NÎMES "Justes parmi les Nations", la Ville dit oui
Avec une stèle située devant le bâtiment de la préfecture du Gard où sont inscrits les noms des "Justes parmi les Nations" du Gard, Nîmes ne pouvait pas imaginer sortir de la liste. Le Conseil municipal appuie l'action entreprise et n'oublie pas.
Rappelons avant toute chose que les cinquante personnes ayant reçu le titre de "Juste parmi les nations" par le Comité pour Yad Vashem et liées au département français du Gard sont célébrées. "Juste parmi les nations" est une expression du judaïsme tirée du Talmud. En 1953, la Knesset, en même temps qu’elle créait le mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d’honorer "Les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs."
Le "réseau villes et villages des Justes de France" a pour ambition de réunir les communes ayant nommé un lieu porteur de mémoire (rue, place, allée, jardin, square, stèle) pour perpétuer le souvenir et les valeurs portées par les "Justes parmi les nations", ces femmes et ces hommes qui, avec courage et au péril de leur vie, ont, au cours de la seconde guerre mondiale, sauvé des Juifs en s’opposant aux persécutions antisémites nazies et à l’Etat français de Vichy.
À ce jour, 438 communes de France ont créé de tels lieux et nos délégués ont souvent été à l’origine de ces initiatives, avec les maires des communes concernées, à la suite de l’organisation d’une cérémonie de remise de médaille.
Ce réseau a été initié dès 2010 par le Comité Français pour Yad Vashem, sous la présidence de Paul Schaffer. Il s’est développé depuis 2011 sous l’impulsion de son nouveau président, Jean-Raphaël Hirsch, et regroupe 136 communes au 1er janvier 2021. Il faut se souvenir par ailleurs que des cérémonies de remise de médaille ont eu lieu dans plus de 2 000 communes françaises, au cours desquelles les 4 150 "Justes parmi les Nations" reconnus par Yad Vashem, ont été donc honorés comme cité plus haut.
La Ville de Nîmes a sur son territoire, des lieux de mémoire liés à cet épisode tragique de la déportation et de la barbarie nazie, comme la plaque au sein de la gare SNCF et la stèle dédiée aux Justes parmi les Nations, située derrière la gare. "Adhérer au réseau permettrait notamment de démontrer toute l’importance que la Ville de Nîmes porte au devoir de mémoire, notamment dans une période de recrudescence des actes antisémites. Cela permet de souligner l’importance de l’action des Justes qui ont incarné les valeurs de la République durant la Seconde Guerre mondiale" ajoute la Ville.
Rappelons que le 18 janvier 2007, dans la Crypte du Panthéon, le Président de la République Jacques Chirac, sur une proposition de Simone Veil, donnait aux "Justes parmi les Nations" de France, reconnus ou restés anonymes, une place légitime auprès des grandes figures de notre pays. Il y a fait inscrire leur action collective par ces mots : "(…) bravant les risques encourus, ils ont incarné l’honneur de la France, les valeurs de justice, de tolérance et d’humanité."
Pour l'opposition de gauche et Vincent Bouget, "Nous voulons saluer cette initiative, ainsi que toutes les initiatives mémorielles qui permettront que l’histoire ne soit ni oubliée, ni falsifiée. On pouvait penser que le révisionnisme était définitivement relégué dans les poubelles de l’histoire, on s’aperçoit en ce moment qu’il peut s’exprimer tous les jours dans les plus grands médias. Il est donc encore nécessaire de rendre hommage aux Justes parmi les nations, qui ont permis de sauver des juifs français ou étrangers, menacés par les nazis et le régime de Vichy."
La cotisation annuelle au réseau des villes et villages des Justes de France est de 500 euros.