Déférés ce matin pour de nombreux faits se rapportant à la prostitution d’une mineure en région parisienne, à Lyon, à Villeurbanne ou encore à Nîmes, les prévenus dans cette affaire ont été présentés ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Nîmes, pour être jugés en comparution immédiate. Face à la complexité du dossier, trois des quatre prévenus ont sollicité un délai pour préparer leur défense. Malgré l’impossible examen du dossier au fond au vu du renvoi, Maître Tessa Thebaut a tout de même tenu à soulever l’irrégularité de la saisine du tribunal.
« Les droits de la défense n’ont pas été respectés », lance-t-elle, avant de décrire que son client, Salah-Eddine, a été déféré en l'absence de son conseil et « sans même la présence d’un avocat commis-d’office, alors même qu’il en a fait la demande », ajoute-t-elle. Face à cette difficulté, Maître Thebaut a alors demandé la disjonction de l’affaire. Une requête qui a été refusée par le tribunal présidé par Alexia Bouchon, au vu de l’imbrication des faits reprochés aux quatre prévenus.
Face à la gravité des faits et l’état de grande récidive dans lequel trois des prévenus se trouvent, Stéphane Bertrand, procureur de la République, requiert la détention provisoire à leur encontre : « C’est nécessaire pour assurer leur représentation en justice », explique-t-il. S’agissant de la quatrième prévenue, les réquisitions sont toute autres. N’ayant qu’une seule mention sur son casier judiciaire pour un délit routier et ne se trouvant donc pas en état de récidive, le représentant du Ministère public préconise un simple contrôle judiciaire. « Sa sœur peut l’accueillir pour qu’elle puisse continuer à assurer la garde alternée de ses deux enfants », explique Maître Annélie Deschamps, présente aux intérêts de la mère de famille.
Après délibération, les prévenus ont été placés sous contrôle judiciaire avec obligation de pointage au rythme de deux fois par semaine. Leur est également imposé l'interdition de rentrer en contact les uns avec les autres, mais aussi avec la victime, introuvable à ce jour. Concrètement, les prévenus sont laissés libres jusqu'à la prochaine audience, fixée au 30 janvier prochain.