« Aujourd’hui, la commune franchit une étape majeure, avec un nouveau quartier, pose le maire de Sant-Paulet Christophe Serre. Ce n’est pas une simple opération immobilière, mais un véritable projet de territoire. » Car le village, d’environ 2 000 habitants, fait face à « énormément de pression immobilière », pose son maire. Alors il lui fallait grandir, mais pas n’importe comment : « nous avons défini une vision claire, notre village doit se développer harmonieusement, sans perdre son âme », avance Christophe Serre.
L’idée de ce qu’il présente comme « un développement concerté », a abouti sur « Les Jardins de la Prade », un quartier « qui s’intègre dans le village, prolonge l’existant » et fait la part belle « aux espaces verts, aux cheminements doux, à une circulation apaisée avec des sens uniques », poursuit-il.
Le projet, confié à l’entreprise BAMA, a commencé en 2017. « Les travaux de la première tranche ont débuté en 2023, et ont représenté pour nous huit années de travail et deux millions d’euros d’investissement », souligne le PDG de BAMA, Étienne Robelin. La quasi totalité des lots, 69 logements et 44 terrains à bâtir en accession libre, a été vendue, ce qui en fait « un quartier vivant et équilibré », rajoute-t-il.
« Favoriser la mixité sociale, l’équilibre et la solidarité »
Équilibré, car la commune a tenu à y inclure une part de logements sociaux, avec au coeur du quartier la résidence Johann Goethe, composée de 19 villas et 6 appartements. « Nous ne sommes pas soumis à l’obligation légale en matière de logements sociaux, c’est un choix volontaire pour favoriser la mixité sociale, l’équilibre et la solidarité que nous avons au sein de notre commune », affirme le maire. Une « foi dans la mixité et le vivre ensemble » saluée par la conseillère régionale Claire Lapeyronie.
« C’est un projet qui a l’intelligence de lier des logements privés et du logement social, le logement de la solidarité », souligne pour sa part le directeur de la maîtrise d’ouvrage chez le bailleur social Habitat du Gard, Olivier Guittard. Cette partie logement social, d’un montant de 4,4 millions d’euros, a été accompagnée par le Conseil départemental pour 352 000 euros, la Région Occitanie pour 35 000 euros et l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) pour 94 500 euros et 150 000 euros de prêts bonifiés, les 3,9 millions d’euros restants étant assumés par Habitat du Gard.
L’ANRU a donc contribué à financer cette partie du projet, alors que « Saint-Paulet-de-Caisson n’est pas dans le programme de rénovation urbaine », rappelle le sous-préfet Mathias Nieps, la rénovation urbaine à proprement parler concernant Nîmes, Vauvert, Alès et Bagnols. Si le projet de Saint-Paulet y est donc rentré, c’est qu’il s’inscrit dans « la reconstitution de l’offre locative sociale : pour un logement détruit, on en reconstruit un, mais sans commettre à nouveau les erreurs du passé en mettant du logement social dense au même endroit, ce qui cause des problèmes de mixité », explique le sous-préfet.
Les logements sociaux construits ici visent donc à remplacer une partie de ceux détruits aux Escanaux, à Bagnols, pour loger « les 70 à 80 % des habitants des 13 départements de la Région qui sont éligibles au logement social », rappelle Claire Lapeyronie. Et ce dans des logements aux dernières normes, qui permettent de « donner une nouvelle image du logement social », affirme Mathias Nieps.