Ce mardi martin, une station de traitement des eaux a été inaugurée au hameau de Segoussac, dans la campagne roussonnaise.

Le site n'a plus la même allure qu'il y a 30 ans. Et pour cause : ce n'est autre qu'un ancien bassin de stockage de résidus toxiques - la bauxite - issus des activités de production d'alumine à Salindres. Actif de 1964 à 1984, il aura fallu de longues années pour que l'écosystème se reconstitue progressivement.

Le groupe minier Rio Tinto, propriétaire des lieux, a mené cette réhabilitation en plusieurs phases, de 1987 à 2015. D'abord, le lac d'environ deux millions de m3 a été complètement vidangé et traité. "C'était des travaux titanesques qui ont permis, dans les années 2000, d'atteindre une meilleure qualité des eaux", explique Isabelle Raignault, responsable du site pour Rio Tinto. Ensuite, la station de traitement s'est construite afin de traiter les eaux collectées dans un autre bassin, situé en pied de barrage. Celles-ci proviennent des sources et du lac, après avoir circulé entre le terrain naturel et les résidus de bauxite, via le fond de l'ancienne vallée.

Opérationnelle depuis fin 2015 et exploitée par Veolia, la station traite environ 60 000 m3 d'eau par an, grâce à un procédé physico-chimique classique permettant d'éliminer les polluants minéraux. "Nous avons bon espoir que ces efforts permettent à l'Avène de retrouver sa qualité", commente Gérard Pedro, vice-président du Smage* des Gardons. Car ce nouvel équipement contribue aussi à l'atteinte des objectifs fixés par le Schéma départemental d'aménagement et de gestion des eaux de réduire les impacts liés aux rejets d'eaux contaminées. Coût de l'opération : 3,6 millions d'euros, dont 1,8 million financé par l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse.

*Syndicat mixte d'aménagement et de gestion équilibrée des Gardons.