Publié il y a 6 h - Mise à jour le 15.05.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 372 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Des propriétaires d’immeubles du centre ancien vont devoir les rénover ou ils seront expropriés

Hier soir, lors de la séance du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit

- Thierry Allard

Ce mercredi soir, le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit a voté à l’unanimité l’engagement d'une Opération de restauration immobilière (ORI) qui concerne une liste de huit ensembles immobiliers du centre-ville.

Il s’agit d’une nouvelle phase dans la rénovation du centre-ancien engagée en 2011 et poursuivie depuis. Car, comme le rappelle l’adjoint au maire Hervé Rouquette, « le centre-ancien se caractérise par une forte dégradation de son patrimoine bâti », avec environ 400 logements vacants. Au cours des dernières années, une Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) et une OPAH de rénovation urbaine ont été mises en place, avec des incitations financières pour les propriétaires des immeubles dégradés.

Désormais, la mairie change de braquet : l’ORI est « à la fois incitative et coercitive car l’expropriation interviendra uniquement dans l’hypothèse où le propriétaire n’aurait pas réalisé les travaux prescrits dans le délai imparti », explique Hervé Rouquette. Les travaux sont définis par le cabinet Urbanis, qui accompagne la commune depuis le début de l’OPAH, et devront être lancés dans un délai de 18 mois. Quant à l’expropriation, elle serait opérée par la mairie directement, qui deviendra propriétaire des lots concernés et conduira directement les travaux prescrits. « Nous n’en ciblons pas beaucoup car les finances de la commune ne nous permettent pas de les acheter tous », note Hervé Rouquette.

La liste des bâtiments concernés a été communiquée hier soir. On y retrouve un hôtel vacant du 12 boulevard Gambetta, et des logements du 11 boulevard Gambetta, du 1 rue du Maréchal Lyautey, du 19 rue des Trois-Journées, du 16 rue des Quatre-Coins, du 1 rue Tournante, du 15 rue Bruguier-Roure, du 14 rue Saint-Jacques et du 12 rue Saint-Jacques. En tout, le coût global de dépenses de travaux nécessaires à ces huit lots est estimé à 4,4 millions d’euros, « sans les aides », précise Hervé Rouquette.

Répondant à une demande de précisions de l’opposant Pierre Meurin, l’adjoint expliquera que les immeubles ciblés l’ont été car « ils sont en mauvais état, la toiture de certains tombe sur la voie publique ». C’est le cas notamment de l’ancien Hôtel de l’Europe, au 12 boulevard Gambetta : « La toiture s’effondre, heureusement à l’intérieur du bâtiment, explique l’adjoint. Nous sommes entrés en contact avec le propriétaire, qui est à l’étranger, nous l’avons informé et précisé qu’il pouvait dégager un certain nombre de logements et qu’il a droit à des aides. » Reste à voir s’il fera le nécessaire. Une enquête publique sur l’ORI sera lancée prochainement.

Et aussi

Pas de mea culpa : L’opposante Claire Lapeyronie a invité le maire Valère Segal à faire son « mea culpa » suite aux propos qu’il a tenus lors du dernier conseil municipal, « lors duquel vous avez traité un maire du canton de sourd ou d’incompétent », rappelle l’élue. Sur le moment, nombreux sont ceux qui y ont vu une attaque contre le maire de Saint-Julien-de-Peyrolas, Claude Salau. « Je n’ai pas de leçon à recevoir de votre part, vous qui dans la presse n’arrêtez pas de vous répandre en insultes contre moi », lui rétorquera le maire, affirmant n’avoir « insulté personne » et avoir répondu « sur le WhatsApp des maires » et « dans la presse. »

Bataille de chiffres : Les marchés pour la construction du parking de l’îlot Hôtel-Dieu ont été attribués, pour un montant d’1,7 million d’euros. « Or, dans le magazine municipal de mars, vous écrivez dans votre édito que ces travaux allaient coûter 2,1 millions, vous avez encore une fois menti sur les chiffres », lancera Claire Lapeyronie au maire. L’adjointe Karine Bommenel lui répondra que les 2,1 millions étaient une estimation du maître d’œuvre « dans un contexte de tensions sur le marché des travaux », mais que finalement « nous avons eu beaucoup d’offres, qui ont été très compétitives. » Claire Lapeyronie estimera que « la prudence aurait été d’attendre d’avoir la vraie somme, on voit encore une fois votre amateurisme », ce à quoi le maire répondra « qu'en matière d’amateurisme, vous en savez quelque chose. »

La commission : la commission locale du Site patrimonial remarquable été renouvelée hier soir, sans élu de l’opposition, ce qui a été regretté par le groupe « Simplement Pont ». Pierre Meurin en profitera pour demander où en était la promesse pendant la campagne de consulter la population sur le centre ancien. Sur la composition de la commission, Valère Segal dira avoir « sûrement reproduit ce qui se faisait avant », et sur la question de Pierre Meurin, le maire lui proposera de « faire une question écrite ». « Vous êtes trop procédurier, vous avez un programme, à vous de vous en justifier », estimera l’opposant. La délibération sera votée avec six absentions.

Thierry Allard

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