Un exercice de simulation de pollution maritime conjoint entre les départements de l’Hérault et du Gard était organisé ce mercredi par les directions départementales des territoires et de la mer de l’Hérault (DDTM 34) et du Gard (DDTM 30) à la Grande-Motte puis sur la passe des Abymes et la plage de l’Espiguette au Grau-du-Roi, afin de tester les dispositifs "Orsec-Polmar-Terre" des deux départements. 

Avec seulement 18 kilomètres de façade maritime et malgré l'absence d'activités industrielles et pétrolières, le littoral gardois n'est pas épargné par les risques de pollution marine accidentelle, d'autant que 25 % du trafic mondial dont 30 % du trafic pétrolier transite en Méditerranée. Les principaux ports de commerce générant un trafic maritime au large des côtes du Gard sont le Grand port maritime de Marseille (GPMM) puis les ports régionaux de Sète et de Port-la-Nouvelle.

En octobre 2018, la collision entre le porte-conteneur CSL Virginia et le navire Ulysse, avec une forte dispersion d’hydrocarbure, est venue confirmer cette vulnérabilité. La pollution maritime a fortement touché les côtes varoises avant d'atteindre tour à tour la quasi totalité des départements méditerranéens, et notamment le Gard avec l’échouage de boulettes d’hydrocarbures sur l’Espiguette. Cet évènement a également mis en évidence la nécessaire communication interdépartementale dans ce genre d’évènement. Ainsi est née l’idée d’organiser un exercice en commun entre les départements du Gard et de l’Hérault sur les communes limitrophes du Grau-du-Roi et de La Grande Motte.

En cas de pollution maritime, la lutte commence en mer sur les lieux même de l’accident, sous la responsabilité du préfet maritime. Lorsque la pollution atteint le littoral, le dispositif Orsec-Polmar-Terre est alors activé sous la responsabilité du préfet de département et du préfet de zone de défense. Il permet de regrouper sur le lieu d’une catastrophe de grande ampleur tous les moyens nécessaires, tant publics que privés, et a pour objectif de faire face à une pollution maritime de grande ampleur par hydrocarbures ou tout autre produit, notamment chimique, arrivant sur la frange littorale.

Une mise en situation perturbée par la météo

Cette semaine, les services de l’État, les élus, les services techniques des collectivités territoriales ainsi que les services de police et de secours ont été formés à sa mise en œuvre. Un exercice de mise en situation était proposé ce mercredi. Environ 140 agents (personnels, collectivités, sécurité civile, gendarmerie, pompiers) ont participé à l’exercice. L'objectif était de préparer chacun des acteurs à une situation de crise, comme, par exemple, d'importantes fuites d'hydrocarbures se dirigeant vers La Grande-Motte et le Grau-du-Roi.

"En raison d'une mer très mauvaise, l'exercice n'a pas pu être réalisé dans son intégralité, explique Annie Boix de la DDTM. Les barrages n'ont pu être mis en place en place qu'à La Grande-Motte. Au Grau-du-Roi, une démonstration de l'utilisation du matériel du nettoyage de la plage de l'Espiguette s'est déroulée. Un debriefing doit être réalisé mais il était important de refaire cet exercice qui n'avait plus été testé dans le Gard depuis une dizaine d'années. De plus, c'était la première fois que nous le réalisions dans le cadre d'une démarche interdépartementale."