Publié il y a 1 an - Mise à jour le 03.05.2022 - anthony-maurin - 5 min  - vu 932 fois

NÎMES Les immanquables du Musée de la romanité

La mosaïque de Penthée, découverte lors des fouilles sur l'avenue Jean-Jaurès dans les années 2000 (Photo Anthony Maurin).

Vue du premier niveau du Musée de la Romanité (Photo Anthony Maurin).

En cette période de vacances scolaires et de spectacle dans les arènes (Hadrien les 6, 7 et 8 mai prochains), voici quelques bonnes raisons d'aller faire un tour du côté du Musée de la romanité.

Une visite dans un musée est toujours très subjective. Certains passeraient des heures devant des oeuvres sculptées, quand d'autres regarderont plus attentivement des monnaies. L'essentiel est de comprendre l'environnement et de se laisser happer par les petites histoires qui font la grande. Laissez-vous entraîner à la découverte du territoire nîmois et de la vie des hommes qui l'ont habité durant 25 siècles… On parle ici de près de 5 000 oeuvres exposées sur 3 500m². Ainsi, le Musée de la romanité peut offrir un parcours qui s'étale du VIIe siècle avant notre ère jusqu’au XVIIIe et XIXe siècles en passant par le Moyen-Âge.

Le guerrier de Sainte-Anastasie (Photo Anthony Maurin).

Datant du premier âge du fer (VIIe/VIe av. J.C.), une autre pièce est à découvrir. En réalité, plusieurs. En calcaire du bois des Lens, les bustes des guerriers de Sainte-Anastasie, aux visages particulièrement expressifs et parés d’une imposante coiffe, sont des pièces uniques des cultures méditerranéennes celtiques. Ces "casques" aussi volumineux n’étaient pas en bronze ou en fer. Il s’agirait plutôt de cuir rembourré de laine. On peut admettre que les cornes décoratives étaient de bronze ou de fer, voire d’or et d’argent. Pour chacun des bustes, le pectoral à bretelles est gravé de motifs de chevaux pour l’un et de cercles concentriques pour l’autre. Une vision simpliste a conduit à qualifier de "divines" les rares statuaires gauloises. Il est plus vraisemblable que les effigies représentent des personnages réels d’origine aristocratique vénérés soit comme héros, soit comme ancêtre occupant une place exceptionnelle au sein de la société.

Autre exemple ? La mosaïque de Penthée. Une fois passée la magnifique statue de Neptune, dont il faut noter l'admirable travail de restauration, se dévoile la sublime mosaïque de Penthée d'une surface de 35 m². Elle date du début du IIIe siècle de notre ère et a été découverte en 2006 au cours des travaux de réalisation d'un parking souterrain avenue Jean-Jaurès. Impressionnante par ses dimensions, sa composition, ses couleurs, elle est aussi très étonnante par la vivacité de sa composition qui évoque un épisode mythologique : Penthée, fils de la ménade Agavé, est mis à mort par sa propre mère pour avoir méprisé Dionysos.

Une toute petite partie de la collection épigraphique du Musée de la romanité (Photo Anthony Maurin)

Nîmes et son musée sont aussi célèbres pour leurs épigraphies. L’exceptionnelle collection d’inscriptions honorifiques, religieuses, funéraires s’anime sous vos yeux. Décryptez sur les stèles, grâce à des projections, le récit touchant de la vie des hommes et des femmes qui ont vécu là, il y a près de 2 000 ans. Certes, la pierre est morte et sert à faire perdurer la l'éternité de la mort mais elle est significative d'un état d'esprit. La diversité de ces stèles, les animations qui courent dessus pour s'illuminer vous permettront de mieux cerner la mort à cette époque romaine.

Le médaillon de Cavillargues est un petit illustré de la gladiature antique. On y voit toutes les étapes des duels de l'époque avec musiciens et arbitres (Photo Anthony Maurin).

Autre pièce immanquable au musée nîmois, le médaillon de Cavillargues. Un médaillon réalisé en terre cuite et datant du IIe siècle et gros de 16 centimètres de diamètre. Trouvé accidentellement (car il bouchait un urne à laquelle il n’était pas scellé) en 1845 par Léon Alègre (qui l’a offert au Musée archéologique de Nîmes) à Cavillargues comme son nom l’indique, cette médaille dévoile les coulisses d’un combat entre rétiaire et secutor qui s’est sans doute déroulé à Nîmes. Avec ce médaillon, c’est une sorte d’article détaillé avec des zooms sur d’ombragées parties de la vie et de la dualité de la gladiature.

Le tunnel religieux (Photo Anthony Maurin).

Dans un renfoncement existe le "tunnel des religions." Allez-y et effectuez à votre tour un petit parcours initiatique afin de découvrir les nombreuses divinités romaines et celles des populations locales. Se côtoient le panthéon classique avec d'essieux tels que Jupiter, Bacchus, Mercure, Vénus, Apollon mais sont aussi très bien représentées les divinités orientales et exotiques comme Isis et Sérapis, ou les dieux gaulois comme Nemausus et Sucellus. Le culte impérial, devoir des cités de provinces, est représenté par des portraits d’empereurs. À sa sortie, découvrez des tombes, également retrouvées lors de fouilles récentes. Elles racontent l'évolution des rituels funéraires au fil du temps. La période de l'Antiquité tardive vous entraîne ensuite vers le Moyen-Âge, sur les pas du magnifique sarcophage de Valbonne et d’une série de stèles wisigothiques (Ve-VIIIe siècle).

Une tête du magnifique dieu Sérapis. Une autre tête de la déesse Isis est aussi à voir (Photo Anthony Maurin).

Toujours dan s le tunnel, cette tête représente le dieu Sérapis. Sérapis est issu du syncrétisme entre Osiris et Apis puis avec Hadès, Asclépios et Zeus, devenant une divinité universelle. Le culte d'Isis et Sérapis est très populaire à Nîmes car il promet de partager l'immortalité d'Osiris. Il arrive à Rome par les voies commerciales. En tant que divinités des moissons, de la fertilité, de l'abondance et de la richesse, Isis et Sérapis sont un symbole de prospérité. Leur culte devient public et se répand dans tout l'Empire 150-250 ap. J.-C.

La salle des maquettes... Une merveille pour les petits comme pour les grands. Des oeuvres d'Auguste Pellet (Photo Anthony Maurin).

Au cœur des collections transmises par les érudits et collectionneurs nîmois, le public pourra aussi découvrir les grands monuments romains en miniature avec les maquettes en liège réalisées par Auguste Pelet à l’échelle 1/100e, présentées à l’exposition universelle de 1839. D’une grande précision, elles constituent un témoignage unique de l’aspect des monuments au début du XIXe siècle.

Quelques autres mosaïques misent en valeur (Photo Anthony Maurin).

À l’occasion des Journées Romaines qui se tiendront du 4 au 8 mai prochains dans toute la ville, le Musée de la Romanité vous propose un grand nombre d’animations et d’ateliers gratuits ! Les samedi 7 et dimanche 8 mai, passez à l’heure romaine et profitez d’un moment familial dans le jardin du musée : démonstration et initiation à la taille de pierre avec des professionnels de la restauration de monuments historiques, animation mêlant géographie, navigation, cartographie et astronomie au temps d’Hadrien, spectacle sur nos (vrais) ancêtres, les Barbares, ou encore récit de la campagne de Trajan en Dacie. Petits et grands sont invités à faire un bond dans le passé durant cet événement festif à la découverte de l’Antiquité romaine !

Gardez l'oeil et allez au sous-sol pour voir l'exposition temporaire sur les Étrusques ! (Photo Anthony Maurin).

En plus de la collection permanente, la temporaire est une simple merveille. D'une rareté aussi mystérieuse que la civilisation qu'elle met en avant, l'exposition sur les Étrusques est à ne pas rater... Il y a aussi le toit-terrasse, le restaurant La Table du 2, le café au riz-de-chaussée ou le jardin archéologique pour passer un moment sympa et au calme.

Musée de la Romanité, 16 boulevard des Arènes 30 000 Nîmes. Tel : 04.48.21 02.10. Ouvert tous les jours de 10h à 19h. Tarif plein à 9 euros, réduit à 6 euros, 3 euros pour les 7-17 ans et gratuit jusqu’à 7 ans. Le forfait famille est fixé à 21 euros (deux adultes et deux enfants).

Anthony Maurin

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