C’est un témoin de l’histoire du village au XXe siècle, construit dans les années 1950 « en suivant la création de Marcoule et de l’usine d’aciérie de l’Ardoise », rappelle le maire de Saint-Geniès-de-Comolas Olivier Jouve, qui a lui même fréquenté cette école enfant. Et, même s’il avait gardé une fonction importante après le déménagement des écoles, ce bâti avait besoin d’un sérieux coup de frais : « il vieillissait, l’installation électrique n’était plus vraiment aux normes, le chauffage était au fioul et au gaz, les huisseries laissaient passer le vent », rappelle le maire.

C’est alors qu’il répond à un appel à projets dans le cadre du Plan de relance. « Nous avons eu le bonheur d’être retenus, et nous avons obtenu 555 000 euros (de Dotation de soutien à l’investissement local, accordée par les services de l’État, ndlr) », souligne Olivier Jouve. Tout sauf neutre sur un projet d’un montant d’1,3 million d’euros en tout, sur lequel l’Agglomération du Gard rhodanien a elle aussi mis au pot, avec une subvention de 358 000 euros. Et sur la part qu’il lui revenait de financer, la commune a obtenu un prêt de 500 000 euros à un taux de 0,25 % auprès de la Banque des territoires.

De quoi permettre au village de rénover entièrement les locaux, de l’isolation aux huisseries, en passant par le système de chauffage, avec l'architecte Laëtitia Di Mascio. « Et, comme les constellations étaient toujours bien alignées, les lois ont changé pour notre plus grand bonheur avec la possibilité de faire de l’autoconsommation », reprend le maire. Alors les toits des anciennes écoles ont été munis de panneaux photovoltaïques et la commune s’est adjoint les services de l’entreprise gardoise Sween, spécialisée dans le domaine, pour produire et autoconsommer son énergie. Résultat : « Une autonomie énergétique de 33 %, et 1 million d’euros d’économies d’énergie sur 25 ans », affirme le maire.

« Un projet intelligent », estime le président de l’Agglomération du Gard rhodanien Jean-Christian Rey, qui salue aussi « la mutualisation » des travaux de rénovation avec le centre de loisirs géré par l’Agglo. L’intercommunalité s’apprête du reste à mettre encore 350 000 euros dans une deuxième phase de travaux qui concernera le préau du centre de loisirs. La députée Pascale Bordes saluera pour sa part « pas une rénovation, mais une véritable renaissance », d’un lieu « de mémoire, de transmission. »

Le secrétaire général de la préfecture Yann Gerard louera « un projet ambitieux et innovant », notamment pour son volet autoconsommation d’électricité : « Il y a dans le département quinze à vingt projets d’autoconsommation lancés, ici c’est l’illustration de ce qu’il faut faire dans les prochaines années. »