Publié il y a 1 an - Mise à jour le 21.09.2023 - Sacha Virga - 4 min  - vu 965 fois

MÉJANNES-LE-CLAP Anthony Joubert : "N'allez pas au bout de vos rêves, allez plus loin"

Anthony Joubert (crédits : Titchia Photographie)

Anthony Joubert sera présent à la troisième édition du festival "Méjannes du Rire"

- Titchia Photographie

Enfant d'Arles, Anthony Joubert apprécie énormément le Gard où il s'y produit régulièrement. Ce samedi soir, à l'occasion du troisième festival "Méjannes-du-Rire" à Méjannes-le-Clap, l'humoriste de 39 ans jouera son nouveau spectacle "À quel moment ça a merdé ?" Interview. 

Objectif Gard : Pourquoi avoir décidé de vous lancer sur les planches ?

Anthony Joubert : C'est ma timidité tout simplement. Comme j'aime bien le dire, plutôt que de payer un thérapeute et lui raconter ma vie, ce sont les gens qui payent pour venir me voir : je suis un timide qui a le sens des affaires (sourires). J'étais vraiment un enfant plus que timide, ma famille pensait que j'étais autiste. Ils n'en reviennent toujours pas de voir à quel point je peux me débrouiller aujourd'hui, ils me disent "C'est pas toi, c'est une autre personne" ! Maintenant je peux parler librement à des gens, ça m'a beaucoup aidé.

Comment vos proches ont réagi quand vous leur avez dit que vous vouliez en faire votre métier ?

Honnêtement, je crois qu'ils n'y ont pas cru au début et ils ont dû se dire que ça allait être pathétique. La première fois où mon père est venu me voir à la fin de l'école, c'était la première fois où il recevait des félicitations de la part de mes profs. Ils lui ont dit "Il apprend mieux ça que les leçons", il était très surpris. En fait, c'est quand on nous met des barrières qu'on se dit qu'on va les casser.

Comment décrirez-vous votre spectacle "À quel moment ça a merdé ?", que vous jouerez ce samedi soir à l'occasion du festival "Méjannes-du-Rire" ?

Je pense que c'est une évolution de mon ancien spectacle, depuis j'ai pris de l'âge. À quel moment ça a merdé, c'est le jour où un enfant m'a appelé "monsieur", là je me suis demandé ce qu'il se passait. Quand j'ai commencé à recevoir des factures d'eau, d'électricité... je me suis demandé où j'étais. J'ai bientôt 40 ans et j'ai vécu une enfance en or. On a eu une évolution particulière, avant on avait le magnétoscope, la télévision et Vidéo Futur, aujourd'hui on a Internet et les plateformes de vidéo à la demande ! Avant on faisait des rencontres en boîte de nuit, aujourd'hui il y a des applications pour ça ! J'ai connu l'époque où on allait aux toilettes sans téléphone, maintenant les gens ne peuvent plus vivre sans. 

On peut presque dire que le deuxième nom de votre spectacle, c'est "C'était mieux avant" ?

Comme je le dis, c'était pas mieux avant, ce ne sera pas mieux après, mais mon enfance je l'aimais. Je ne me suis pas rendu compte que je l'aimais parce que ça passe très vite et il y a plein de choses que l'on a pas eu le temps de vivre. Je dis aux gens : "N'allez pas au bout de votre rêve, allez plus loin. On a qu'une vie". Quand j'étais petit je voulais aller à Disney mais on n'avait pas les moyens, j'ai fini par être invité à celui de Paris et celui d'Orlando aux États-Unis. Une fois devant, j'ai pleuré et j'ai repensé à mon papa. Timide et simple arlésien que je suis, j'y étais.

Même si vous êtes arlésien, on vous voit souvent vous produire dans le Gard. Que vous inspire ce département ?

J'aime beaucoup ce département, le public est vraiment bien. Et il y a surtout le Pélousse Paradise qui m'a ouvert ses portes et m'a fait confiance. Ils m'ont fait rôder dans des endroits où il y avait 30 personnes, aujourd'hui il faut doubler les soirées parce qu'on est complet. Les gens ont suivi ma jeunesse, ma montée et je n'ai pas oublié. Il ne faut pas oublier d'où on vient, parce qu'on y retourne toujours un petit peu. 

Vous avez une carrière bien remplie où vous avez touché au cinéma, au théâtre, au one-man-show avec notamment "On ne demande qu'à en rire" à la télévision, dans des chroniques... Mais dans quel domaine vous vous épanouissez le plus ?

J'aime bien la vidéo parce que je peux mettre en exergue mes idées. Pendant le confinement, j'ai fait 50 millions de vues en 50 vidéos. Tout ce qui sort de ma tête, je le mets en vidéo. En rentrant sur scène, c'est un peu la conclusion de ces vidéos, parce que j'ai pu vivre avec eux dans leur salon, partager tout type d'idées. 

Est-ce qu'il y a une anecdote qui vous a marqué en particulier ?

J'ai des histoires drôles et tristes. Une fois je suis allé boire mon jus d'orange la veille d'un de mes spectacles dans un petit troquet dans le nord de la France. C'était le jour du Beaujolais nouveau. Il y avait un vieux monsieur avec un verre de vin, un de ses potes arrive et lui demande : "Alors le Beaujolais nouveau est arrivé ?", il lui répond : "Avec moi il n'est jamais parti". J'ai trouvé cette blague extraordinaire, donc je l'avais mis dans mon spectacle. Les meilleures vannes d'écriture ce n'est pas moi qui les fait, ce sont les gens. 

Quel serait l'accomplissement ultime de votre carrière ? 

Le cinéma me plait et je n'y ai pas complètement touché, ce serait un bel accomplissement de carrière !

Sacha Virga

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