MARCOULE Inquiets pour leur avenir, les FLS du CEA font une « grève du zèle »
Un gigantesque bouchon, qui a complètement paralysé le site nucléaire de Marcoule jusqu’à la nationale 580 une bonne partie de la matinée : il fallait une bonne dose de patience vendredi matin pour pénétrer sur le site du CEA.
En cause ? Une « grève du zèle » des agents de la Force locale de sécurité (FLS) du CEA, ces pompiers, secouristes et agents de sécurité déployés sur le site nucléaire, chargés notamment de filtrer les entrées.
« Inquiets de perdre leur job »
« Les salariés de la FLS sont inquiets de perdre leur job », résume Bernard Cœur, de l’intersyndicale CGT CFTC FO. « Suite aux attentats, le gouvernement a annoncé l’arrivée de gendarmes sur les sites nucléaires », poursuit le syndicaliste alors que l’intersyndicale demande « de faire évoluer les statuts des FLS pour qu’ils puissent exercer toutes les missions nécessaires, notamment dans le cadre de la menace terroriste. »
Seulement voilà, « ça demande des formations, des moyens, note Bernard Cœur. Le gouvernement est plus sur la ligne de mettre des gendarmes. » Conséquence, « la direction a évoqué une baisse des effectifs des FLS de 30 % », affirme le syndicaliste. Le site de Marcoule comptant une centaine de FLS, une trentaine de postes serait menacée.
Le tout alors que d’après Bernard Cœur, « les FLS sont déjà en sous effectifs ». Il en veut pour preuve le bouchon de vendredi matin : « on a juste fait une grève du zèle. On a fait ce qu’on nous demande, à savoir vérifier les véhicules, ouvrir les coffres, les sacs. » Bref, l’intersyndicale estime que les effectifs ne permettent déjà pas d’assurer les entrées du site dans des conditions acceptables : « si on faisait ça tous les jours… il y a un sous effectif flagrant », souffle Bernard Cœur.
L’intersyndicale ne compte pas en rester là : une journée d’action est prévue mercredi prochain lors du conseil d’administration du CEA à Saclay puis au ministère de la Défense.
Thierry ALLARD