Les vendanges démarrent en ce moment un peu partout dans le vignoble des Côtes du Rhône, et 2015 s’annonce d’ores et déjà comme un très bon millésime.

Il faut dire que le vignoble a bénéficié de conditions optimales, notamment sur le Gard, deuxième département en volume de l’appellation après le Vaucluse.

Des conditions climatiques optimales

« 2015 est une année climatique particulièrement intéressante pour nous, affirme Françoise Dijon, œnologue aux services techniques du groupement Inter Rhône. Les pluies de l’hiver et du printemps ont bien rechargé les nappes phréatiques, puis l’été a été sec et chaud, mais les vignes ont pu le passer sans symptômes de sécheresse marqués. » Soit « des conditions climatiques tout à fait adaptées à nos cépages », dixit l’œnologue. Sachant que les deux cépages dominants, grenache et syrah, apprécient les étés chauds, secs et ventés, ils ont été gâtés.

Des conditions qui font de 2015 le contraire de 2014, qui avait vu un été frais et humide : « en juillet 2014 nous étions à -2 degrés par rapport à la moyenne, et cette année nous sommes à +2, explique Françoise Dijon. Là les conditions sont comparables à celles de 2009, qui avait été une très belle année. »

« On part avec d’excellentes cartes en main »

Et ces conditions météo optimales se ressentent dans le raisin, qui arrive à maturité une bonne semaine plus tôt qu’en 2014. Les différents prélèvements effectués montrent une belle qualité : « on a une acidité relativement basse, avec très peu d’acide malique, responsable de l’acidité du vin, et beaucoup d’acide tartrique, qui fait la structure du vin, détaille l’œnologue. On a également de très bons indices sur les tanins et la couleur. » Et Françoise Dijon de résumer : « on part avec d’excellentes cartes en main pour faire de très bons vins rouges. »

En termes de quantité, « après l’historique petite récolte de 2013 et la bonne récolte de 2014 on a cette année un nombre de grappes qui correspond à la norme décennale, avec pour la première fois depuis deux ans ce qu’il faut en grenache et en syrah, poursuit l’oenologue. Ça facilite le travail du vigneron pour les assemblages. »

Bref, tous les indicateurs sont au vert à l’orée des vendanges. Une bonne nouvelle pour un secteur qui, avec 46 000 emplois directs ou induits, est le premier employeur de la vallée du Rhône.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com