« C’est le symbole d’un projet collectif ambitieux et porteur d’avenir pour notre territoire », lance la directrice de l’hôpital de Pont-Saint-Esprit Valérie Brunier au moment de poser la première pierre du futur pôle santé de l’établissement, dont la construction a démarré à l’entrée de l’établissement, en face d’un nouveau parking de 90 places. Sur une surface de 2 356 mètres carrés de plain pied, le pôle, conçu par A+ Architecture, accueillera un centre d’imagerie médicale, avec de la radiologie conventionnelle, de l’échographie, de la mammographie et un scanner en coopération avec le Centre hospitalier de Bagnols, mais pas seulement.
On y retrouvera aussi un Ehpad de 15 lits et un établissement destiné aux personnes handicapées vieillissantes de 15 lits aussi, « pour répondre aux besoins croissants de nos aînés et des personnes vulnérables », précise Valérie Brunier, mais aussi un espace d’hospitalisation de jour dédié à la rééducation polyvalente et gériatrique, un centre dentaire, et un espace de consultations polyvalentes. Ce dernier espace, constitué de cinq salles, était destiné à accueillir les médecins généralistes salariés par la Région. Si le projet avec la Région a été abandonné par la majorité municipale élue en 2024, l’hôpital a choisi de conserver son projet tel quel, avec l’espoir d’attirer tout de même des généralistes.
« Un facteur d’attractivité pour les professionnels de santé »
L’attractivité étant le nerf de la guerre, « avoir un tel projet et un hôpital labellisé ‘Hôpital de proximité’, c’est un facteur d’attractivité pour les professionnels de santé », dira le directeur général de l’Agence régionale de la santé (ARS) Occitanie, Didier Jaffre. Important, surtout sur un territoire, et plus particulièrement une ville, qui souffrent de la désertification médicale. « On sait très bien qu’on ne peut plus avoir un médecin ou un spécialiste dans chaque commune, il faut réfléchir en territoire », affirme le vice-président du Conseil départemental, élu du canton de Pont-Saint-Esprit, Christophe Serre. À l’échelle du territoire, à partir de l’hôpital qui y joue un rôle central.
Pour ce faire, l’hôpital a pu compter sur l’ARS, qui a subventionné le projet à hauteur d’1,5 million d’euros, et sur le Conseil départemental, qui y met quant à lui 1,3 million d’euros, « même si nous n’avons pas la compétence santé, c’est la compétence de l’État, mais quand l’État est défaillant, les collectivités essaient de trouver des solutions », lance Christophe Serre. En tout, le pôle santé représente un investissement de 7,3 millions d’euros. Le prix à payer pour « passer d’un constat alarmant à des solutions concrètes », salue le maire de Pont Valère Segal, qui rappelle que « ce projet est en parfaite cohérence avec les actions de la mairie, comme l’accueil des nouveaux médecins et les locaux pour les internes. »
« Quand on veut on peut, vous en êtes la traduction vivante, vous avez su proposer le bon projet », soulignera Didier Jaffre en s’adressant à Valérie Brunier, avant de saluer le « co-portage » de tels projets avec les collectivités : « c’est comme ça qu’on doit travailler, car on le doit aux habitants. » Et Didier Jaffre d’affirmer, outre que Pont-Saint-Esprit bénéficierait de médecins juniors, qu’elle pourrait postuler à la nouvelle labellisation « France santé » lancée récemment par le gouvernement afin de « donner de la lisibilité à la population. »
En attendant, il s’agit de « renforcer l’offre de soins, de développer la proximité et de garantir à chacun un parcours de santé digne et efficace », souligne Valérie Brunier. Les travaux s’achèveront au premier trimestre 2027, mais le centre d’imagerie médicale, par lequel le chantier a commencé, « sera le premier à ouvrir ses portes, dès septembre 2026 », avance-t-elle.