MÉJANNES-LES-ALÈS Les apprentis du BTP CFA Occitanie bâtissent l’avenir avec Maïada

Le chantier a déjà débuté.
- Romain FioreCe jeudi 15 mai, le campus BTP CFA de Méjannes-lès-Alès a vécu une journée pas comme les autres. Autour de la pose de la première pierre du bâtiment Maïada, apprenants, partenaires, élus et habitants se sont rassemblés pour célébrer un projet unique : un chantier-école collaboratif, écologique et porteur de sens.
Dans l’air tiède du printemps cévenol, c’est un vent d’avenir qui a soufflé sur le site du BTP CFA Occitanie. Baptisé Maïada, ce bâtiment de 250 m² conçu entièrement à base de matériaux biosourcés (bois, paille, terre) est construit par les apprentis eux-mêmes, accompagnés des étudiants de l’IUT de Nîmes et des élèves du lycée Léonard de Vinci. Un partenariat inédit, piloté par le Campus des métiers et des qualifications "Habitat durable, énergies renouvelables et éco-construction", qui veut démontrer qu’éco-construire et former peuvent aller de pair.
Un chantier pour apprendre autrement
« Maïada, ce n’est pas qu’un bâtiment. C’est une manière de former, de faire ensemble, de croire en l’intelligence collective », a résumé avec émotion Sophie Voisin, directrice du CFA. L’idée est née en 2020, la conception a démarré en 2021, et la construction s'étalera jusqu’en 2028. À l’arrivée, deux grandes salles de formation, un hall d’exposition, des œuvres d’art réalisées par les jeunes, et surtout un espace pensé pour incarner les valeurs de durabilité, de transmission et de bien-être collectif.
Sur le terrain, ce sont les apprentis qui mènent la danse, encadrés par leurs formateurs. Maçons, électriciens, charpentiers… chacun contribue à sa mesure. Et pas question d’être simplement des exécutants : les jeunes participent aussi à la réflexion sur les matériaux, les usages, les impacts.
Une journée dédiée à l’éco-construction
La journée d’inauguration a débuté sous un soleil généreux avec une série d’animations ouvertes au public. Dès 13h, démonstrations de construction traditionnelle, forum sur les matériaux biosourcés et géosourcés, présentation d’un serious game, escape game, exposition photo et même la lecture du livre "La légende de Maïada" ont rythmé l’après-midi.
Au fil des stands, on croise aussi bien des artisans chevronnés que des apprentis fiers de montrer leur travail, des architectes engagés que des élus convaincus. Étaient présents pour les discours et la pose, Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, ou encore Christian Teissier et Jean-Michel Perret, les maires de Méjannes-lès-Alès et de Saint-Hilaire-de-Brethmas, tous mobilisés pour défendre la formation et l’éco-construction.
Christophe Rivenq, a salué une "illustration concrète de ce que peut être la transition écologique dans nos territoires". Il a aussi mis en avant le prix d'oralité glané quelques heures avant lors du Cabri jeunes, de Cheick Doucouré, apprenti électricien au BTP CFA Occitanie. Le jeune a fait la fierté des siens et a pu prouver que les étudiants de ce CFA avaient de l'avenir dans tous les domaines.
Vers 19h, après les discours officiels, l’émotion a culminé avec la plantation de l'olivier de Maïada (signifie arbre de mai en occitan), symbole vivant de l’enracinement du projet dans le territoire, puis celle de la "première pierre" du projet par les jeunes du CFA avec leur professeur.
Un modèle pour demain
« Ce bâtiment, c’est une vitrine du BTP de demain, un manifeste en actes », a salué le vice-président de BTP CFA Occitanie. Avec son architecture respectueuse, son énergie positive et sa pédagogie par le faire, Maïada veut donner envie aux jeunes de bâtir autrement et montrer que l’apprentissage peut rimer avec excellence.
Un message partagé par les partenaires financiers, notamment la Région Occitanie et la Banque des Territoires, qui ont souligné combien ce type de projet "fait la démonstration concrète de ce que peuvent être les transitions environnementales et sociales dans nos territoires".
« Maïada, c’est un espace de formation, d’exposition, mais aussi un lieu de vie, de culture et de transmission », résume Sophie Voisin, directrice du CFA. Un projet où « l’intelligence de la main rejoint celle du cœur et de l’esprit ». Un projet aussi exemplaire que porteur d’espoir, à l’image d’un territoire qui croit plus que jamais à la valeur de ses jeunes bâtisseurs.