chardon", fragiles et diaphanes appuyées sur leur livrée de métal. Un temps un peu arrêté comme dans les châteaux de conte. Un monde en marge du monde.
La douce fragilité du monde
Le long du quai, Pierre vient à notre rencontre, la démarche est lente et pourtant l'homme semble jeune. Il n'y aura pas de malentendu. "J'ai une sclérose en plaques depuis 18 ans", annonce l'artiste au moment d'ouvrir les portes de son monde flottant.
À l'intérieur, toute une vie de création, des bronzes, des sculptures en matériaux variés, des toiles de toutes tailles et sur toute une variétés de support, des fresques, de petit animaux, quelques taureaux, des cartes postales, des plantes vertes, des installations, un hamac, une table à carte reconvertie en table à dessin. "Il faudrait mettre de l'ordre, débarrasser tout ça mais je n'ai pas le courage et plus trop la force"… s'excuse Pierre, qui ne réalise pas la richesse de ce foisonnement. Les dernières création sont des toiles plus faciles à réaliser.
Cabinet de curiosité ou galerie improbable
Pierre vit avec sa fille qui va bientôt rentrer au lycée, ce qui va compliquer les choses. "C'est pour elle que je tiens debout", affirme cet homme qui constate au quotidien les progrès du mal. Mais il y a autre chose qui l'habite aussi sûrement c'est la soif de création. "Je ne cherche plus à vendre, j'ai une page Facebook, mais je ne sens pas le courage de faire de la communication". Je reçois volontiers les gens qui s'arrêtent en passant en vélo ou en bateau. Mais souvent ils repartent frustrés de ne pouvoir emporter une grosse pièce… " Tout cela est dit sans amertume et sans tristesse. Comme bien d'autres avant lui, il compose avec le sort réservé aux créateurs . "Je vis avec mon allocation handicapé, ça me suffit, je ne consomme pas grand-chose, les déchets de la société me suffisent".
Le rêve d'après
Et ce besoin dévorant de créer, l'anime, l'aide à lutter, contre la tentation de la misanthropie, la tristesse, le lâcher prise… "Je prends les contraintes de la vie comme des règles du jeu", le manque de moyens qui me fait utiliser des supports variés, la maladie qui me contraint à des techniques plus légères que le bronze". "J'avais imaginé une tour d'ivoire où je vivrais loin des tumultes ", Mission impossible pour cet artiste perméable aux soubresauts de la société qui s'agite à sa porte. Pierre se tient informé, échange, reçoit ses potes. Ces derniers lui ont proposé d'exposer pendant toute la morte saison à la capitainerie du Port de Gallician qui se trouve à quelques encablures.
Des amis, marins à l'ancre comme lui, qui ont promis de lui donner un coup de main à réaliser son dernier rêve, celui de peindre le pont de ciment quil a sous les yeux. À force d'y penser, le projet est là, celui de faire une toile tous les jours, une fresque en expansion, tableau par tableau. Ceux qui ont visité son atelier ou le connaisse ne peuvent pas douter de son talent. Reste à convaincre l'administration…
Partir du noir pour faire jaillir la lumière
En attendant, Pierre, à petits coups de pinceaux, refuse de voir la lumière quitter sa vie. "Je pars d'un fond noir et je fais jaillir la lumière", raconte le peintre. Où il voit une thérapie, on imagine un monde plus pur … Dans le pays, on le snobe un peu, il n'en veut à personne. La rancœur, ne fait pas partie de sa palette d'émotions. "Et puis", lance-il, "la création c'est vouloir montrer et partager non ?" Sa péniche se visite avec des gourmandises d'explorateur, des victoires de chercheur de trésors. On y côtoie un art qui se fout des galeries. Comme c'est dommage !
Si vous voulez voir le travail de Pierre, le contactez ou le suivre, allez faire un tour sur sa péniche, sur son Facebook ou son Instragram : Pierre-besson2filsdejack.
Véronique Palomar Camplan
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