C’est à l’occasion de la vente d’un meuble que la victime a été blessé par son conjoint. Dans un contexte de séparation entre les deux protagonistes dans cette affaire, la compagne du prévenu a pris la décision de vendre un meuble commun au couple. C’est au moment de l’échange du bien, sur le parking de son lieu de résidence, que son mari est intervenu, en furie. « J’étais pas au courant de la vente du meuble », raconte-t-il pour expliquer sa colère. « Elle était seule avec un homme, ça ne se fait pas », ajoute-t-il.
Un énervement qui s’est ensuite traduit par des gestes d’une grande violence. À l’aide d’un coup de pied, l’homme aurait fermé la portière du véhicule de sa compagne, à l’intérieur duquel elle tentait de se réfugier. Un geste qui lui a causé des blessures au niveau des genoux, emprisonnés entre la portière et l’habitacle du véhicule et lui occasionnant une interruption totale de travail de 5 jours. « J’ai pas fait exprès », lance le prévenu au tribunal. « Quand on ferme une portière avec le pied monsieur, on risque de causer une blessure », rétorque Anne-Carine David, présidente à l’audience.
« Mes filles font que de parler de cette scène, se désole la victime. Elles disent "on veut changer de papa" », ajoute-t-elle, la larme à l’œil. Une vision préjorative du père contestée par la défense : « La sœur de la victime parle de lui comme un papa gâteau », lance Fahd Mihih, le conseil du prévenu. Depuis cette scène de violences, les trois filles du couple sont suivies par un psychologue. Leur mère, elle, est suivie par la Maison des femmes.
À l’occasion de son réquisitoire, Salomé Jacob, procureure de la République, a souligné la volonté de contrôle du prévenu sur sa femme : « Il voulait qu’elle arrête de travailler ». Après délibération, le prévenu a été déclaré coupable de violences. Pour ces faits, il a été condamné à 6 mois d’emprisonnement avec sursis, à une interdiction de rentrer en contact avec la victime pour une durée de 1 an et à l’indemnisation des parties civiles. Contrairement aux réquisitions du représentant du Ministère public, l’autorité parentale n’a pas été retirée au père de famille. « C’est une peine d’avertissement », conclut la présidente.