MANDAGOUT Une plaque inaugurée ce dimanche pour Marguerite Creston, Juste par les nations

Les collines de Mandagout ont vu passer des clandestins en plein nuit, lors de la Seconde Guerre mondiale, notamment pour aller chez Marguerite Creston
- François DesmeuresMarguerite Creston a sauvé la vie d'au moins neuf personnes, pendant la Seconde Guerre mondiale, entre Le Vigan et Mandagout. La reconnaissance de son action l'a faite Juste parmi les nations en 2000, presque 17 ans après sa mort. Une plaque sera dévoilée en son honneur, ce dimanche 11 mai, au hameau de la Planque.
Elle s'est éteinte à 92 ans. Et pendant des années, elle a continué à voir, régulièrement, les gens qu'elle avait sauvés, sans pour autant réclamer d'honneurs. Vingt-cinq ans après qu'elle a été reconnue "Juste parmi les nations", et après une première inscription sur la plaque des Justes à l'entrée du Conseil départemental de Nîmes, Marguerie Creston aura une plaque dans son village. Elle sera inaugurée ce dimanche 11 mai, dans son bien nommé hameau de la Planque.
Née le 14 juillet 1891 au hameau de la Bruguière, à Mandagout, Clara Marie Marguerite Fadat est la fille de Léonce Fadat et Aglaé Delpuech. Le 30 août 1919 à Mandagout, elle épouse Jules Albert Creston, employé des postes. Il décède cinq ans plus tard à l’âge de 36 ans. Marguerite reste seule avec son fils unique, Émile né le 24 juin 1921, au Vigan. Lui-même décède le 30 juillet 1936 à Osse, dans les Pyrénées-Atlantiques, à l’âge de 15 ans. Marguerite travaille alors comme auxiliaire aux PTT.
En octobre 1942, le pasteur Gillier (venu de Vendée) confie à Marguerite Creston M. et Mme Ezrati et leur fils Moïse. Sous le nom de M. Ratigue, M. Ezrati devient répétiteur au collège du Vigan. Marguerite Creston leur trouve un appartement où ils seront à l’abri jusqu'après la Libération. En juillet 1943, elle aide le pasteur Gillier de Mandagout et le pasteur Olivès d'Ardaillers (venu d’Algérie) à fonder le maquis des Corsaires à Mandagout. Puis cachera un couple de juifs allemands, hébergera des résistants et des réfractaires au STO et ravitaillera des maquisards. Elle est décédée le 23 juillet 1982, à l'âge de 92 ans.