C’est lors de la feria d’Alès, le 31 mai 2025, que Mounir été interpellé. Ce sont les circonstances de cette interpellation qui mènent le prévenu devant le tribunal correctionnel d’Alès, où il a été entendu pour des faits de rébellion, ce vendredi 5 décembre. Patrouillant dans le centre-ville d’Alès en cette soirée festive, une équipe de trois policiers municipaux a constaté la vente de bouteilles en verre dans une bodega. Les forces de l’ordre sont alors intervenues pour assurer l’arrêt de cette commercialisation de bouteilles en verre, interdites sur la voie publique en période de feria.
Souhaitant défendre son ami, gérant du bar, le prévenu a interpellé les forces de l’ordre et expliqué qu'il préférait consommer sa bière dans une bouteille en verre. Le ton est vite monté. Selon le rapport des policiers, Mounir aurait été désobligeant envers les fonctionnaires en les tutoyant : « T’as que ça à foutre, tu vas pas nous emmerder », aurait lancé le prévenu à leur attention. Les policiers ont alors procédé à son interpellation. L’homme d’une quarantaine d’années aurait résisté en se tenant au comptoir du bar, et aurait asséné un coup de coude à l’un des fonctionnaires, lui occasionnant un saignement au niveau du nez et la casse de ses lunettes de vue. Un geste qu'il explique comme étant involontaire, étant surpris par l'offensive des policiers. « C’était pas une interpellation, c’était une attaque », lance le prévenu, qui raconte ensuite avoir été emmené à l’abri des regards avant de recevoir « une pluie de coups de pieds et de genoux ».
« Aucune violence policière gratuite n’a été commise », annonce l’un des policiers municipaux interrogés par les enquêteurs de la police nationale. « Le prévenu s’oppose volontairement aux policiers », explique Meryl Mirailles, procureure de la République, à l’occasion de ses réquisitions. « Vous vous êtes trompée, madame le procureur », dit l’avocat de la défense. Le conseil s’appuie sur les blessures subies par son client au niveau de la bouche et de l’arcade, constatées lors de sa garde à vue. « Il y a eu violences policières sur ce monsieur », conclut-il. Après délibération, le tribunal l’a relaxé des faits lui étant reprochés.
