Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 14.05.2023 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 626 fois

FAIT DU SOIR Une virée à bord du petit train nîmois

(Photo : Coralie Mollaret)

Le petit train mis en place par l’office de tourisme vous conte l’histoire de la ville, à travers ses héritages gaulois, protestant et romain. Une expérience dont se délecteront touristes, mais aussi les natifs de la cité des Antonins.

Les vacances de Pâques ont donné le coup d'envoi de la saison estivale. Sac vissé sur le dos, pléthore de touristes arpentent les rues de Nîmes. Pour vous plonger dans l’histoire de la ville, rendez-vous devant les arènes, près de l’Esplanade, pour embarquer à bord du petit train. Sur le quai, le conducteur, Mathieu, attend sagement les visiteurs. Dans son véhicule, il peut transporter environ 60 personnes. Après une vérification des billets achetés sur Internet ou auprès de l’office de tourisme, l’aventure peut commencer.

L’amphithéâtre le mieux conservé au monde

À 8 euros les 30 minutes, le voyageur fait le tour de l’Écusson afin d’y découvrir ses édifices et leurs secrets. Le circuit débute, sans surprise, avec les arènes. À la fois en anglais et en français, l’enregistrement diffusé dans le petit train rappelle que l’édifice romain, construit au Ier siècle, est le mieux conservé au monde. D’une longueur de 133 mètres pour une largeur de 101 mètres et d'une hauteur de 21 mètres, les arènes sont composées de 60 traverses qui font l’objet, depuis des années, de rénovation.

La Fontaine Pradier et sa grenouille

Le petit train poursuit son circuit sur l’esplanade d’une superficie d’un hectare sur laquelle trône majestueusement la fontaine Pradier, créée en 1851 par le sculpteur James Pradier, lauréat du concours artistique du Grand prix de Rome. L’œuvre en marbre présente une jeune femme, allégorie de la ville de Nîmes, coiffée de la Maison carrée (que l'on retrouve en haut du boulevard Victor-Hugo). À ses pieds, deux hommes et deux femmes représentent les quatre cours d’eau de la région nîmoises : le Gardon, l’Eure, le Rhône et la fontaine de Nîmes. Enfin, dans le bassin, se retrouve une petite grenouille que les curieux sont invités à retrouver. 

Feuchères, une avenue monumentale

En continuant notre excursion vers la gare, le petit train traverse l’avenue Feuchères. Construite en 1839, l’infrastructure au style néoclassique est d’une dimension exceptionnelle pour l’époque : 60 mètres de large sur 300 mètres de long. Sa façade, construite en 1843, présente 19 arches. Celles-ci ne sont pas sans faire écho aux arènes. Arrivé à la gare, on découvre que l’une des voies ferrées passe sur un viaduc en hauteur. Une particularité nationale. Enfin, le quartier Feuchères a été investi par les bourgeois, désireux de faire fortune dans le vin après l’effondrement de l’industrie textile. Rénovée dans le cadre du projet AEF, l’avenue fait le bonheur des piétons.

Le Nîmois Alphonse Daudet

En remontant vers le square de la Couronne, le visiteur renoue avec un personnage familier : Alphonse Daudet, auteur des Lettres de mon moulin et de Tartarin de Tarascon. Sa statue a été édifiée au centre de la place en 1900, soit trois ans après sa mort. Derrière elle, on raconte que le poète Guillaume Apollinaire, amoureux fou de Lou, passa à l’Hôtel du Midi, les dix jours les plus brûlants de sa vie. 

Le crocodile et le palmier

Sur l’avenue Gambetta, le petit train passe devant la maison de naissance d’Alphonse Daudet. Longeant les quais de la Fontaine, le visiteur s’arrête devant les Jardins afin d'admirer l’emblème de Nîmes : un crocodile attaché à un palmier. Une façon d’illustrer la victoire d'Octave - futur empereur Auguste - sur Antoine et Cléopâtre, à Actium. Dans les jardins, sur le mont Cavalier, on aperçoit la tour Magne, l’une des 80 tours de l’enceinte romaine. Devant l’église Saint-Baudille, la porte Auguste est un autre héritage de l’empereur à qui la Maison carrée a d’ailleurs été dédiée.

Les protestants et leur héritage

Outre la romanité, Nîmes a été marqué par l’héritage protestant qui a aussi façonné la ville. Au XVIIe siècle, trois Nîmois sur quatre étaient protestants. Après la révocation de l’Édit de Nantes, ces derniers se sont lancés dans le commerce et la production d’étoffe, comme en témoigne la fabrique de tissu du boulevard Gambetta. Sur le chemin du retour, le petit train passe par la rue Rabaut-Saint-Étienne, du nom de l’ancien député nîmois, très actif dans la Déclaration des droits de l’Homme pour instaurer la liberté de conscience. Un héritage précieux qui parle à l'universalité de l'Homme, comme le fait au quotidien, la cité des Antonins. 

Coralie Mollaret

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