Si le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, la vendange collective aussi : rendez-vous était donné au caveau à 7h30, pour la centaine de volontaires inscrits et d’invités à « cette matinée conviviale, pose le président de Maison Sinnae Philippe Pellaton. On va essayer de ne pas trop vous exploiter, mais plutôt de partager notre métier. » Et qu’importe si les vendanges sont désormais mécanisées, le plus important était ailleurs.
Direction le clos de Taman, sur les hauteurs de Laudun, une quinzaine d’hectares acquis par la cave coopérative il y a un peu moins de trente ans pour y expérimenter des cépages, des porte-greffes, des nichoirs à mésanges et à chauve-souris et y proposer un sentier d’interprétation. Ce samedi matin, il s’agissait de vendanger les grenache, les Syrah ayant déjà été récoltés. La centaine de vendangeurs d’un jour, parmi lesquels la maire de Saint-Victor-la-Coste Véronique Herbé, la première adjointe de Saint-Paul-les-Fonts Marjorie Sabaton et l’oenologue Pierre Pappalardo, ont donc vendangé le raisin de la future cuvée du centenaire, en Cru Laudun s’il vous plaît.
Cuvée qui sera illustrée par une oeuvre créée pour l’occasion par l’artiste sétois Gaël Serre. « Je me suis laissé bercer par le terroir, et le fait que ce soit une cave coopérative, commente-t-il. Mon travail tourne autour des couleurs, de la spontanéité et de la sincérité. » Cuvée parrainée par l’acteur Pierre Rochefort, ravi d’avoir « eu l’occasion de discuter » avec les nombreux participants. Choisi comme parrain avec la complicité de l’Opéra Grand Avignon, partenaire de longue date de Maison Sinnae qui fête cette année ses 200 ans, il y jouera en avril prochain dans la pièce « La veuve rusée », de Carlo Goldoni.
Puis tout le monde est retourné à la cave de Laudun pour mettre les raisins en cuves, avant de partager un moment de convivialité tout en se donnant rendez-vous pour la sortie de la cuvée, au printemps prochain. L’occasion pour Philippe Pellaton de rappeler, à l’heure où la feria des vendanges battait son plein à Nîmes, que « les vendanges doivent rester une fête. »