Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 01.02.2022 - stephanie-marin - 4 min  - vu 621 fois

NÎMES "Sensiblement viril", l'humoriste Alex Ramires dresse le portrait d'une nouvelle masculinité

Alex Ramires présentera son spectacle "Sensiblement viril" à l'Auditorium du Novotel Atria à Nîmes le 5 février. (Photo : Ingrid Mareski)

De plus en plus présent sur la scène médiatique, le comédien et humoriste, Alex Ramires, jouera son spectacle "Sensiblement viril" le 5 février prochain, sur celle de l'auditorium du Novotel Atria à Nîmes. Interview.

ObjectifGard : Donc, vous êtes originaire de l’Isère… Bienvenue quand même à Nîmes !

Alex Ramires : (Rires) C'est ce que je me dis, on peut venir de l'Isère et être accepté ailleurs. C'est la bonté du pays français !

À partir de quand avez-vous décidé de faire de l'humour votre métier ?

J'ai fait partie d'un club-théâtre quand j'avais 9 ans. On écrivait nous-mêmes nos propres sketches. Lors d'un spectacle de fin d'année, j'ai vu que je faisais rire des gens que je ne connaissais pas. Alors je me suis dis que si c'était un métier, je voulais faire ça toute ma vie. J'ai gardé ça dans un coin de ma tête en attendant de voir ce que ça pouvait donner.

À cette époque-là, vous jouiez des personnages...

Nous faisions des sketches originaux, on inventait des situations. Il y avait des scènes de ménage inspirées du spectacle Ils s'aiment de Michèle Laroque et Pierre Palmade par exemple. On faisait aussi des parodies, des fausses présidentielles, des faux hommes politiques. Un faux télé-achat aussi. On était déjà dans le décalage, dans la parodie.

Aujourd'hui, ça donnerait quoi si vous deviez parodier des hommes politiques ? C'est d'actualité !

Ce qui me fait rire c'est que dans ce sketch que je jouais quand j'avais 9 ans, je faisais un homme politique qui ramenait tout à l'insécurité.  Et 20 ans plus tard, le sujet est le même. Je pourrais le rejouer aujourd'hui, ça n'a pas vraiment changé. Le constat est un peu affligeant.

Alex Ramires présentera son spectacle "Sensiblement viril" à l'Auditorium du Novotel Atria à Nîmes le 5 février. (Photo : Ingrid Mareski)

Ce spectacle "Sensiblement viril" parle de tout autre chose...

Oui, on est sur autre chose. Je ne parle pas d'actualité, pas de politique. On est plutôt sur du quotidien, du sincère, du personnel. Mais plus je parle de moi, plus les gens se reconnaissent. Et surtout, je raconte tous ces moments qu'on peut rater, ces instants de lose, de gêne. Faut-il être viril, faut-il être sensible et comment se situer dans tout cela ? Et ça devient un prétexte pour rire, tous ensemble.

De quelle manière parlez-vous de vous ? Où est la limite avec l'intime ?

Je raconte des expériences personnelles. Je suis très nul lors des premiers rendez-vous, peu doué dans les salles de sport, je me fais souvent avoir comme tout le monde, je paie pour ne jamais y aller au final... Donc je pars de petites choses qui peuvent paraître anecdotiques, pour finalement dresser un portrait d'une nouvelle masculinité. J'ai envie de montrer qu'on peut être qui on veut, qu'on peut pleurer sur du Adèle ou danser comme si on tournait dans un clip. La limite avec l'intime c'est l'exagération, c'est-à-dire qu'en partant d'une histoire vraie, je tire le fil. Par exemple dans le spectacle, il y a un agent immobilier qui ne comprend pas que je visite un appartement avec mon copain, il pense qu'on est colocataires. C'est inspiré d'une histoire vraie mais tout le reste du sketch, je l'ai inventé.

En plus de la scène, vous cartonnez sur la plateforme Youtube avec des vidéos parodiques. Retrouve-t-on ces personnages dans votre spectacle ?

Pas pour le moment car l'écriture de ce spectacle est antérieure à la réalisation de ces vidéos. J'ai pris un réel plaisir à créer ces personnages. Je m'éclate. On n'est pas à l'abri de les voir dans le prochain spectacle !

Ce sont des parodies de professions : médecin, coiffeur, agent de voyage. Et les journalistes alors ?

Il y a une vidéo qui s'appelle L'entrevue dans laquelle je me fais interviewer. C'est un court-métrage que j'ai fait sur Youtube. Une journaliste (jouée par Alexandra Bialy, sa metteuse en scène, Ndlr) très sèche me pose toutes les questions auxquelles je n'ai plus envie de répondre. Je ne peux pas vous raconter la fin, mais vous verrez, c'est assez savoureux !

Je suis très impressionnée de succéder, pour cette interview, à Nikos, Arthur, Michel Drucker et Damien Thévenot… Blague à part, vous vous êtes très vite imposé sur le devant de la scène médiatique. Est-ce un exercice dans lequel vous vous sentez à l’aise ?

(Rires) C'est quelque chose qui s'apprend. Comme un premier rendez-vous, on juge chacune de nos phrases, on s'écoute, on se regarde. Mais quand on comprend qu'il suffit d'être soi-même, même si c'est dur, on se détend un peu et ça va mieux. Un jour, peut-être que je ferai comme Mylène Farmer, c'est-à-dire que je ferai des spectacles sans avoir besoin d'en faire la promo ! En tout cas, ça me fait très plaisir de participer à ces émissions surtout quand je pense au petit Alex qui rêvait en les regardant.

Et le cinéma, ça vous tente ?

Cette année, j'ai fait mes premières apparitions dans les longs-métrages d'Alex Lutz et de Caroline Vigneau. Mais j'ai un rôle un peu plus important dans un film, Le visiteur du futur de François Descraques, avec Arnaud Ducret, qui sortira au mois d'octobre. C'est l'une des comédies très attendues de l'année. J'ai aussi écrit et joué dans un format court pour Canal + prévu pour le mois de mars. Toutes ces expériences me donnent envie de poursuivre, même si le cinéma ne remplacera jamais la scène.

Quelle est la différence ? La relation directe avec le public ?

Oui mais il y a le résultat direct aussi. Quand on fait quelque chose de drôle, on a la récompense tout de suite, les rires dans la salle. Et puis, il y a aussi le fait que je maîtrise tout sur mon spectacle, j'en suis l'auteur, le comédien, je gère le rythme, l'enchaînement des sketches... Contrairement au cinéma où on n'est qu'un rouage dans toute une équipe. C'est autre chose même si l'un et l'autre sont tout aussi plaisants.

Vous parlez des rires dans la salle, mais vous souvenez-vous de votre plus gros "bide" sur scène ?

J'en ai eu plusieurs, comme d'autres. Quand on commence, c'est le principe. Un bon humoriste, ce n'est pas quelqu'un qui ne prend pas de "bide", c'est quelqu'un qui sait les prendre. C'est une case inévitable. Mon plus gros, c'était un soir de Nouvel an où je jouais vers 18h, ça remonte à 8 ans. Au bout de trois minutes, j'ai demandé au public s'il voulait que je lui raconte mon histoire. Seulement deux personnes ont répondu pour me dire : "Non". L'heure et demie qui a suivie, a été très longue ! Même si c'est blessant sur le moment, on s'en remet.

Propos recueillis par Stéphanie Marin

Stéphanie Marin

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