Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 08.08.2015 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 166 fois

RÉGION Président délégué : qui dit vrai ?

Conseil Régional LR Photo DR

Suite à la tribune de Dominique Reynié dans le Figaro dont Objectif Gard s'est fait l'écho hier, le directeur de cabinet de Damien Alary, Renaud Helfer-Aubrac, a souhaité réagir aux accusations qui sont portées contre son camp.

Moins d'élus à la grande région. Dominique Reynié affirmait que la création du poste de président délégué appliquée aux 16 nouvelles grandes régions françaises aurait pour effet d'augmenter les coûts, alors même que l'un des objectifs annoncés par le gouvernement dans cette réforme était de les rationaliser. À l'heure actuelle, 30 vice-présidents sont en poste dans les deux régions cumulées. Une fois fusionnée, seulement 15 d'entre eux seront maintenus, auxquels s'ajoutent le président lui-même, et le "président délégué", ce qui fait monter à 17 le nombre d'élus à la gouvernance de la nouvelle grande région. Des chiffres qui mettent à mal les 114 millions d'euros de frais supplémentaires avancés par Dominique Reynié, et qui concernent l'ensemble des 16 nouvelles grandes régions. Mais difficile d'y voir clair. Dans sa tribune, le candidat tête de liste pour la droite établit son calcul en se basant sur le salaire médian de 32 "membres salariés", et non sur les élus.

"Une proposition qui émane de Paris". Selon Renaud Helfer-Aubrac, la création de ce poste ne viendrait pas du clan Alary, mais de Paris, et n'aurait aucun rapport avec l'accord PS / PRG comme le prétend Dominique Reynié. "Ce n'est pas crédible. S'il a vraiment lu cet accord, moi je change de métier", précise le directeur de cabinet. Ou était-ce une simple déduction faite au regard du calendrier qui ne joue pas en faveur de Damien Alary, qui a annoncé lui-même la création de ce poste de président délégué, trois jours seulement après l'accord passé entre le PS et le PRG. Ajoutée aux vice-présidents, le président délégué permettrait de garantir un juste équilibre pendant une période de transition. "Une fois que les deux régions seront fusionnées, il faudra bien qu'une personne défende les décisions prises en Languedoc-Roussillon."

Un exemple, l'opération LoRDI débutée en 2011 en Languedoc-Roussillon et également en Midi Pyrénées - qui offre un ordinateur portable gratuit à tous les élèves de seconde - a été débattue sur les modalités pendant des années entre les deux régions. Quand le Languedoc-Roussillon distribue ces ordinateurs "sans conditions de ressources", en Midi Pyrénées, ils sont délivrés "sous conditions de ressources". "Ces débats-là sont les mêmes en Bourgogne et Franche-Comté ou en Haute et Basse Normandie. Il faut assurer une gouvernance où l'historique de ces politiques publiques soient incarnées". Mais là encore, la tribune de Dominique Reynié dans le Figaro indique "que même les régions qui ne fusionnent pas se verront doter d'un nouveau poste de président". 

Qui dit vrai ? Si le candidat tête de liste de la droite aux régionales s'avance sur des montants difficilement vérifiables pour le moment, un manque de lisibilité est à déplorer du côté du PS. À en croire un tweet publié par Mehdi Ouraoui, membre du Conseil national du Parti socialiste, l'idée d'un président supplémentaire ne fait pas l'unanimité : "Déclencher une polémique autour d'un deal minable avec le PRG, dernier allié d'un PS seul à gauche. Qui dit mieux ?".

Baptiste Manzinali

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