FAIT DU SOIR L'appel du 18 juin résonne toujours, 85 ans après

Cérémonie des 85 ans de l'appel du général de Gaulle
- Ambre JansenAujourd'hui était la journée nationale de commémoration de l'appel historique du général de Gaulle. Reportages à Nîmes, Alès, Saint-Christol-lez-Alès, Bagnols, Villeneuve-lès-Avignon et Arles.
"La France a perdu une bataille, mais la France n'a pas perdu la guerre". Cette phrase phare du général de Gaulle fête aujourd'hui ses 85 ans. Prononcée à Londres en 1940, elle est encore aujourd'hui un symbole de la libération du pays. Au monument aux morts des martyrs de la Résistance et de la déportation, sur l'avenue Jean-Jaurès à Nîmes, on commémore cet appel.
Une matinée de commémoration
À 11 heures ce matin, trois établissements scolaires étaient présents pour réciter des textes célèbres en présence, notamment de Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes : "Liberté" de Paul Éluard par l'école la Cigale, "La complainte du partisan" par le collège Feuchères et "Strophes pour se souvenir" du collège Ada-Lovelace, la jeunesse s'est mobilisée pour rendre un hommage. La suite de la cérémonie s'est déroulée avec la lecture de l'appel du 18 juin par le vice-président du comité du Gard de l'UNC, Pierre Lombogardi et par le dépôt de gerbe par le maire Jean-Paul Fournier et le sous-préfet du Gard, Mathias Nieps. Pour finir, la Marseillaise a retenti ainsi que le Chant des partisans, hymne de la Résistance.
Alès, "terre d'accueil" de la flamme de l'appel
Ce matin, Alès aussi a commémoré les 85 ans de cet appel historique avec une cérémonie au jardin du Bosquet. L’hommage a débuté à 9h30 avec la diffusion de l’appel du général de Gaulle, la suite a été dirigée par le maire, Christophe Rivenq, portant haut son discours : « Alès sait ce que résister veut dire », « Dans nos Cévennes cette flamme a trouvé terre d’accueil », « Ne soyons pas héritiers des morts, mais plutôt des sacrifices ».
Pour continuer, Émile Soumbo, sous-préfet de l'arrondissement d’Alès, a lu le message de Patricia Mirallès, ministre déléguée à la Mémoire, rappelant « à quel point on pouvait entendre l’écho de la démocratie dans cet appel, il ne s’agit pas seulement de se souvenir, mais de continuer ».
Enfin, le dépôt de gerbes a été effectué par le président de la FNACA d’Alès (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie) et le vice-président de la 61ᵉ section de l’éveil militaire, avant de laisser place à la remise de la médaille militaire à Raymond Robert. La matinée s’est terminée avec la cérémonie de fin de cycle des cadets de la défense du CFIM-1er RMAT.
À Saint-Christol
Du côté de Saint-Christol-lez-Alès, élus, habitants et jeunes générations se sont réunis sur la place Ange-Alvarez, en fin de journée, pour rendre hommage à l’appel historique du général de Gaulle. Une cérémonie sobre et émouvante, placée sous le signe de la transmission de la mémoire, fidèle à ce rendez-vous annuel.
Le conseil municipal des jeunes, représenté par Ethan, tout juste élu maire, a symboliquement déposé une gerbe aux côtés du maire, incarnant ainsi l’unité des générations autour du devoir de mémoire. La lecture de l’appel du 18 juin par les membres de la FNACA, mais aussi celle du discours de la ministre Patricia Mirallès, ont rythmé la cérémonie, organisée avec le concours des porte-drapeaux et du chef du protocole Bernard, tous salués pour leur engagement.
À Bagnols
À Bagnols, le Conseil municipal des jeunes a lu l'appel du 18 juin, avant que le représentant des anciens combattants, Jean-Claude Mougenot, ne souligne que "cette voix, celle du général de Gaulle, nous rappelle que c'est au cours de la nuit qu'il faut croire à la lumière". Le maire Jean-Yves Chapelet lui succèdera, pour saluer cet appel, "qui a rallumé la flamme, celle de la Résistance", et dira qu'aujourd'hui, "résister, c'est ne pas laisser s'installer l'indifférence, c'est défendre ce que nous avons bâti pierre par pierre", à savoir la République.
Le général Vigan-Braquet honoré à Villeneuve
À Villeneuve, ce 18 juin était particulier, puisque c'est le jour que la mairie a choisi pour dévoiler une plaque honorant la mémoire du général Georges Vigan-Braquet, héros de la Résistance, qui créa le maquis Corps franc des Ardennes à Rochefort-du-Gard en octobre 1943. La participation des hommes emmenés par Vigan-Braquet sera considérable, de sabotages en embuscades puis, après son intégration au premier corps d'armée, de batailles jusqu'en Allemagne en 1945. Le petit-fils de Georges Vigan-Braquet, Gildas de Poulpiquet, a fait le déplacement pour honorer la mémoire de son grand-père qui, comme le reste de sa famille, "ne faisait pas allusion à cette période, ils ont fait leur devoir sans faire de commentaire", souligne-t-il.
La maire Pascale Bories, après avoir lu le discours de la ministre Patricia Mirallès, soulignera "le devoir de mémoire" qui permet de "rappeler à toutes les générations que la paix n'est pas un acquis" et que "cette liberté est une conquête". Elle estimera aussi qu'il ne fallait "pas cesser de répondre" aux régimes illibéraux et dictatoriaux. La maire rappellera enfin, pointant le symbole, que "la plaque de l'esplanade Vigan-Braquet prend place à côté de l'arbre de la liberté planté il y a 36 ans".
À Arles
À Arles, après la lecture de l'appel à la jeunesse de Lucie Aubrac, ainsi que de l'appel du 18 juin du général de Gaulle par des collégiens, la cérémonie s'est poursuivie par le Chant des partisans, avant que Cécile Lenglet, sous-préfète d'Arles, ne lise le message national de la ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants. Les différents élus et représentants de l'État ont ensuite procédé au dépôt de gerbes avant de faire une minute de silence.