Les faits se déroulent dans la nuit du 21 au 22 décembre 2000. Les gendarmes Laurent Soler et Stéphane Cordier aperçoivent deux individus qui tentent de se cacher derrière une voiture, à proximité du monument aux morts de Pont-Saint-Esprit. À la vue des gendarmes, les deux hommes prennent la fuite. Il faut dire qu’ils viennent de cambrioler une agence d’assurance.
« Pendant que Stéphane Cordier stationne le véhicule, Laurent Soler se lance à leur poursuite, narre le commandant de la compagnie de Bagnols Julien Delobel. Alors qu’il se trouve derrière des habitations, hors de la vue de son camarade, un coup de feu retentit. Laurent Soler est mortellement touché à la tête. » Le meurtrier du gendarme, un ancien athlète qui a participé aux Jeux olympiques de 1996, parviendra à s’enfuir et sera arrêté au Maroc après une cavale de sept mois. Jugé au Maroc en 2003, il a été condamné à trente ans de prison.
Depuis, la rue où les faits se sont produits porte le nom du major Soler, les gendarmes de la compagnie commémorent chaque année leur camarade en décembre lors d'une cérémonie, mais aussi en septembre avec un tournoi de football. « Ce drame a profondément marqué ses camarades, l’ensemble de la gendarmerie nationale, mais aussi toute la population spiripontaine », affirme le maire de Pont Valère Segal en ouverture du tournoi, « bien plus qu’un moment sportif, un acte de mémoire. »
« Il est important de se souvenir de ceux tombés dans le cadre du service et au service de la France », souligne le colonel Emmanuel Casso, le patron des gendarmes du Gard, qui a chaussé les crampons pour l’occasion. Le tournoi a, cette année encore, fait le plein avec 16 équipes, soit environ 150 joueurs issus de toutes les unités de la compagnie de gendarmerie de Bagnols, de toutes les compagnies du groupement de gendarmerie et de son état major, de la police municipale et des agents de la mairie de Pont, de la police nationale de Bagnols, des sapeurs-pompiers et du 1er Régiment étranger de génie de Laudun-l’Ardoise.